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Congrès de l'AFLYHT à Vichy

Stages, horaires, formation au centre des débats

Proviseurs, intendants et chefs de travaux des lycées hôteliers et de tourisme se sont retrouvés en congrès à Vichy pour se pencher sur les questions d'actualité de l'enseignement professionnel.

Presque 300 proviseurs, intendants ou chefs de travaux se sont réunis à Vichy pour le 7e congrès de l'AFLYHT (Association française des lycées hôteliers et de tourisme). "Loin du brouhaha, de toute pression médiatique, dans la sérénité", comme a souligné Michel Prospéri, président de l'association, lors de la session d'ouverture. "C'est la première fois qu'un tel congrès est organisé par une femme et nous sommes heureux d'accueillir celui de l'an 2000 en Auvergne", a tenu à souligner Marie-Christine Fournial, proviseur du lycée général et hôtelier de Chamalières en souhaitant la bienvenue à ses collègues. "Nous sommes au service des élèves, a-t-elle insisté, et nous n'avons pas à rougir de notre professionnalisme face à celui des hôteliers-restaurateurs."
Les quatre autres établissements de la région, Vichy-Cusset, Moulins-Yzeure, La Chaise Dieu (lycée privé sous contrat) et Yssingeaux étaient aussi mobilisés pour offrir un séjour agréable aux congressistes : repas buffet, dîner de gala, etc.
Mais il s'agissait surtout d'aborder une foule de questions qui se posent sur un plan pédagogique, relationnel avec les professionnels et administratif. Ces questions ont été abordées par six commissions lors d'une séance plénière avec Jean-Luc Cénat, doyen de l'inspection générale et Gorges Koukidis, inspecteur général pour l'enseignement hôtelier.

Travail et vacances
Jean-Luc Cénat a rappelé que "les jeunes ont droit à quatre semaines de congé en été. Le principe général reste : pas de période de formation pendant les vacances scolaires. S'il y a besoin de stages en été, il faut le justifier sur le plan pédagogique et assurer le suivi éducatif." D'où un principe : les jeunes pourraient travailler en juillet, mais pas en août. "Je ne suis pas d'accord avec le doyen", déclare Christian Navet, vice-président de l'Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie), chargé de la formation professionnelle, lors de la session de clôture. Il a affirmé ne pas avoir trouvé de réglementation stipulant la nécessité de bloquer un mois entier. "La pleine activité se situe de plus en plus souvent du 14 juillet au 15 août, d'où la possibilité d'avoir quatre semaines de repos mais en deux fois quinze jours."
La commission stage a pour sa part relevé la nécessité de l'apprentissage "en période de pleine activité des professionnels". Elle a donc souhaité obtenir des réponses du ministère : peut-on réaliser des formations en entreprise pendant les vacances scolaires ? Peut-on prendre des congés hors calendrier scolaire ? Comment compter le temps de travail des enseignants ?
La question d'une gratification pour les stages a aussi été évoquée. Faut-il la préciser systématiquement, la laisser à l'appréciation des professionnels ? La réserver pour ceux qui travaillent hors période scolaire ?

Fermeture partielle des restaurants d'application ?
Les horaires vont être limités à 35 heures par semaine avec un plafond de 8 h par jour, ou un total de 16 heures sur deux jours, avec dérogation du rectorat. "Je plains les chefs d'établissement et de travaux qui vont devoir concocter des emplois du temps avec ces nouvelles données", a souligné Christian Navet. "Nous allons avoir des problèmes pour les travaux pratiques du soir et pour le fonctionnement de nos restaurants d'application", a lancé un congressiste. "Le restaurant pédagogique n'a pas de finalité commerciale, bien que des clients y soient accueillis", a maintenu Jean-Luc Cénat. "Certes, a indiqué un participant, avec un nombre d'heures de travaux pratiques identique, si nous avons moins de clients réels, cela signifie des recettes en baisse et des dépenses en hausse. Qui va payer la différence ?" La réponse du doyen est tombée, sans appel : "On ne peut pas justifier un système pédagogique par des recettes et des dépenses ?" "Oui mais il est plus motivant et plus formateur pour un élève de travailler en face de vrais clients que de rester dans l'abstrait", a répondu un congressiste. "Et toute cette nourriture appelée à être gaspillée, cela pose un problème social", a rétorqué un autre.

Relations avec les professionnels
Les relations avec les professionnels se sont beaucoup améliorées, selon Michel Prospéri et Christian Navet. Mais le monde de l'éducation garde en mémoire des critiques parues dans la presse sur la formation qui serait mal adaptée. En réponse, la commission a réaffirmé : "Notre but est d'amener tous nos élèves à une qualification diplômante ou non, en phase avec la réalité du monde du travail." "Nous avons le même objectif, a concédé Christian Navet, former les jeunes pour affronter la vie professionnelle."

Echanges scolaires et filières
Pour les stages à l'étranger, les échanges d'élèves, d'enseignants, l'AFLYHT montre une grande volonté d'ouverture. Mais le problème du financement demeure.
Les nouveaux BEP et bac pro ont modérément alimenté les discussions, dans l'attente d'en savoir plus sur leur contenu. Georges Koukidis en a partiellement dévoilé les lignes directrices, en précisant que ce n'était que des projets.
Enfin, Gilles Grandjean, vice-président de l'Union nationale des anciens élèves des écoles hôtelières, a déploré "la déperdition dans notre profession qui manque de jeunes. Nous voulons être une force d'appoint vis-à-vis de l'Education nationale pour aider à l'évolution de la formation". Pour clore les travaux, Michel Prospéri a dévoilé le lieu du prochain congrès qui sera Montpellier. Puis les congressistes se sont retrouvés au lycée hôtelier de Chamalières pour une soirée détente autour d'un buffet auvergnat.
P. Boyer


Georges Koukidis, inspecteur général, Agnès Vaffier, première vice-présidente de l'AFLYHT, Jean-Luc Cénat, doyen de l'inspection générale et Michel Prospéri, président de l'AFLYHT.


Christian Navet, vice-président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie : "Il faut améliorer l'orientation et l'accueil des jeunes en entreprise."


Michel Prospéri, président de l'AFLYHT, créée en 1993 compte aujourd'hui 240 établissements adhérents.


Gilles Grandjean, vice-président de l'Union nationale des anciens élèves des écoles hôtelières : "Nous voulons aider les jeunes."


Les élèves du lycée privé de la Chaise Dieu (Haute-Loire) prêts à servir les congressistes.


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L'HÔTELLERIE n° 2661 Hebdo 13 Avril 2000

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