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Provence-Marseille à Chicago

Les cigales ont fait mouche !

Après avoir séduit New York l'an dernier, les professionnels du tourisme et les restaurateurs provençaux sont partis cette année à la conquête de Chicago, du 27 mars au 7 avril dernier. Toujours sous l'impulsion de Georges Antoun, le dynamique président délégué au tourisme de la CCI Marseille-Provence.

Par Lisa Casagrande

Au menu de cette opération de promotion touristique originale : un festival de gastronomie provençale auquel ont participé 15 chefs méridionaux, jumelés avec des restaurants connus de Chicago, et 15 domaines vinicoles qui ont sponsorisé différents points d'orgue de cette quinzaine, et des trade shows au cours desquels les hôteliers de Marseille-Provence ont noué de nombreux contacts d'affaires fructueux avec les agents de voyages et les tour-opérateurs du Midwest. Objectif pour l'an prochain : faire aussi bien à Los Angeles.


Autour de Georges Antoun, le consul de France Jean-René Guéhan, Christian Bruneau de L'Hôtellerie, Lucien Dall'Agata, Maison de la France Chicago, qui s'est investi d'une manière exceptionnelle dans cette opération, Patrick Goet, Maison de la France New York, Maxime Tissot, office de tourisme de Marseille Dominique Bazot, Air France. Au total 50 hôteliers, 15 restaurateurs et 6 prestataires d'activités ont fait le voyage pour vendre la destination Marseille-Provence. Les vins de Provence étaient également associés à l'opération et 14 domaines ont permisaux prestataires américains de découvrir leurs vins au cours des repas.


Les professionnels provençaux ont participé avec attention au séminaire de présentation du marché du Midwest par Lucien Dall'Agata, directeur de Maison de la France Chicago. Dès leur retour en France, plusieurs d'entre eux ont eu des retombées concernant leur voyage : réservations et demande d'agents de voyages pour venir visiter leur maison (La Magnaneraie à Avignon ; l'Ile Rousse à Bandol ; l'Holiday Inn à Aix-en-Provence ; l'Hôtel de la Rade à Toulon ; etc.).


Décoré aux couleurs de la Provence (nappage et gilets des serveurs offerts par Les Olivades), le Signature Room, qui sert environ 1 000 couverts par jour au tout Chicago, a vu sa fréquentation augmenter de 30 % pendant le festival de gastronomie provençale. Au total 3 000 buffets et 1 200 menus provençaux ont été commandés.


Pendant douze jours, le stand d'information de PATI, installé à l'entrée de la salle de restaurant du Signature Room, a accueilli les convives américains et leur a distribué petits cadeaux et documents d'information et le numéro spécial de L'Hôtellerie en anglais, spécialement édité pour assurer la promotion des professionnels de la région. Accueil souriant d'Anne Laure Poggi, de PATI et Catherine Chillio, du CRT PACA. L'équipe de Maison de la France a également participé activement à l'animation de ce stand qui a eu un contact direct avec 3 000 personnes.


Georges Antoun, très impliqué aussi dans le Fund Raising, la vente aux enchères au bénéfice des Petits frères des pauvres : un dîner qui permit à la Provence de remettre un chèque conséquent à l'association. Il établit, sur l'ensemble de l'opération à Chicago, un bilan très satisfaisant. "Cette opération, estime-t-il à son retour, a eu un impact encore plus important que l'année dernière et les agents de voyages et les tour-opérateurs du Midwest, qui étaient deux fois plus nombreux qu'à New York, ont porté à nos produits et à notre destination une attention très concrète. Nos professionnels sont vraiment demandeurs d'opérations de ce type, car elles sont rapidement efficaces."


Jean-André Charial n'a pas ménagé sa peine pour apporter sa contribution à l'opération de promotion touristique. Outre la préparation du repas de presse du dîner du Fund Raising, du buffet des agents de voyages, il a effectué un jumelage avec L'Everest et a lié amitié avec Jean Joho. "J'ai rencontré là un vrai professionnel, aimant son métier, avec qui j'ai eu beaucoup de plaisir à travailler. Il ne sert que 120 couverts par jour et c'est plus proche de ce dont nous avons l'habitude en France que des restaurants comme le Drake qui fonctionne un peu comme une usine et où le personnel n'est pas aussi attentif au plaisir du convive et aussi imprégné de culture gastronomique que dans nos établissements." Alain Angenost, Perrier Jouët avaient également participé à l'opération au niveau du Fund Raising.


Le groupe Accor était présent bien sûr à Chicago : autour de Domenico Bassiano, Sofitel Marseille-Vieux Port et de Marc Thépot, directeur régional du pôle affaires et loisirs.


Lucien Dall'Agata, directeur de Maison de la France à Chicago, applaudit l'équipe provençale du Signature Room. Autour de Francis Robin et du chef Nava, Alain Ivaldi, professeur au lycée hôtelier de Bonneveine, Séverine Jouve, chef de partie poisson au Sofitel Marseille-Vieux Port et Daniel Granié, pâtissier à Salon-de-Provence. Lucien Dall'Agata a été l'un des maillons essentiels de la réussite de l'opération côté Chicago. "J'espère que l'an prochain à Los Angeles, Maison de la France sera aussi performante", a commenté Georges Antoun de retour à Marseille.


