Le groupe vient de relooker tous les sites de ses marques hôtelières. Mieux ! Il va lancer 3 portails généraux et investir 60 millions d'euros pour les projets de réservations d'ici 2002.
La Toile a bel et bien pris
le groupe français dans ses mailles. A l'occasion de la présentation des comptes
annuels, Jean-Marc Espalioux a effectivement annoncé que sa compagnie nourrissait de
grandes ambitions concernant le Net. En effet, Accor ne va pas devenir un Web leader dans
les domaines de l'hôtellerie et des services par l'opération du Saint-Esprit. Pour
parvenir à figurer parmi les plus grands opérateurs du Net, l'entreprise, fondée par
Gérard Pélisson et Paul Dubrule, est prête à miser de grosses sommes (au niveau du
personnel, 180 personnes travaillent à cette activité).
D'autant plus importantes du reste que, comme le rappelait le président du directoire,
"15 % des ventes s'effectueront sur Internet d'ici 5 ans, et à moyen terme, 20 %
des réservations dans l'hôtellerie se réaliseront on line aux Etats-Unis et en Europe".
Concrètement, le groupe a d'ores et déjà consacré 120 millions d'euros de 1997 à 2000
pour l'équipement de ses établissements et la mise en place du réseau Accortel.
Résultat : 2 500 hôtels seront enfin interconnectés dès la mi-avril. Sans oublier le
développement d'un service Intranet particulièrement performant. Reste qu'au cours des
prochains mois Accor va poursuivre ses investissements sur Internet prévoyant une
enveloppe budgétaire de 60 millions d'euros pour des projets de réservations et
"Erp". "Internet est un puissant levier pour les ventes et les
bénéfices de l'hôtellerie", a ainsi confié Jean-Marc Espalioux. De fait, en
lançant 3 portails généraux - accor.com, accorhotel.com (opérationnels dès la fin
avril) et accorservices.com (en septembre) -, l'entreprise va multiplier ses moyens
d'accès à la clientèle mondiale. Mieux encore ! Les quelque 365 000 chambres
interactives d'Accor seront disponibles à la vente on line.
Portail restaurateur en France
Outre les portails généraux, chaque enseigne disposera en effet d'un site personnalisé,
y compris les chaînes dites économiques (Ibis) et superéconomiques (Formule 1, Etap
Hôtel). Une véritable petite révolution ! Mais Accor va encore plus loin sur la vague
Internet. Via cet outil, la compagnie espère en effet optimiser le revenu moyen chambre
et surtout réduire fortement ses coûts de distribution. "Le coût d'une
réservation via la centrale s'élevait à 4,29 dollars pour Motel 6. Par le biais
d'Internet, il est tombé à 2 dollars et seulement quelques cents en passant par
le site Accor", a expliqué Jean-Marc Espalioux.
Le président du directoire souhaite en outre valoriser son service aux entreprises en
utilisant le réseau Internet. Accor va ainsi proposer une offre B2B (Business to
Business) auprès d'un réseau unique d'un million de PME et d'indépendants dans le
monde. Un portail restaurateur sera mis en place spécifiquement à partir de septembre
proposant aux intéressés des aides au niveau achats, recrutement, assistance juridique
et fiscale, suivi des commandes, offre de voyages et d'hôtels...
Enfin, Accor, qui estime "absurde d'être assimilé uniquement à l'ancienne
économie", a créé une nouvelle société (Accor E-Company) afin de prendre des
participations et des partenariats dans les start-up spécialisées dans le tourisme et
les services. "Une dizaine de discussions sont bien avancées", a
précisé Jean-Marc Espalioux à ce sujet.
C. C.
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L'HÔTELLERIE n° 2659 Hebdo 30 mars 2000