Languedoc-Roussillon
L'enquête "hôtellerie" réalisée par l'Insee pour le 2e semestre 1999 fait apparaître une légère baisse de la fréquentation par rapport à 1998. Un ralentissement qui s'explique essentiellement par l'effet dopant de la Coupe du Monde de Football l'été dernier.
Que ce soit pour l'Hérault (- 20 000), le Gard (- 15 000) ou la Lozère (- 8 000), le nombre de nuitées réalisées au cours du second semestre est sensiblement moins important qu'en 1998. Paradoxalement, les professionnels du tourisme et les organismes institutionnels ne semblent pas inquiétés par la publication de ces résultats. A cela plusieurs raisons : "En 1998, les longs week-ends fériés du mois de mai ont contribué à une importante fréquentation, phénomène qui s'est accentué au mois de juin avec l'organisation à Montpellier de la phase finale de la Coupe du Monde de Football qui a généré une fréquentation optimale dans l'Hérault, précise Sophie Pellegrin Ponsolle, l'une des responsables du CRT, et malgré tout, la fréquentation 1999 est légèrement supérieure au niveau atteint lors du deuxième trimestre 1992 qui avait été exceptionnel."
L'effet tremplin de la Coupe du Monde
Pas de quoi paniquer, donc. Le bilan du deuxième semestre 1999 serait simplement un
reflet plus conforme de l'activité habituelle dans la région. "Nous constatons
cependant l'émergence de nouvelles tendances qui sont plutôt encourageantes, ajoute
Sophie Pellegrin Ponsolle. Au mois de juin par exemple, où la baisse est la plus
significative (10 % d'arrivées en moins), nous avons constaté que la durée moyenne des
séjours avait progressé (+ 0,2 point)." Quant aux départements des
Pyrénées-Orientales et de l'Aude, ils observent respectivement une progression de 10 000
et de 4 000 nuitées supplémentaires, ce qui confirme les excellents chiffres
enregistrés lors du premier trimestre de cette année. "La Coupe du Monde nous a
donné les moyens de mieux vendre notre région et nous constatons aujourd'hui une
augmentation de la clientèle étrangère en provenance des pays nordiques et des
Etats-Unis. L'afflux de ces touristes a indéniablement constitué un nouvel élément
moteur pour les professionnels régionaux. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas parler
d'érosion de nos parts de marché", renchérit la responsable du CRT.
Une véritable destination
Les chiffres révélés par l'Insee confirment également la bonne santé des
établissements implantés dans l'arrière-pays avec près de 6 % d'augmentation des
arrivées. "Ces bons résultats sont sûrement liés à l'effort important des
différents opérateurs pour associer développement des circuits touristiques et
optimisation des structures hôtelières. Avec 1 017 000 arrivées et 1 798 000 nuitées,
le Languedoc-Roussillon se situe plus que jamais dans le peloton de tête des destinations
touristiques françaises hors saison." En fait, les professionnels de la région
sont plutôt optimistes : "Nous sommes engagés depuis maintenant trois ans dans
une phase ascendante et peu à peu nous parvenons à séduire et à capter la clientèle
traditionnelle de la Côte d'Azur, un phénomène nouveau qui s'associe à une hausse de
la durée moyenne des séjours. Preuve que nous sommes de moins en moins une région de
passage et de transit mais une véritable destination", conclut le patron d'un
établissement du littoral héraultais. Un avis que devrait venir confirmer dans quelques
jours la publication des chiffres relatifs à la période estivale.
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L'HÔTELLERIE n° 2646 30 Décembre 1999
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