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Le Ménil ne veut pas couler

Les crues de la Moselle ont peu à peu emporté le parking du restaurant Le Ménil près de Flavigny (54). Aujourd'hui, la terrasse et le bâtiment sont menacés. Au grand dam de son propriétaire qui ne sait comment sortir de cette situation.

Les terrasses au bord de l'eau ne sont pas légion dans la région de Nancy, et les restaurants qui en disposent rencontrent un important succès dès les beaux jours. C'est ce qui avait incité Gilbert Doré, actuel propriétaire du restaurant Le Ménil, à racheter le bâtiment et le fonds il y a deux ans. Cet ancien plombier, spécialisé dans le réglage du tirage de la bière dans les bars, pensait avoir fait une bonne affaire. Il avait investi toutes ses économies pour aménager le restaurant et sa terrasse dans un premier temps, puis se faire connaître et faire revenir la clientèle. "Globalement, j'ai investi 800 000 F, explique Gilbert Doré. J'ai voulu faire un lieu très convivial, où l'on se sente bien. Je propose un plat du jour à 38 F, des menus de 60 F à 130 F, et la fréquentation est redevenue correcte." En fait, Gilbert Doré réalise une grosse partie de son chiffre d'affaires l'été, où il sert en moyenne une centaine de couverts par jour, voire le double en fin de semaine. Il a aménagé sa terrasse de 60 places et il cuit à côté des cochons de lait fort appréciés de la clientèle estivale. "L'hiver, c'est plus difficile, nous servons 30 à 40 repas par jour", reconnaît-il, mais nous commençons à avoir une clientèle avec l'Office des forêts, l'EDF ou des routiers qui sortent de l'autoroute toute proche."

Des travaux pour 300 000 F
Mais il y a quelques semaines, la rivière en crue emporte un bout du parking du restaurant, les berges étant déjà ravinées. Puis, c'est une bande de terre devant la terrasse qui disparaît à son tour dans le cours d'eau, emmenant au passage un jeune chêne. Le restaurateur craint pour sa terrasse et même pour le bâtiment. Du côté des assurances, il trouve porte close, car, même si l'état de catastrophe naturelle a été déclaré dans le département, ces dernières ne prennent en charge que les dégâts sur des habitations. Gilbert Doré s'adresse alors à Voies navigables de France (VNF), organisme chargé de l'entretien des voies d'eau. "Ils m'ont dit que c'était à moi de protéger mon terrain et que les réparations et les frais pour renforcer la berge étaient à ma charge. Mais le cours de la Moselle a été détourné il y a dix ans pour que le courant n'arrive pas trop vite sur un barrage, et il faudrait que j'en paye les conséquences ?", s'insurge le restaurateur. "Selon le Code civil, la préservation des berges est à la charge du propriétair rivérain. Par contre, nous sommes chargés de la validation technique de ces travaux", explique Marc Ferrand, adjoint au subdivisionnaire de VNF. Pour suivre les prescriptions techniques de VNF, avec un enrochement réalisé suivant un cahier des charges très précis, Gilbert Doré devrait débourser près de 300 000 F, une somme d'argent qu'il ne possède pas. "Je suis sur la paille. J'ai tout investi pour tenir et faire tourner le restaurant. J'ai toujours continué de payer mes trois salariés. Alors que faire ? Si je ne trouve pas de solution, je vais fermer", assure Gilbert Doré très fataliste. En attendant, le restaurateur a demandé un jugement en référé au tribunal de Nancy pour obtenir de VNF qu'elle prenne en charge les travaux sur les berges. Avec peu d'espoir...


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L'HÔTELLERIE n° 2657 Hebdo 16 Mars 2000

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