Christian Etienne (restaurant Etienne, à Avignon), Gérard Clor (L'Escale, à Carry-le-Rouet) et Claude Villedieu, Meilleur ouvrier de France pâtissier-chocolatier-traiteur de Marseille, ont préparé le dîner de gala à l'Union League, lors de la réception officielle organisée le 7 avril par la délégation économique de la CCI de Marseille-Provence, en présence de Claude Cardella, président de la CCI, et de Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille. Les hommes d'affaires de Chicago étaient leurs invités.


Les salons du Drake étaient combles le soir du trade show : 300 agents de voyages et des tour-opérateurs étaient venus rencontrer les professionnels provençaux, découvrir leurs produits et déguster le buffet somptueux préparé également par Jean-André Charial et Bernard Chatton, avec l'équipe du Drake. Le sommelier de L'Oustau de Baumanière, Gilles Ozzello, représentait quant à lui l'Association des sommeliers Alpes-Marseille-Provence (Asamp), et faisait découvrir aux Américains des accords mets-vins qui les ont séduits.


Deux autres trade shows ont eu lieu les jours suivants dans les banlieues aisées de Chicago avec, à chaque fois, 70 autres agents de voyages. Du 3 au 7 avril, une délégation plus réduite s'est également rendue à Détroit, Dallas et Houston. 50 journalistes ont rencontré les professionnels lors d'un déjeuner-conférence apprécié, dont les mets raffinés avaient été préparés par Jean-André Charial, chef et p.-d.g. de L'Oustau de Baumanière (2 étoiles), aux Baux-de-Provence, et son second, Bernard Chatton. Les retombées médiatiques ont été rapides : articles dans le Chicago Tribune Magazine, le Chicago Sun Times, Where Magazine, etc. Plusieurs chefs ont également été invités à des spots télévisés ou à des émissions de radio : René Bérard, Christian Etienne, Dominique Frérard, Jean-Paul Lanyou, Francis Robin.


Cinq chefs provençaux dans les cuisines du Drake pour préparer le dîner de charité du Fund Raising au profit des Petits frères des pauvres. Un dîner de grande qualité réalisé grâce au professionnalisme exceptionnel des Provençaux, peu aidés du personnel américain un peu dépassé par l'événement... De gauche à droite : Bernard Chatton, second de L'Oustau de Baumanière ; Francis Robin, Le Mas du Soleil ; Léo Waldmeier, chef du Drake ; Jean-André Charial, L'Oustau de Baumanière, René Bérard, Hostellerie Bérard ; Jany Gleize, La Bonne Etape.


La bouillabaisse marseillaise à Chicago : Michel Minguella, chef étoilé du Miramar, à Marseille, (à gauche sur la photo) représentait la Charte de la bouillabaisse, et a fait découvrir, pendant une semaine, ce met typiquement marseillais aux clients du Shaw's Crab House, dont le propriétaire, André Roubaud (à droite), est le président du Vatel Club, l'organisateur, côté Chicago, du jumelage gastronomique. Il revient ravi de l'expérience. "Yves Roubaud et ses cuisiniers m'ont fait un excellent accueil et m'ont aidé avec gentillesse à la moindre sollicitation malgré le gros travail que représente le service quotidien de 1 200 couverts ! Le service de la bouillabaisse ne m'a posé aucun problème : tous les poissons étaient présents et les Américains qui parfois, connaissaient déjà ce plat, ont apprécié. La clientèle d'hommes d'affaires est prépondérante, réceptive aux nouveautés, ce qui a grandement facilité la vente de nos spécialités provençales. Cela a été une expérience très enrichissante. J'ai même ramené des recettes à base de crabes et de homards que j'inscrirai à ma carte."

 

Francis Robin

"Je suis toujours partant pour participer à de telles opérations : on montre ce que les cuisiniers français savent faire et on découvre des manières de travailler qui n'ont rien à voir avec les nôtres. Cela demande, certes, de remettre en cause ses habitudes, mais c'est profitable", explique le président des restaurateurs des Bouches-du-Rhône, délégué général des Maîtres cuisiniers de Provence et propriétaire du Mas du Soleil, à Salon-de-Provence.
Francis Robin a été la cheville ouvrière du festival gastronomique provençal. Sur place, il a supervisé pendant une semaine la préparation des mets provençaux servis par le Signature Room, le restaurant le plus haut du monde. Il a été relayé la semaine suivante par une autre grande toque : Christian Etienne, restaurant Etienne à Avignon. Ni l'un ni l'autre ne regrettent ce pari : à plus de 50 ans, ils ont encore tous deux l'enthousiasme et l'optimisme des jeunes découvreurs. "Le Signature Room, constate t-il, sert 400 couverts à midi et 500 à 600 le soir. Il a fallu un ou deux jours pour comprendre le fonctionnement de l'établissement, apprendre à connaître le personnel, repérer les cuisiniers les plus motivés pour leur confier les taches les plus délicates, mais ensuite tout s'est bien passé et le chef Nava a été formidable." Très sensibilisé à la formation des jeunes, Francis Robin avait entraîné dans l'aventure le lycée hôtelier de Marseille-Bonneveine : des enseignants de cette école ont secondé les chefs participant au jumelage et ont jeté les bases d'un jumelage sur le long terme avec Kendall College.

