Lyon
C'est un dossier volumineux,
élaboré à l'initiative de la CCI de Lyon (1) et les collectivités locales, avec
l'appui de l'office de tourisme du Grand Lyon (Lyon, Villeurbanne et 53 communes
périphériques) : le Schéma directeur de développement de l'hôtellerie du Grand Lyon
permet de définir les orientations en matière d'hôtellerie à échéance 2002-2003.
Après l'élaboration d'un schéma d'urbanisme commercial au début des années 90, c'est
donc un nouvel outil très sérieux dont va se doter l'agglomération lyonnaise. Depuis
début 1997 - c'est-à-dire quelques mois après la mise en place de l'extension de la loi
Raffarin, soumettant au passage en CDEC tout projet hôtelier (création ou extension) de
plus de 30 chambres en province -, avec un comité de pilotage d'une dizaine de personnes,
le dossier a été soigneusement monté. Le premier constat concerne la croissance de
l'offre hôtelière de l'agglomération lyonnaise, de l'ordre de 3,2 % par an de 1985 à
1998, avec un marché dominé par le segment affaires qui représente 65 à 70 % de la
demande totale.
Le schéma le plus approprié porte sur une croissance de 3,3 % par an sur la période
1999 à 2003. Avec le classement du site historique de Lyon au patrimoine mondial de
l'humanité par l'Unesco et diverses actions engagées par la Ville - dont un plan de
communication de 45 MF sur les trois ans à venir -, la clientèle d'agrément devrait
augmenter de 4,3 % par an. Enfin, pour une clientèle plus hétérogène (accompagnants
des hôpitaux, équipages des compagnies aériennes...) la demande devrait progresser de 3
% par an.
Partant de ces analyses, il est dès lors admis qu'il existe un potentiel de
développement de 1 200 chambres à l'horizon 2002-2003, représentant un investissement
global estimé à 600 MF, alors que l'enveloppe des travaux peut être située entre 40 et
50 MF.
Fort des études du cabinet KPMG, deux axes ont été privilégiés :
l Renforcement de
certaines catégories d'hôtels en sélectionnant les projets économiquement justifiés
Ainsi, évoque-t-on la construction de 200 à 400 chambres 4 étoiles en centre-ville ; la
requalification prioritaire du parc 3 étoiles existant, par rapport au développement
d'une offre nouvelle ; la limitation de l'offre en hôtels 2 étoiles à l'exception des
secteurs en expansion et celle de l'hôtellerie économique, sauf si elle devait être
justifiée localement par une demande précise du marché.
l Définition des sites
stratégiques de développement
Tous ont été clairement situés : l'hypercentre ; la presqu'île avec création d'un
hôtel 3 ou 4 étoiles et requalification de l'hôtellerie économique ; la Cité
Internationale où, après l'ouverture du Hilton, on évoque un projet 3 étoiles haut de
gamme qui pourrait être couplé avec une résidence hôtelière ; la Part Dieu avec un
potentiel de développement dans la catégorie économique de qualité ; Gerland (on parle
d'un 140 chambres Etap Hôtel) et le "pôle santé" Rockefeller où un parc
complémentaire à l'offre existante pourrait être réalisé. Dans l'agglomération
enfin, les sites de Porte des Alpes, Satolas et Lyon Sud-Est offrent des opportunités de
création liées au tissu économique et aux grands équipements (Eurexpo), alors qu'une
requalification de l'offre sera privilégiée sur le site de Porte de Lyon (une extension
de 11 chambres de l'Ibis Dardilly a été demandée).
L'observatoire hôtelier spécifique va permettre de suivre, dans le temps, l'évolution
de l'ensemble des différents segments de la demande par pôles de marché afin de
permettre une adaptation du Schéma : ce sera donc un outil d'aide à la décision des
élus siégeant en CDEC, en même temps qu'un atout pour les investisseurs potentiels.
Pour Gérard Veilex de la CCI, voilà qui devrait permettre un "développement
maîtrisé de l'offre hôtelière en accompagnement de l'économie locale dans un contexte
économique favorable".
J.-F. Mesplède
(1) Conseiller technique hôtellerie à la CCI, Gérard Veilex nous a fourni la majorité des éléments figurant dans cette étude.
| Nota : Il est intéressant de noter que deux groupes hôteliers représentent 45,4 % du parc hôtelier du Grand Lyon. Sur une offre hôtelière de 11 125 chambres, Accor représente 33,4 % du parc (3 717 chambres pour 41 hôtels, dont 1 771 pour 16 hôtels à Lyon) et Envergure 12 % du parc (1 335 chambres pour 17 hôtels, dont 618 chambres pour 5 hôtels à Lyon). |
Hôtel Royal (ex-SHB) et hôtel Saxe-Lafayette (ex-Holiday Inn) : désormais dans
le giron d'Accor.
Le Phénix Hôtel, un indépendant qui revendique 65 % de TO en 1999 : une bonne
moyenne.
| Lyon | Grand Lyon France entière | ||||
| Hôtellerie affaires | 51 % | 42 % | 32 % | ||
|---|---|---|---|---|---|
| 3* et 4* | |||||
| Hôtellerie économique | 49 % | 58 % | 68 % | ||
| 0/1* et 2 * | |||||
| Hôtellerie super économique | 10 % | 19 % | 20 % | ||
| 0/1 * | |||||
Pour fixer les idées : Lyon et les autres...Il est toujours intéressant de faire des comparaisons entre Lyon et les grandes
métropoles françaises et européennes. France Europe |
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L'HÔTELLERIE n° 2647 Hebdo 6 Janvier 2000
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