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Assemblée générale extraordinaire

Accor renforce encore ses positions en France

Les actionnaires du groupe français ont approuvé la division par 5 de la valeur nominale de l'action. Tout comme la fusion-absorption de Participations SA et l'apport des actifs hôteliers de SEIH, qui procurent 35 nouveaux hôtels en groupe.

Deux cars de CRS garés face à l'hôtel. Des agents de sécurité, tous équipés de leur fameuse oreillette "secrète", plantés à chaque endroit stratégique... Il fallait véritablement montrer patte blanche, mercredi 15 décembre au Sofitel Paris, porte de Sèvre, pour accéder à l'assemblée générale extraordinaire du groupe Accor. A croire que le géant hôtelier craignait une manifestation quelconque. Pourtant, l'ambiance était plutôt bon enfant dans les salons de cet établissement parisien, qui vient tout juste de souffler ses 25 bougies.
D'autant plus d'ailleurs que les actionnaires d'Accor étaient finalement réunis pour la bonne cause. Il y avait en effet un certain nombre de résolutions (12) à adopter. Mais toutes étaient plus ou moins au bénéfice de l'entreprise fondée par Paul Dubrule et Gérard Pélisson. A commencer par la fusion-absorption de Participations SA et l'apport des actifs hôteliers de la Société d'exploitation et d'investissements hôteliers (SEIH). Grâce à ces deux opérations, Accor met effectivement la main sur 35 hôtels (dont 22 en hôtellerie affaires et loisirs, 13 situés sur le créneau économique) représentant 3 212 chambres.
"Sur ces 35 hôtels, 23 sont déjà exploités en franchise sous enseignes du groupe. C'est donc une bonne occasion de les transformer en pleine propriété. Cela s'inscrit parfaitement dans notre stratégie de développement", a du reste indiqué Jean-Marc Espalioux, président du directoire. Et mieux encore ! Accor conforte sa couverture géographique en France notamment en région parisienne, en Bourgogne et dans la région Rhône-Alpes. Tout en récupérant un chiffre d'affaires additionnel intéressant : 454 MF (dont 245 MF pour Participations SA et 209 MF pour SEIH en 1998).
"Cette opération sera relutive dès la première année et permettra une augmentation de 0,4 % du bénéfice net par action", a en outre ajouté Benjamin Cohen, membre du directoire d'Accor en charge des finances. Autant d'éléments favorables que les actionnaires présents n'ont pu évidemment qu'approuver. Sachant que pour rémunérer les actionnaires des deux sociétés en question, le capital d'Accor est augmenté de 8,271 millions d'euros par émission de 551 403 actions de 15 euros.

Accès à toutes les catégories d'investisseurs
Parallèlement, les actionnaires ont voté la modification de la limite d'âge des membres du directoire, fixée à 65 ans pour être nommé, mais pouvant être relevée à 70 ans pour un tiers des membres au maximum. Sans oublier également la modification des seuils de déclaration obligatoire de détention d'actions et de droit de vote qui est abaissé de 2 % à 1 %. Au-delà, toute variation de 0,5 % à la hausse et de 1 % à la baisse devant être désormais également déclarée.
Reste que l'adoption de la résolution la plus importante a porté sur la division par 5 de la valeur nominale de l'action Accor. Sur ce dernier point, les avis semblaient partagés dans l'assemblée. D'ailleurs, certains actionnaires n'ont pas hésité à exprimer publiquement leur position et à interroger les responsables du groupe. "L'action Accor est aujourd'hui l'une des plus élevées du CAC 40. La division par 5 du nominal de l'action va faciliter l'accès au titre à toutes les catégories d'investisseurs", a expliqué Jean-Marc Espalioux.
Et d'ajouter : "Nous n'attendons pas de cette opération un effet magique, mais une diffusion plus grande du titre." Interrogé par ailleurs sur la valeur de l'action, Gérard Pélisson n'a pas mâché ses mots. "Nous n'avons pas la valorisation que nous méritons. Les actionnaires outre-Atlantique considèrent encore notre activité comme cyclique", a-t-il reconnu. Et de préciser : "Pourtant, tous les clignotants sont au vert concernant le tourisme mondial. Il n'y a pas de réelle augmentation de l'offre hôtelière. En revanche, la demande ne cesse de grimper tant au niveau affaires que loisirs. A l'échelon mondial, nous avons des perspectives considérables. Devant la pérennité des résultats (...), il y aura tôt ou tard un déclic."