 

Les réactions des hôteliers

"C'est la première fois que je viens et je félicite PATI et Maison de la France pour l'organisation exemplaire de cette opération. Nous avons rencontré un nombre de prescripteurs optimum et quant à moi, j'ai pu à la fois prendre de nouveaux contacts et rencontrer des TO que je connaissais déjà, ce qui contribue à les fidéliser", estime Dominique Pujol-Anice, directrice de l'Holiday Inn Garden Court, à Aix-en-Provence (3 étoiles), qui partageait son stand avec Olivier Romano, Hôtel de La Rade, à Cassis (3 étoiles). L'Holiday Inn d'Aix-en-Provence, qui dispose de 90 chambres, d'un restaurant de 120 couverts et de 600 m2 de salles de séminaire, a une clientèle
à 70 % étrangère et les Américains viennent en première place (16 % en été), mais Dominique Pujol-Anice souhaite encore voir augmenter l'importance de cette clientèle à fort pouvoir d'achat.
A peine rentrée, l'opération Chicago lui a déjà apporté 10 nuitées. Pour apprécier concrètement les retombées de l'opération au fil des mois, elle a créé un code spécial qui lui permettra de "traquer l'origine des réservations". Son TO moyen à l'année est de 70 %.

Catherine Rollin, le Château des Alpilles, hôtel indépendant 4 étoiles, plus de 15 chambres, à Saint-Rémy-de-Provence, partageait son stand avec Lucile Bon, Le Mas de Peint, à Arles.
"Il est encore trop tôt pour apprécier les retombées particulières de Chicago, dont l'organisation a été encore plus efficace qu'à New York, estime-t-elle aujourd'hui. Mais en tout cas, globalement, nous sentons les effets de la promotion faite par PATI et l'office de tourisme de Saint-Rémy car, fait nouveau, nous avons de plus en plus d'Américains cette année très tôt dans la saison. Des opérations comme celles-ci nous permettent aussi de tisser des liens avec des confrères aux prestations comparables aux nôtres :
La Magnaneraie d'Avignon, par exemple, nous a adressé des clients. Notre clientèle est déjà américaine à 60 % et, au départ, je ne voyais pas bien l'intérêt d'aller à Chicago mais la visioconférence préalable, grâce à laquelle Lucien Dall'Agata nous avait fait une première présentation du marché du Midwest, m'avait convaincue et je ne le regrette pas. J'irai à Los Angeles l'an prochain !"

 

Les ambassadeurs de la gastronomie provençale à Chicago

w Laurent Glandelin, Le Pescadou, à Marseille : jumelage avec La Sardine, cours de cuisine chez Bloomingdale.
w René Bérard, Hostellerie Bérard, à La Cadière- d'Azur : jumelage avec Les Nomades, cours de cuisine avec show télévisé.
w Repas du Fund Raising au Drake avec Jean-André Charial, L'Oustau de Baumanière, à Baux-de-Provence (2 macarons) et son second Bernard Chatton : jumelage avec L'Everest, repas du déjeuner de presse, du dîner avec les agences de voyages et du Fund Raising au Drake.
w Gérard Clor, L'Escale, à Carry-le-Rouet (1 macaron) : soirée bouillabaisse au Drake, repas du dîner de gala avec les hommes d'affaires de Chicago à L'Union League.
w Christian Etienne, restaurant Christian Etienne, à Avignon (1 macaron) : Signature Room avec Dominique Frérard des Trois Forts au Sofitel Marseille-Vieux Port : Bistro 110, cours de cuisine au Bloomingdale.
w Jany Gleize, La Bonne Etape, à Château Arnoux (1 macaron) : Kiki's Bistro, repas du Fund Raising au Drake.
w Jean-Paul Lanyou, Les Oliviers, hôtel Ile Rousse, à Bandol : Mon ami Gabi.
w Xavier Mathieu, Hostellerie Le Phébus, à Gordes : L'Aubriot, cours de cuisine au Bloomingdale.
w Michel Minguella, Le Miramar, à Marseille (1 macaron) : Shaw's Crab House, cours de cuisine au Bloomingdale.
w Francis Robin, Le Mas du Soleil, à Salon-de-Provence : Signature Room, repas du Fund Raising au Drake.
w Michel Meissonnier, Ermitage Meissonnier, aux Angles : Le Vichyssois, cours de cuisine à Kendall College.


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L'HÔTELLERIE n° 2664 Hebdo 4 Mai 2000


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