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Etes-vous prêt pour l'euro ?

Des euros dans votre caisse en septembre 2001

Seulement vingt mois nous séparent du 1er janvier 2002. Or les Français semblent mettre peu d'empressement à compter en euros. C'est pourquoi le Comité national de l'euro (CNE) a décidé d'anticiper l'arrivée de la monnaie unique dans votre caisse et dans les portefeuilles de vos clients. Le 11 février dernier, il a donc arrêté un nouveau schéma directeur du passage à l'euro fiduciaire. L'arrivée des pièces et des billets en euros se précise.

Ce sont en premier lieu les banques, La Poste et les guichets du Trésor public qui recevront les premières pièces et billets en euros. Ce premier approvisionnement débutera à partir de septembre 2001 afin de permettre à ces établissements financiers de commencer à alimenter en euros les distributeurs automatiques de billets (DAB). C'est donc en effectuant un retrait dans un distributeur automatique que vos clients ou vous-même pourrez percevoir vos premiers billets en euros.
Mais pour pouvoir les utiliser, il faudra que dans le même temps les commerçants aient perçu des pièces et des billets afin de pouvoir également rendre la monnaie en euros. Cette distribution sera en principe terminée pour le 1er janvier 2002, date du début officiel des paiements en "euro papier".
Ce changement de monnaie ne constitue pas uniquement une opération matérielle, elle a également une dimension psychologique. Il faudra en effet que chacun d'entre nous s'habitue rapidement à reconnaître les nouvelles pièces et billets et à en connaître le pouvoir d'achat. Pour nous aider, dès la seconde quinzaine de décembre 2001, des "sachets euros" composés d'une quarantaine de pièces en euros d'une valeur de 100 F seront mis à notre disposition.
Les pièces et les billets en francs et en euros cohabiteront pendant une période de 6 à 8 semaines après le 1er janvier 2002. Les billets et pièces en francs pourront être échangés contre de la monnaie en euros auprès des banques, des succursales de la Banque de France, des agences de l'Institut d'émission des départements d'outre-mer (IEDOM) et du Trésor public pendant ces six à huit semaines puis pendant une période complémentaire qui reste encore à déterminer (deux mois en principe). Au-delà, les pièces en francs seront reprises pendant un an au guichet de la Banque de France et du Trésor public et les billets en francs pourront être échangés pendant 10 ans par la Banque de France et l'IEDOM.

Une opposition de plus en plus marquée

En revanche, l'opposition à l'euro se consolide dans l'opinion britannique. Selon un sondage récemment publié par The Guardian, 63 % des Britanniques voteraient contre l'adhésion à la zone euro si un référendum avait lieu ces jours-ci. Cette montée en puissance des eurosceptiques pose des problèmes au gouvernement de Tony Blair qui souhaite toujours organiser un référendum autour de cette question au plus tard en 2002. Situation d'autant plus préoccupante que dans la conjoncture économique et financière actuelle de la Grande-Bretagne (taux de croissance proche de 3 %, taux de chômage faible...), il semble difficile à un gouvernement de démontrer l'intérêt économique immédiat d'une adhésion à l'Euro.

Une participation plus active demandée à tous
Mais difficile de respecter ce nouveau calendrier sans une participation un peu plus active qu'aujourd'hui des futurs usagers de l'euro. C'est pourquoi les membres du CNE dont la présidence est assurée par le ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, ont décidé :
w Une sensibilisation urgente des entreprises sur la nécessité d'anticiper le basculement de leur comptabilité vers l'euro. En tant que professionnel de l'hôtellerie, vous devrez donc considérer que la date butoir est dorénavant le 1er janvier 2001 et non plus le 31 décembre 2001 soit une échéance rapprochée d'un an. D'après les expériences déjà réalisées, une durée de 6 à 18 mois est à prévoir pour mener à bien l'ensemble des opérations nécessaires (analyse et recensement des besoins, mise en œuvre des opérations, tests internes et externes de bon fonctionnement).
w La mise en place d'actions de familiarisation des particuliers et notamment des scolaires et des personnes susceptibles d'éprouver des difficultés particulières dès cette année 2000. Ainsi les banques devraient commencer à distribuer des chéquiers en euros dès le premier semestre 2001 et l'emploi de ces chéquiers devrait devenir systématique dès le second semestre 2001 ce qui suppose à la même époque une tenue en euros des comptes. A prévoir donc une vérification attentive de l'adéquation entre le montant inscrit, l'unité de paiement et la formule de chèque utilisée pour éviter les erreurs.
w Enfin, à partir du 1er janvier 2001, tous les marchés publics de l'Etat dont le terme sera postérieur à 2001 seront passés en euros et toutes les factures reçues par l'Etat, acquittées en euros.
Il va donc falloir faire au plus vite un effort pour penser en euros. L'Etat va nous y aider dès cet été puisque le gouvernement a demandé au Parlement le droit de modifier par ordonnance, 800 (eh oui !) seuils et plafonds légaux, comme par exemple le plafond du livret A, le seuil de cession déclenchant la taxation des plus-values... pour éviter des conversions automatiques qui feraient apparaître des chiffres difficiles à retenir.
M.-C. Barbier

