Partenariat
Quelques jours après l'annonce du partenariat de Flo avec Compass, c'est au tour de Buffalo Grill de conclure un accord avec Elior, soit un minimum de 30 établissements supplémentaires en franchise pour les 10 prochaines années.
Quand le leader du segment
viande-grill, avec 52,3 % de parts de marchés, s'allie avec le n° 1 de la restauration
concédée en France, l'annonce ne passe pas inaperçue. Buffalo Grill entend accélérer
son développement en franchise (passant à terme d'un tiers à 40 % d'unités
franchisées) et vient de trouver un allié de choix pour réaliser son objectif. Dans le
cadre de cet accord décennal, Elior pourra alors proposer l'implantation de restaurants
Buffalo Grill lors d'appels d'offres qu'il remportera sur des sites de concessions tels
que les aéroports, autoroutes, gares et parcs d'expositions. Et puis, il y a aussi les
concessions qui tomberont au fil du temps et qui pourraient bien arborer le toit rouge aux
cornes blanches... "Elior nous ouvre les portes de la restauration concédée et y
aller seul était impossible. C'est une importante source de développement pour nous,
reconnaît Christian Picart. On peut compter sur une moyenne de 3 restaurants par an."
Un projet est déjà sur les rails dont l'ouverture est annoncée pour dans quelques mois.
Elior, de son côté, se réjouit de compter dans son portefeuille une nouvelle marque à
forte notoriété.
Des résultats en hausse
En 1999, Buffalo Grill a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 245 millions
d'euros (1,6 milliard de francs), en hausse de 25,2 % par rapport à 1998. A parc constant
(établissements appartenant au groupe ouvert au 01/01/98), le chiffre d'affaires
progresse de 9,3 % soulignant ainsi une croissance interne soutenue. Le résultat net
affiche une hausse de 10 %, soit 8,2 millions d'euros (53,8 millions de francs). "Pour
la seule enseigne Buffalo Grill France, la croissance du résultat net ressort à + 29 %,
soit une performance supérieure aux prévisions qui permet d'absorber les pertes
supplémentaires de Victoria Pub et Bistro d'Augustin", indique le groupe. Pour
ces deux dernières enseignes, que Christian Picart considère "en phase de test",
l'avenir serait malgré tout prometteur. Pour améliorer la rentabilité de Bistro
d'Augustin (CA 1999 : 49,20 MF ; 11 MF de perte), Christian Picart a décidé de céder
l'immobilier des 12 restaurants. L'opération permettra d'améliorer les résultats avant
impôts de 1,22 million d'euros par an à compter de cette année, grâce à la
transformation de la dette hypothécaire en loyer et une diminution des capitaux engagés
à hauteur de 10,67 millions d'euros. Pour ce premier trimestre, la chaîne aurait déjà
enregistré une amélioration du chiffre d'affaires.
Pour Victoria Pub (CA 1999 : 67 MF ; 7 MF de perte), qui comptait 9 restaurants au 31
décembre dernier, le groupe a redémarré les ouvertures. Le restaurant inauguré à
Bordeaux en janvier dernier a rencontré sa clientèle et réalise une moyenne de 380
couverts/jour. Montpellier accueillera la prochaine unité avant l'ouverture de
l'ex-Batifol parisien de la galerie des Champs-Elysées, reconverti en Victoria Pub au
terme d'un projet d'envergure avec un très grand décorateur...
Une trentaine de Buffalo Grill supplémentaires
Buffalo Grill dépassera-t-il encore cette année ses prévisions d'ouvertures ? C'est ce
que laisse entendre son fondateur. En 1999, il en avait annoncé 24 et 28 nouveaux
restaurants ont vu le jour, portant le total à 191. Une trentaine devrait suivre cette
année. Les prévisions : Lille, Le Mans, Rennes, La Rochelle, Nice, Marseille et Paris
(Christian Picart finalise le rachat d'un établissement de 400 couverts gare de l'Est à
Paris) pour les centres-ville des grandes zones urbaines ; 20 ouvertures en villes
moyennes dont 13 franchisées ; 3 ouvertures en Europe (Belgique et Espagne).
Côté rumeur, une petite mise au point s'imposait. "On n'a jamais dit qu'on
s'intéressait à Léon de Bruxelles car ce n'est pas notre créneau et on ne va pas
élargir notre gamme de produits", certifie Christian Picart avec conviction. Il
ne nie pas pour autant avoir reconstitué sa trésorerie depuis le rachat des Batifol (la
transaction atteignait les 55 MF) et indique dans un sourire : "De toute manière,
en cas d'opportunité de croissance externe, on pourra réagir..." Pour
l'instant, le patron de Buffalo Grill négocie avec un groupe hôtelier allemand qui
souhaiterait voir Buffalo Grill s'implanter dans ses hôtels.
N. Lemoine
"Nous voulons accélérer notre développement en franchise. Je suis
persuadé que partout où il y a un McDo, il peut y avoir un Buffalo Grill, ce qui nous
laisse une belle marge", déclare Christian Picart, p.-d.g. du groupe.
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L'HÔTELLERIE n° 2660 Hebdo 6 Avril 2000
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