Actualités

Développement
_____________

Lorraine

L'aide publique s'étend aux trois étoiles

Le comité régional de tourisme de Lorraine souhaite élargir son dispositif de soutien à l'immobilier hôtelier jusqu'à présent limité
aux deux étoiles. Son homologue départemental de Moselle a franchi le pas.

L'hôtellerie veut sa part du gâteau dans le prochain contrat de plan Etat-Région. "Nous souhaitons disposer de moyens supplémentaires afin de tirer l'hôtellerie vers le haut. Cela passe par une enveloppe supérieure à 25 MF, somme correspondant à celle dédiée à la prime régionale à l'immobilier hôtelier de 1994, date de sa création à 2000. Ce secteur est en effet un élément stratégique de l'économie touristique, c'est la première vitrine du tourisme avec la restauration surtout pour une région de passage comme la Lorraine. L'enjeu aujourd'hui consiste à faire en sorte que la clientèle étrangère - pour l'essentiel allemande, néerlandaise, belge et britannique - prolonge son séjour dans notre région", déclare Isabelle Mahler, chargée de l'investissement touristique au comité régional de tourisme de Lorraine (CRT).

Améliorer son image par les maisons de notoriété

Elle pousse son analyse plus loin : "Une région ne peut développer une économie touristique sans offrir une gamme élargie de produits et notamment sans améliorer son image par des maisons de notoriété." La subvention de 1 MF accordée à l'hôtel-restaurant 3 étoiles des Monthairons dans la Meuse pour l'aider à financer des travaux à hauteur de 6,30 MF entre dans cette logique. Ces travaux permettront d'augmenter le nombre de chambres de 18 à 25 et d'installer un ascenseur, un dernier critère qui permettra à son directeur Jean-Marie Thouvenin de demander la quatrième étoile pour son établissement. "Aider des hôtels d'un tel niveau se justifie par la réalité économique. L'hôtellerie se caractérise en effet par une immobilisation sur le long terme de capitaux importants, par son caractère cyclique, un faible autofinancement des projets et enfin, un recours à l'emprunt bancaire générant des frais financiers importants", précise Isabelle Mahler. Le CRT propose également de créer un club intégrant les hôteliers qui ont investi et qui ont perçu la prime régionale à l'immobilier hôtelier. "Les membres de ce club pourraient bénéficier d'audits individuels et collectifs. Ils seront par exemple conseillés afin de mieux travailler leur grille tarifaire, de mieux connaître leur clientèle étrangère, etc.", confie-t-elle. Elle souhaite aussi introduire une vraie instruction conjointe des dossiers avec les autres partenaires, en l'occurrence avec le comité départemental de tourisme de Moselle qui développe depuis 1985 une politique d'aide à l'immobilier hôtelier.

Plan Etat-Région

Si, au niveau régional, la décision d'élargissement de la prime régionale à l'immobilier hôtelier dépend du contrat de plan Etat-région 2000-2006 voté les 3 et 4 février, la Moselle a franchi le pas : l'assemblée départementale a adopté une proposition élargissant le dispositif d'aide à l'immobilier hôtelier aux trois étoiles. Les critères d'attribution demeurent identiques : la superficie des chambres, l'état des sanitaires restent déterminants, de même qu'une étude de faisabilité doit démontrer la pertinence du projet de transformation de l'hôtel. En revanche, le plafond de la subvention - qui se situe actuellement à 681 500 francs - augmentera de 15 à 30 %. "Nous accordons en moyenne 300 000 à 400 000 francs de subventions par projet. Nous aidons à financer des travaux estimés entre 2 et 3 millions de francs", explique Raoul Dufour, chargé de mission au conseil général de Moselle. Cette volonté de tirer l'hôtellerie vers le haut repose sur différents constats. Les équipements hôteliers ont atteint un bon niveau grâce en partie à la prime régionale pour l'immobilier hôtelier, la clientèle étrangère est en progression (près de 10 % pour les Britanniques entre 1988 et 1998, 4,6 % pour les Allemands, 4,2 % pour les Belges-Luxembourgeois et 2 % pour les Néerlandais). Par ailleurs, le secteur est créateur d'emplois : 17 000 dans l'hôtellerie-restauration sur un total de 21 000 dans le tourisme en général. Raison de plus de faire en sorte que la Lorraine quitte dans les dix prochaines années sa place de 16e sur 22 dans le palmarès des régions touristiques en France.

C. de Dianous

En chiffres

Depuis sa création en 1994, la prime régionale à l'immobilier d'hôtellerie a contribué à la création de 150 emplois, à celle de 336 chambres et à la rénovation de 1 269 chambres dans 83 hôtels et résidences hôtelières. L'aide régionale mobilisée depuis 1994 s'élève fin 1999 à 23,7 millions de francs. Le coût total des investissements consentis par les hôteliers lorrains s'élève à presque 200 millions de francs entre 1994 et 1999. Depuis sa création en 1985, l'aide départementale à l'immobilier départemental en Moselle est intervenue sur 82 établissements hôteliers et l'équivalent de 26 millions de francs ont été accordés. En 1999, elle a permis de moderniser 181 chambres dans 9 hôtels. L'hôtellerie en Lorraine représente un peu plus de 13 000 chambres réparties sur 500 établissements. L'hôtellerie sans étoile et 1 étoile représente 30 % du parc, les 2 étoiles 60 %,
et enfin les 3 étoiles seulement 11 %. Il existe quatre 4 étoiles actuellement.

Source : les chiffres-clés du tourisme lorrain 1998


Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts

L'HÔTELLERIE n° 2654 Hebdo 24 Février 2000

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration