Limoges
Trois mois après la fermeture de la plus ancienne brasserie de la ville, Le Paris, place Denis Dussoubs au cur de la cité,on se demande toujours qui va la remplacer.
Vendue en octobre dernier par Jean Michard au Crédit Mutuel - en réalité, seul le droit au bail aurait été cédé, Jean Michard étant encore propriétaire des murs -, Le Paris n'est plus qu'une façade vide meublée de panneaux en contreplaqué. Le projet a été freiné depuis plusieurs mois par une incroyable campagne de presse menée par le Populaire du Centre, quotidien limougeaud soutenu par la municipalité. Le ton virulent et la périodicité des articles, volontairement orientés vers des témoignages uniquement favorables au maintien du Paris, auront eu pour résultat de faire reculer l'organisme bancaire effrayé par tant de bruit.
Problème d'ingérence ?
L'ancien patron de la brasserie, qui tient également le Saint-Martial de l'autre côté
de la place, ne décolère pas, évoquant "une ingérence inacceptable de la
mairie et de son organe de presse, dans une affaire strictement privée". On
s'interroge en effet sur les raisons de cette agitation, le maire Alain Rodet déplorant
publiquement la vente de la brasserie à une banque, mais la ville n'ayant jamais proposé
à Jean Michard le moindre projet de remplacement. "J'ai vendu à qui voulait bien
acheter, précise ce dernier, et si la municipalité voulait monter une brasserie
ou prendre la suite, elle n'avait qu'à le faire. La transaction s'est effectuée
légalement, et cette intrusion est inadmissible."
A noter que la banque aurait dû commencer ses travaux en novembre dernier. Et que
McDonald's, dans un premier temps intéressé par l'emplacement, avait déjà proposé
l'achat du Paris. L'opération n'avait pas pu s'effectuer, l'accord sur le prix entre les
deux parties n'ayant pas abouti.
J.-P. Gourvest
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L'HÔTELLERIE n° 2656 Hebdo 9 Mars 2000