Actualités

Parcours
________

Pascal Leprou et Bruno Mercadal à la SBM de Monaco

Dirigeants d'hôtel

Pascal Leprou, au Mirabeau et Bruno Mercadal, à la direction marketing/vente, accèdent à des postes-clés au sein de la Société des Bains de Mer. Portraits croisés de deux jeunes professionnels décidés à marier la modernité à l'image luxueuse un rien désuète de la SBM.

Leurs chemins s'étaient déjà croisés à l'école hôtelière de Paris. 20 ans plud tard, Pascal Leprou et Bruno Mercadal, les anciens de BTS gestion, se sont fait une place au soleil, à la principauté de Monaco. Le premier vient de succéder à son camarade de promotion à la tête du Mirabeau, l'un des 4 palaces de la Société des Bains de Mer à Monte-Carlo. Le second accède au même moment à la direction du marketing et des ventes hôtels et resort de la SBM. Depuis le début des années 80, les étudiants sont devenus des professionnels qui ont multiplié les expériences. Leur ascension à la SBM n'est pas un hasard. A moins de 40 ans, les deux hommes incarnent l'arrivée d'une nouvelle génération aux postes-clés d'une véritable institution dont l'image reste indissociablement liée depuis plus de 130 ans à celle de la principauté. Pas un dépoussiérage, mais la volonté affichée d'entrer dans la modernité grâce à des hommes pragmatiques, capables de concilier tradition et technologie. "Ma nomination concorde, je crois, avec la recherche d'un nouvel esprit pour la SBM : nous sommes à un moment propice où la technologie - notamment Internet - est en train de bouleverser tous les réseaux de distribution de l'hôtellerie. Pour rajeunir son image et son fonctionnement, il faut des gens ouverts et relativement jeunes", confie Bruno Mercadal.

Rationalisation à l'américaine
"Je suis ici pour rationaliser la mise en place de l'optimisation des revenus en amenant des techniques nouvelles de fonctionnement au Mirabeau", expose quant à lui Pascal Leprou. On l'aura compris : dans les coulisses des palaces, l'heure n'est pas au romantisme. Si les deux managers ont connu des parcours bien différents après leur sortie de l'école, ils se retrouvent dans leur admiration pour la méthode américaine. Logique pour Pascal Leprou, après avoir passé 6 ans au sein du groupe Hyatt, avec notamment un passage à la direction du Regency de Rabat, au Maroc. "Mon objectif est aujourd'hui de mettre une structure de pensée à l'américaine, pragmatique, réaliste, au service d'un produit de très haute qualité et d'un projet global de modernisation. Culturellement, Hyatt et la SBM sont aux antipodes. Mais c'est au sein du groupe américain que j'ai été formé aux techniques de marketing et de management et je pense que c'est en partie pour cela qu'on m'a nommé à ce poste." Bruno Mercadal, entré à la SBM en 1996, ne cache pas non plus son admiration pour l'hôtellerie américaine. Mais Monaco n'est pas Dallas : "En matière de marketing, nous apprenons beaucoup des Etats-Unis, bien que le service européen reste plus fin et ne doive pas être sacrifié. Je crois que l'efficacité américaine peut être associée à une certaine subtilité." Le nouveau directeur du marketing et des ventes reste aussi marqué par son passage dans la grande distribution, au service développement de Flunch, filiale du groupe Auchan : "Je me rappelle d'une phrase : occupez-vous des hommes, ils s'occuperont des choses. C'est ma priorité : la gestion des hommes pour réussir. Les grandes théories sur le management, le marketing ne servent à rien si vous ne faites pas en sorte que vos collaborateurs aient un intérêt à la réussite de votre entreprise." Car Bruno Mercadal a conscience de prendre ses nouvelles fonctions à une époque charnière : "8 réservations sur 10 arrivent aujourd'hui via les différents systèmes de réservation internationaux (GDS) et Internet. Cela nous oblige à réfléchir aujourd'hui à la réorientation des budgets consacrés à nos bureaux de vente partout dans le monde."

Partenariats avec Jaguar et Porsche
Une réorganisation qui laisse entrevoir de nouvelles possibilités. "Au niveau marketing, le potentiel est immense. Nous commençons tout juste à entamer des partenariats avec des marques dont le profil clientèle nous intéresse : Jaguar, Porsche, etc." Parmi les chantiers, celui de la mise en place d'un système de réservation individuelle pour les spectacles et les restaurants du groupe lui tient particulièrement à cœur. Afin d'améliorer la rentabilité des établissements, le directeur entend affiner la gestion du yield management, pour adapter les prix de l'offre et de la demande et optimiser ainsi les revenus. "Mais encore une fois, j'estime que j'aurais réussi si tout s'effectue dans un climat social sain. Une équipe qui tourne et qui forme en même temps de jeunes professionnels, c'est essentiel. Les changements technologiques doivent aussi se faire dans le respect de la culture maison, de l'histoire de l'entreprise." Une culture d'entreprise qu'en réaliste Pascal Leprou assimile rapidement. "Le choc culturel Hyatt/SBM pouvait sembler important, mais si la structure monégasque n'est pas aussi développée, on me propose aujourd'hui une démarche volontariste qui me plaît : je suis un intuitif et un homme de terrain qui se fixe des objectifs précis. Augmenter le taux d'occupation des 103 chambres et 14 suites, et surtout le prix moyen grâce, notamment au yield management." Pour cela, le directeur prétend s'inspirer des méthodes des compagnies aériennes. "La résistance au prix est bien moindre lorsque la file d'attente est longue. Si vous voulez aller à New York, le prix peut varier du simple au double pour le même billet du jour au lendemain. A terme, c'est ce que nous allons réaliser. Il nous reste à finaliser ce projet au niveau technologique." Les deux hommes ont 3 ans pour réussir. "J'ai du mal à me voir ensuite dans une position fonctionnelle, confie Pascal Leprou. Un poste opérationnel me conviendrait mieux." Et Bruno Mercadal d'ajouter : "Je prends ces 3 années comme une période d'enrichissement, de familiarisation à de nouvelles techniques qui seront demain omniprésentes dans l'hôtellerie. Ensuite, je pense qu'il sera temps de revenir à mon vrai métier qui est la direction d'établissement. J'aurai en tout cas beaucoup appris." Même 20 ans après l'école hôtelière.


Pascal Leprou, à la tête du Mirabeau, l'un des 4 palaces de la SBH.


Bruno Mercadal, nommé à la direction marketing/vente de la SBH.


Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts

L'HÔTELLERIE n° 2660 Hebdo 6 Avril 2000

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration