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Guy Bardel, France Service Hôtellerie

"Difficile de motiver les jeunes pour travailler le week-end"

Professionnel du service en salle avant de créer un bureau de placement, le Lyonnais Guy Bardel se définit comme le "Zorro de la restauration" avec une solution à tous les problèmes.

Pour baigner depuis son adolescence dans le milieu de la restauration, Guy Bardel connaît son sujet. Et il sait aussi que les problèmes de personnel ne datent pas d'hier ! Directement touché en 1985, il a alors l'idée de créer une structure permettant de mettre en contact employés et employeurs. C'est France Service Hôtellerie qui a aujourd'hui pignon sur rue à Lyon... "Nous ne cessons de rencontrer des gens qui recherchent un emploi... et d'écouter des employeurs qui cherchent du monde et ne trouvent pas toujours. Heureusement, nous sommes là", dit simplement Guy Bardel. Avec un fichier de quelque 5 000 candidats permanents, il se fait fort de résoudre tous les problèmes posés au restaurant de quartier ou à la brasserie classique comme au restaurant gastronomique et au palace international !

"Les formateurs ont peut-être négligé de faire passer certains messages"

"Aujourd'hui, et c'est la nouveauté, nul n'échappe au phénomène. Nous plaçons trois à quatre personnes par jour, mais pour trouver ceux-là, il faut en auditionner une dizaine quotidiennement. Nous sommes un bureau de recrutement et de sélection pour l'hôtellerie et la restauration : je ne fais donc pas de formation, mais je m'efforce de déceler la personnalité des candidats. Je ne retiens que ceux qui ont une expérience, beaucoup étant titulaires du CAP ou d'un bac pro. Je m'intéresse à leur parcours, vérifiant s'ils ne sont pas trop instables, ce qui est la tendance actuelle. Les gens que je place sont "garantis" durant deux mois d'essai et si l'employeur retient la personne, il lui en coûte entre 2 000 et 4 000 francs d'honoraires pour France Service Hôtellerie. C'est vrai qu'il est difficile de motiver un jeune pour travailler les week-ends ou faire beaucoup d'heures... alors que c'est pourtant une obligation du métier. Les formateurs ont peut-être négligé de faire passer certains messages. Mais il faut bien reconnaître aussi que, trop souvent, les salaires sont terriblement bas. Combien de serveurs qui travaillent dur gagnent à peine le SMIC ?"

Responsabilité des pouvoirs publics

S'il reconnaît volontiers quelques responsabilités aux enseignants et aux employeurs, Guy Bardel, qui place 1 000 personnes chaque année (70 % en restauration et 30 % en hôtellerie ; 70 % en France et 30 % à l'étranger), n'épargne pas les pouvoirs publics. "Les entreprises sont trop pénalisées et l'application des 35 heures en obligera beaucoup à mettre la clé sous la porte." Il se veut pourtant optimiste pour l'avenir. "La restauration marchera toujours. On va revenir à notre vraie cuisine avec ses richesses", pronostique-t-il.

J.-F. Mesplède

Digest

"Je n'ai appris qu'un métier : celui-là, où je suis entré à l'âge de quinze ans", déclare Guy Bardel lorsqu'il évoque la restauration. Un CAP de garçon de salle passé à la Brasserie Georges, diverses maisons réputées dont le casino de Charbonnières puis, de longues années plus tard, un licenciement économique l'obligeant à se remettre en question. En 1985, Guy Bardel crée une antenne hôtellerie chez France Service, avant de racheter l'enseigne en 1993.


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L'HÔTELLERIE n° 2654 Hebdo 24 Février 2000

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