Ça va mieux en le disant
Dans le courrier des lecteurs
de notre confrère britannique Caterer, cette lettre d'un sujet de sa très
Gracieuse Majesté en poste à Val-d'Isère :
"Je lis avec amusement l'article intitulé "Le poids de la
réglementation" consacré au raz-de-marée législatif auquel serait confrontée
l'industrie hôtelière britannique. A mon sens, cet article suggérait que
l'attitude la plus répandue de la profession consiste à dire : "Puisque
personne ne respecte la loi, pourquoi le ferais-je ?" En fait, c'est ce qui se
passe. Je travaille pour une société qui gère des chalets de luxe dans les Alpes
françaises. C'est la filiale d'un groupe qui affiche des profits élevés. En ce moment,
je travaille 90 heures par semaine pour 450 livres (environ 4 500 F) par mois, soit
environ 12 F de l'heure. Je suis logé et je bénéficie d'un forfait de ski ainsi que
d'un équipement. Ce qui me laisse encore largement en-dessous du salaire minimum !
Quand j'ai interrogé mon employeur sur son non-respect de la loi, il m'a répondu : "Certes,
nous savons que nous sommes en infraction, mais tant que personne ne fait rien, nous ne
ferons rien non plus."
Cette lettre est courageusement signée de John Handcock, qui pointe ainsi les pratiques
scandaleuses des Britanniques installés à Val-d'Isère et ailleurs dans nos montagnes.
Or ni la profession ni les pouvoirs publics ne semblent émus par cette inacceptable
exploitation de la main-d'uvre par des sociétés qui échappent à nos lois. Que
fait la direction du Travail de Haute-Savoie à l'égard de ces pratiques d'un autre âge
?
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L'HÔTELLERIE n° 2664 Hebdo 4 Mai 2000