Indre-et-Loire
Les professionnels de l'hôtellerie départementale sont inquiets quant à la réduction du temps de travail qui va encore peser sur les charges des entreprises.
C'est derrière un mot d'ordre que la chambre professionnelle de l'Indre-et-Loire vient de tenir son assemblée générale à Tours : "Les pays d'Europe protègent leur restauration. La France l'abandonne." Une réunion tenue en présence de Christian Navet et Philippe Delterme, du bureau national de l'Umih, qui sont venus présenter les évolutions de ce secteur avec, en particulier, la réduction du temps de travail qui touche une petite partie des entreprises aujourd'hui mais qui sera généralisée d'ici deux ans. Réélu pour un troisième - et dernier ! - mandat, Alain Levesque a naturellement dénoncé devant le représentant de l'Etat les points noirs de la profession comme le paracommercialisme ou la TVA. "Ce que nous refusons avant tout, c'est la distorsion de la concurrence avec la vente à emporter, ce qui n'est plus supportable." Ce n'est donc pas la baisse récente de 1 point du taux de la TVA qui va calmer les hôteliers. Et pourtant Alain Levesque se plaît à rappeler le poids déterminant de l'industrie hôtelière en Indre-et-Loire : "Le plus grand parc hôtelier de la région avec 6 000 chambres, le plus grand nombre d'étoilés, 8 900 emplois directs dont 5 000 en contrat à durée indéterminée et près de 400 millions de masse salariale versés chaque année." De son côté, la chambre professionnelle "avec plus de 800 adhérents est le syndicat professionnel le plus important du département". Un poids qu'Alain Levesque aimerait mettre en avant pour peser d'une manière efficace sur des négociations concernant la réduction du temps de travail, l'application du nouveau décret sur le bruit "qui coûtera bien cher aux entreprises", ou encore sur les normes sanitaires qui imposent de nouvelles contraintes aux professionnels.
Un syndicat pluriel
Certes, la profession a connu quelques améliorations avec la baisse de la redevance
télé ou l'allégement de la taxe professionnelle qui "représente une véritable
bouffée d'oxygène". Mais pas question d'accepter en silence de nouvelles
charges comme les droits d'auteur réclamés par la Sacem : "Il est hors de
question de payer une redevance supplémentaire et de se soumettre à un nouveau racket."
Pas question également d'accepter une charte des débits de boissons comme le souhaitait
la préfecture : "Nous sommes prêts à des engagements et à un code de bonne
conduite mais pas à n'importe quel prix. Tous les cafetiers qui font correctement leur
travail ne doivent pas être pénalisés par l'action des mauvais. D'ailleurs, nous ne
défendrons pas ceux qui sont indéfendables." Comme 5 des 6 chambres
professionnelles de la région, l'Indre-et-Loire a intégré l'Umih, ce que ne regrette
pas le président. Avec cette affiliation, le syndicat veut aussi "enterrer la
hache de guerre" avec les chaînes. "Nous avons tous les mêmes
problèmes, la guerre n'a plus lieu d'être. Nous devons être réunis dans un syndicat
pluriel rassemblé derrière une même bannière." L'assemblée générale a donc
autorisé les établissements de chaînes à intégrer la chambre professionnelle qui
tourne ainsi une page de son histoire.
J.-J. Talpin
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L'HÔTELLERIE n° 2663 Hebdo 27 Avril 2000