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Lille aéroport

Accor lance le concept Suitehotel

Hôtel ou ensemble d'appartements avec services hôteliers ? En tout cas, c'est bien Accor qui engage son savoir-faire dans cette démarche.

Paul Dubrule a inauguré ce 23 novembre une nouvelle marque d'Accor, Suitehotel, trente ans après avoir lancé Novotel à deux pas de là. Le groupe teste, dans ce prototype de 73 suites, une réponse à un besoin d'indépendance, ou du moins d'autonomie, d'une clientèle de court ou moyen séjour souhaitant profiter à fond des technologies de communication disponibles. A l'entrée, c'est un hôtel presque comme les autres, avec un lobby, bien qu'apparemment peu spacieux, permet un maximum de services dans une disposition originale : réception et bar, tables de petits-déjeuners et petit salon, distributeurs automatiques haut de gamme. Dans les étages, rien de spécial non plus tant qu'on n'a pas poussé la porte de sa chambre, plutôt de sa suite : 30 m2, un W.-C. lavabo indépendant à l'entrée, un petit bar d'angle et une pièce polyvalente salon-bureau droit devant avec un lit-divan méridien, dans certains cas transformable en deux couchages. La chambre est immédiatement attenante à une belle salle de bains à longue baignoire en vis-à-vis. Le positionnement de confort est de trois étoiles, et la décoration, par ses couleurs comme le style, rappelle Novotel. Une cloison légère et mobile permet de séparer l'espace entre la chambre et le salon-bureau, de manière à permettre au client de tenir une réunion en gardant son espace privé. Sur le bureau, un webtouch one, téléphone et outil d'accès au Minitel et à Internet à la fois. Une prise modem se trouve à proximité. Le concept bar, sans être vraiment une kitchenette, permet au client qui ne souhaite pas sortir le soir de se nourrir sur place grâce à un four micro-ondes, un réfrigérateur, une fontaine, une bouilloire électrique, une petite poubelle intégrée pour les produits à usage unique. Dans les distributeurs du lobby, il trouve au choix snacks, sandwiches et boissons, une pochette de couverts et serviette à usage unique, type compagnie aérienne, et s'il le désire, de quoi se composer de vrais repas concoctés par Danone pour l'ultra-frais et Lenôtre pour le plat principal sous vide (tagliatelles au saumon, filet de poulet sauce aux champignons, noix de saint-jacques etc..) et les desserts. Le repas complet n'est pas donné, à dix francs le yaourt, 18 francs la douceur Lenôtre, 28 francs la salade ou le sandwich club, 46 francs le plat chaud. Ce premier Suitehotel se trouve hors de la ville près de l'aéroport, donc loin des quartiers riches en restaurants. Les restaurants du Mercure, du Novotel et du Courte Paille se trouvent à proximité. Le client dispose en outre par le webtouch one d'un accès au site Intranet de l'hôtel où lui sont indiqués les restaurants les plus proches.

La suite la moins chère
La nuit est proposée à 66 euros soit 433 francs, petit-déjeuner continental compris, avec un supplément de dix euros pour une famille accompagnée d'un ou deux enfants. Ce rapport qualité/prix semble intéressant pour l'espace et les commodités proposées. Le nom suggère le luxe avec le terme de suite, mais le prix est bien celui d'un Novotel dans cette région. La commercialisation sera assurée en direct, en coordination avec le club Accor Nord (toutes les marques sont présentes à Lille et ses environs) et avec la centrale de réservations du groupe. Elle visera avant tout la clientèle d'affaires en séjour de longue durée, mais aussi la famille de passage. Comment faut-il appeler ce produit ? Hôtel ou pas hôtel ? La question est finalement peu pertinente. Le produit est nouveau, et les clients décideront eux-mêmes par leur comportement s'ils sont aujourd'hui dans un hôtel ou demain dans un appartement un peu particulier. La chaîne reste discrète sur l'investissement. Le projet dirigé par Olivier Devys a été conçu par une équipe expérimentée dans et avec la grande maison. Il ne sera pas répété tant qu'il n'aura pas fait ses preuves, et tant que les demandes et réactions des clients n'auront pas été suivies des rectifications nécessaires. Après quoi, si l'expérience est concluante, la vocation de Suitehotel sera européenne.
A. Simoneau


Paul Dubrule, trente ans après Novotel : "Ça me fait tout drôle."


Le bar de l'hôtel. La réception se trouve dans le prolongement à droite.


La partie chambre de la suite, avec un lit de 160 cm x 200 cm.


Côté bureau, de quoi tenir une réunion restreinte ou surfer tranquillement.

 

Une gérante mandataire

Valérie Largillière, la trentaine, dirigera l'hôtel en tant que gérante mandataire, avec une
part du risque encouru par ce prototype. Elle vient d'Ibis pour qui elle a déjà assumé deux postes de direction, après des débuts à la réception de nuit puis de jour, des responsabilités en commercialisation, notamment de séminaires et banquets. L'hôtel emploie quatre personnes, y compris le mari
de Valérie Largillière "qui a tout lâché pour la suivre". Les temps changent.

 

Trucs et astuces

Le lobby et la suite sont deux conceptions complémentaires. L'espace est compté au plus serré sans en donner l'impression. Le lobby propose trois zones fonctionnelles identifiables par les matériaux et les couleurs : une zone petits-déjeuners, avec tables basses et fauteuils en simili cuir vert et bleu, le bar, une structure incurvée à base de bois, sans doute la forme la plus structurante de la pièce, et un petit salon aux couleurs plus vives et fauteuils de détente. Ici le comptoir de réception devient une "table d'accueil" où on peut aussi trouver ce que l'on a oublié (accessoires de toilette etc..). L'hôtel propose aussi, toujours dans le lobby, un "espace business" accessible 24h/24h avec table de bureau, ordinateur, imprimante, fax et services bureautiques, et un "espace forme" de 20 m2 avec vélo home-trainer et tapis de course, téléviseur, magnétoscope avec vidéos sportives. Au premier et au troisième des quatre niveaux de l'hôtel, le client, décidément autonome, trouvera un espace repassage équipé de matériel professionnel. Sur le bureau des suites, le webtouch one, en apparence un téléphone comme les autres, est en réalité un terminal doté d'un écran activé par stylet et d'un petit clavier. L'accès, très intuitif, ne nécessite qu'un petit dépliant d'explication. On se connecte à Internet très facilement et la navigation s'effectue au stylet. Mais gare au prix : 5 francs l'accès, cinq minutes gratuites, puis trois francs les minutes suivantes. Ne pas oublier de se déconnecter après avoir expédié un e-mail.


L'HÔTELLERIE n° 2642 Hebdo 2 Décembre 1999

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