De plus en plus d'Européens favorables à l'euro

Malgré la baisse actuelle de la valeur de l'euro face au franc, de plus en plus d'Européens souhaitent que leur pays intègre l'Union économique et monétaire (UEM). C'est notamment le cas des Grecs, des Danois et des Suédois. En revanche, les Britanniques semblent demeurer hostiles à toute idée d'abandon de leur livre sterling au profit de la monnaie unique.
Mais au sein des "pour", ce sont certainement les Grecs qui constituent les partisans les plus convaincus de la nécessité d'une intégration rapide. Cette attitude n'a rien d'étonnant. Il faut en effet se rappeler que la Grèce a été le seul pays de l'Union européenne "exclu" contre sa volonté de la première vague de l'euro en 1998. La Grèce ne respectait pas, alors, les critères de convergence. Depuis cette date, un ambitieux programme de réformes a été entrepris par le gouvernement de ce pays. Premier résultat concret de ces efforts : la décision du Comité économique et financier de l'Union européenne de réévaluer la devise grecque de 3,5 % par rapport à l'euro. Le nouveau taux pivot de la drachme est désormais de 340,75 pour un euro contre 353,10 auparavant. Cette "réévaluation" de sa monnaie devrait permettre à la Grèce d'être admise au Club de l'euro dès le 1er janvier 2001.
Alors que les Grecs ont toujours souhaité adhérer à la zone euro, mais se sont vu refuser l'entrée pour des raisons économiques, les Danois, eux, ont décliné l'offre d'adhésion qui leur a été faite en 1998 alors que leur économie répondait aux critères de convergence fixés par le Traité de Maastricht.
Evolution contraire des mentalités aujourd'hui, puisqu'un sondage de Sonar publié récemment par le quotidien conservateur Jyllans-Posten révèle que si un référendum était organisé aujourd'hui sur l'adhésion ou non à la zone euro, 53 % des Danois voteraient pour. Il faut noter que c'est la première fois depuis le début des sondages de Sonar sur la monnaie unique en 1996 qu'une majorité se dégage en faveur de l'euro.
Même changement d'opinion envers l'euro de la part des sociaux-démocrates suédois qui viennent d'approuver à une large majorité le principe de l'entrée de la Suède dans l'Euro. Mais contrairement à ce qui se passe au Danemark, aucune date n'est fixée pour l'organisation d'un référendum, l'opinion semblant encore indécise : seulement 35 % de partisans selon un récent sondage Gallup, 37 % d'opposants et surtout beaucoup de sans opinion. Les brillants résultats de l'économie et la brillante santé de la couronne suédoise par rapport à l'euro (+ 10 %) n'incitent pas les Suédois à une intégration à la zone Euro considérée par beaucoup comme étant gérée de façon très bureaucratique. De plus, la Suède ne participe pas au SME-Bis et ne respecte toujours pas tous les critères de convergence notamment en matière de dette publique. Par conséquent, la détermination du cours pivot de la couronne suédoise par rapport à l'euro ne pourra se faire qu'après une période de stabilité des cours de change de 2 ans ce qui reporte l'entrée de la Suède dans l'Union monétaire à 2004.


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L'HÔTELLERIE n° 2661 Hebdo 13 Avril 2000

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