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La Fraternelle des cuisiniers de Nice-Côte d'Azur

La plus ancienne mutuelle refait parler d'elle

Lancée au siècle dernier, cette association niçoise de cuisiniers, créatrice du grand prix Escoffier en 1953, refait parler d'elle. La nouvelle présidente lui insuffle une énergie toute particulière.

Il est bien loin ce jour de 1878, lorsqu'un cuisinier de lord anglais, en villégiature hivernale à Nice, a entrepris de défendre les intérêts d'une profession difficile, qui générait un trop grand nombre de veuves sans ressources. Inspirée du compagnonnage, la Fraternelle des cuisiniers était née. Cette association a résisté au temps et fédère aujourd'hui 200 cuisiniers de la région niçoise. "Nous revendiquons plus que jamais cet héritage du respect et de l'amour du métier, déclare Brigitte Autier, première femme à occuper la présidence de la mutuelle, mais il faut aller de l'avant, et surtout en menant des actions fortes." Etre compagnon n'est plus obligatoire. Pas plus qu'être un homme, puisque l'ancien président a lui-même parrainé Brigitte, 39 ans et restauratrice de l'Estoficada (spécialités niçoises). Trois autres femmes font aujourd'hui partie de la Fraternelle. "Ces 2 % grandiront et permettront un jour de nous reconnaître une véritable créativité, assortie du même titre de chef de cuisine que les hommes..."

"Exit le temps où le cuisinier restait dans l'ombre !"
Brigitte Autier a tout d'abord essayé de réactiver l'angle mutualiste à partir d'un protocole d'accord avec la Facia, mutuelle départementale spécialisée dans le commerce. "Pas évident de décider nos adhérents quand on sait que la majorité d'entre eux sont des enseignants, que beaucoup de nos jeunes sont employés par des chaînes, qui les assurent ailleurs." Une tâche parmi tant d'autres pour cette jeune femme qui a également lancé un site internet. "Encore un peu statique, reconnaît-elle, mais tellement pratique pour les échanges de stages de pays à pays." Ceux-ci ont essentiellement lieu avec le Japon et les Etats-Unis, où Brigitte Autier a effectué de longs séjours professionnels dans les années 80. Mais aussi le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Arabie-Saoudite... Le net devrait également faciliter le lancement des thèmes du prochain grand prix Escoffier qui aura lieu à Nice en février 2000, dans le cadre d'Agecotel. Ce grand prix reste l'une des préoccupations majeures de l'association surtout depuis que l'ancien président, Lucien Pasini, l'a ouvert au grand public dans les années 80. "Je n'ai pas été la seule à comprendre qu'il ne faut pas seulement promouvoir la restauration, mais les métiers apparentés, même si les deux sont étroitement liés", ajoute Brigitte Autier. Pourtant, la jeune présidente s'est fait huer par quelques chefs, en mai 1998, pour avoir osé les faire descendre en toque dans la rue. "Qu'importe, l'important est de nous faire connaître du public", renchérit la présidente. Une politique qui se traduit par l'organisation de nombreuses rencontres avec les consommateurs. En 1999, la Fraternelle a participé pour la première fois officiellement à la Semaine du Goût. Elle a aussi organisé une dégustation de cuisine guadeloupéenne à la Foire de Monaco et des rencontres entre les cuisiniers de l'association et le public avec dégustation. "Exit le temps où le cuisinier restait dans l'ombre."

"L'important, c'est de nous faire connaître du public", lance Brigitte Autier, nouvelle présidente de la mutuelle.

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L'HÔTELLERIE n° 2651 Hebdo 3 Février 2000