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L'événement
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Michelin 2000

Guy Martin, le 3 étoiles 2000 !

Pour son édition 2000, le Guide Rouge place Guy Martin du Grand Vefour au sommet et offre à ses lecteurs des textes sur chacun des 9 800 établissements sélectionnés pour leur permettre de mieux savoir dans quel type de restaurant ou d'hôtel ils vont se retrouver. 

"Nous pensions qu'il manquait encore un petit quelque chose à notre guide et nous avons choisi de rajouter des textes." Bernard Naegellen commente ainsi la principale nouveauté - au-delà de la traditionnelle valse des étoiles s'entend -, d'une édition 2000 éditée à 800 000 exemplaires avec un prix de vente en... baisse, compte tenu d'un taux de TVA passé de 20,60 % à 5,5 % puisque l'apport de textes permet désormais au Guide Rouge d'entrer dans la catégorie des livres.
Rédigés par les inspecteurs, réécrits au besoin par un rédacteur, les textes sont volontairement courts. Et pour le responsable du Guide Rouge, ils représentent le complément idéal des symboles auxquels les lecteurs s'étaient habitués. "Nous voulions souligner un ou deux aspects d'une maison pour que les gens sachent où ils mettent les pieds", dit-il.
Voilà donc pour cet aspect inédit d'un guide né avec le siècle - le fac-similé de la toute première édition est du reste offert - et qui, comme le pronostiquaient ses géniteurs, a duré autant que lui, au point de devenir incontournable.
Avec 9 800 établissements sélectionnés - dont 116 arborent le logo 100 signifiant qu'ils figuraient déjà dans le guide 1900 - cette 90e édition est dans le ton des précédentes. "Notre souci reste de bien mailler la France, mais on pourrait se contenter de 9 200 à 9 500 établissements", dit pourtant Bernard Naegellen.
A deux unités près, on trouve le même nombre d'hôtels que l'année dernière ; davantage de restaurants... mais, à une unité cette fois, le même nombre d'étoilés.
Au sommet, Guy Martin décroche au Grand Vefour la troisième étoile retirée à la même adresse à Raymond Oliver en mars 1983. A deux étoiles, ils ne sont que quatre à grimper d'un cran : Jean-Marc Delacourt au Château de la Chèvre d'Or à Eze, Philippe Gauvreau à La Rotonde à La Tour-de-Salvagny, Thierry Marx au Château Cordeillan-Bages et Eric Briffard au Régence du Plaza-Athénée à Paris. Deux établissements de la chaîne des Relais et Châteaux, un palace parisien et le fleuron du premier casinotier de France dans la périphérie lyonnaise : Michelin a fait dans le luxe pour ses promotions deux étoiles !
La première étoile arrive sur quarante maisons où le téléphone n'a cessé de sonner dès lundi matin. Avec ses 366 habitants, Malbuisson réalise un carton plein : dans ce petit village du Doubs, Jean-Michel Tannières et Marc Faivre récoltent tous les deux une étoile. Ailleurs, chacun aura toutes les raisons de se réjouir de la bonne fortune annoncée, de Christian Têtedoie qui permet à Lyon de retrouver un rang digne de son standing passé à Hélène Darroze que son exil parisien n'a pas pénalisé, en passant par Jacques Décoret à Vichy, Alain Ducasse qui complète sa galaxie avec son Bar et Bœuf, Didier Gélineau et la famille Banyols qui démontrent qu'à Bordeaux la qualité n'est pas en reste. Et les autres, tous les autres !
La balance est pratiquement équilibrée avec la quarantaine de maisons sanctionnées par le Guide Rouge, certaines - le Vivarois à Paris ou Le Cep à Fleurie par exemple - à cause d'une fermeture ou d'un changement de politique délibéré.
A Tours, Jean Bardet paie ses déboires actuels et ne figure plus dans le guide. "Cela n'enlève rien à la qualité du cuisinier, mais c'est une question d'éthique que doivent avoir tous les établissements connus. Alors que tout le monde parle de produits, c'est une chose avec laquelle on ne peut pas jouer" , explique Bernard Naegellen en précisant que les établissements sont simplement "mis entre parenthèses".
Et comme annoncé par certains, puisque jamais les fuites n'ont été aussi nombreuses que cette année*, Marc Veyrat fait... chou blanc à Megève et devra donc attendre pour retrouver en altitude ses trois étoiles du bord du lac. "Ce n'est pas un cas unique, d'autres établissements comme le sien (Le Cinq à Paris, l'Hostellerie de l'Abbaye de La Celle dans le Var) ont ouvert assez tard et nous nous donnons toujours un peu de temps pour nous faire une opinion", dit encore Bernard Naegellen, précisant que si une seule visite à Megève avait été possible avant le bouclage du guide, ses inspecteurs se sont rattrapés depuis... En prévision de l'édition 2001.
J.-F. Mesplède

* Bernard Naegellen s'est dit "agacé" par cette profusion d'informations - pas toujours justes du reste - diffusées avant la sortie officielle du guide, imprimé à la mi-janvier.

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L'HÔTELLERIE n° 2655 Hebdo 2 Mars 2000