612 nouveaux hôtels
Un déclic qui pourrait, pourquoi pas, se concrétiser dans les mois à venir. En particulier à l'annonce définitive des résultats 1999. Au cours de l'assemblée générale extraordinaire, Jean-Marc Espalioux, a effectivement souligné que "l'année 1999 s'achevait bien pour Accor". D'autant bien que le revenu par chambre disponible, à fin novembre, était en Europe en progression de 3 % pour l'hôtellerie d'affaires et de 7,3 % pour les hôtels économiques. Celui de Red Roof et Motel 6 aux Etats-Unis a grimpé respectivement de 2,3 % et 6,2 %.
Parallèlement, l'activité agence de voyages a enregistré une hausse de 10,8 % à la fin du mois de novembre. Le chiffre d'affaires de Lenôtre s'améliore de 12,5 %. Quant à celui de la chaîne Courte-Paille, il a observé une augmentation de 10,5 %. Depuis le début de l'année, le groupe a en outre ouvert 612 nouveaux établissements (66 091 chambres), ce qui porte son parc à 3 215 hôtels. Dans ces conditions, le président du directoire affichait un bel optimisme concernant le résultat de son entreprise. Le chiffre d'affaires devrait ainsi atteindre les 6 milliards d'euros (+ 8 %) tandis que le résultat global des opérations s'établira à 570 millions d'euros (+ 15 %) et le résultat net part du groupe à 330 millions d'euros (+ 10 %).
C. Cosson


"Nous n'avons pas la valorisation que nous méritons", a précisé Gérard Pélisson.

Répartition de la branche

   
hôtelière de SEIH    
Société   Nbre d'hôtels Nbre de chambres
Société Hôtelière 1 Sofitel   150 chbres
Michelet Défense
SIHBEL 1 Ibis   81 chbres
Valbotel
SHBE
Royale Fontainebleau 5 Mercure   769 chbres
CTID
Prestige Sophia
Ecotel (25 %) 4 Etap Hôtel/2 Formule 1 514 chbres
Total 11 hôtels   1514 chbres
 

 

Répartition actuelle du capital Participations SA

Groupe Lameloise 39,1 %
Etablissements Choux 9,1 %
Banque de Vizille 6,1 %
Centrest 4,2 %
Groupama 2,5 %
Avenir Tourisme 2,4 %
39 autres personnes physiques et morales 36,6 %

 

Répartition par enseigne

   
de Participations SA    
Nombre d'hôtels   Marque   Nombre de chbres
4 hôtels Mercure 362 chbres
4 hôtels Ibis 224 chbres
2 hôtels Formule 1 128 chbres
12 hôtels Diverses 984 chbres
22 hôtels       1698 chbres

 

Répartition du capital de SEIH

Paddel SCA 25 %
Paul Dubrule 25 %
Gérard Pélisson 25 %
Suzanne Pélisson 25 %

 

De l'Allemagne à l'Australie

Hors des frontières nationales, le groupe français mène une politique de développement musclée. A telle enseigne qu'il vient à nouveau d'élargir son offre en Allemagne et en Australie. Grâce à la création, en partenariat avec l'Allemand Baumhögger, d'une joint-venture détenue à 51 % par Accor, l'entreprise dirigée par Jean-Marc Espalioux reprend en effet 27 nouveaux hôtels (3 056 chambres) outre-Rhin dont 23 en location et 4 en contrat de gestion. Cette opération, qui concerne des établissements exploités sous les marques Europa Congress et Europa Comfort et qui demain rejoindront le réseau Mercure, porte le parc hôtelier d'Accor en Allemagne à 234 hôtels sous les enseignes Sofitel, Novotel, Mercure, Ibis, Etap Hôtel et Formule 1.
Accor vient en outre de reprendre les contrats de management de 27 hôtels 3 et 4 étoiles (3 825 chambres) en Australie, exploités jusqu'à présent par le groupe All Seasons, propriété de Thakral Holdings Limited. La transaction s'est effectuée pour un montant de 29 millions de dollars australiens. Une opération qui permet à Accor de confirmer sa place de leader au pays des kangourous avec 90 unités.


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L'HÔTELLERIE n° 2645 Hebdo 23 Décembre 1999

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