Actualités

Actualité
_________

55e congrès de la FNIH

Le congrès fondateur de l'UMIH

C'est dans le cadre du salon Equip'Hôtel, à Villepinte, que se déroulera le 55e et ultime congrès de la Fédération nationale de l'industrie hôtelière. En effet, à l'issue des débats, l'UMIH (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) sera officiellement constituée. Les nouveaux statuts devant être votés dans la matinée du 23 novembre. Rencontre avec André Daguin.

Interview réalisée par Sylvie Soubes

L'Hôtellerie :
Vous êtes à l'origine de l'UMIH. Pourriez-vous revenir sur les grandes lignes de cette nouvelle structure syndicale et nous rappeler les raisons de sa création ?
André Daguin :
Lorsque j'ai pris la tête de la FNIH, je me suis aperçu que les pouvoirs publics nous écoutaient gentiment mais que nous n'étions pas assez gros pour qu'ils nous prennent au sérieux. Nous ne faisions pas le poids et ce malgré le travail opiniâtre et têtu de mes prédécesseurs. Je me suis dit qu'il fallait regrouper les gens. Je crois que nos organisations syndicales, telles qu'elles existent, ont fait leur temps. L'époque des solistes est révolue. C'est le message que j'ai fait passer auprès des autres structures. Dans les départements, des professionnels venant d'autres syndicats ont adhéré à cette politique et ont décidé de travailler dans ce sens. Le congrès que nous avons tenu à Tours avec le Clus* était le congrès du "souhait". Le 23 novembre prochain, des statuts vont être proposés au vote. Je tiens à souligner que tout le monde a participé à leur élaboration. L'Union va ainsi rassembler la FNIH, le SNRPO*, le GNC*, le SFH* et le Clus. Quant à l'avenir, notre Union doit accueillir et ne surtout pas être une machine à exclure.

L'H. :
Comment cela va-t-il se passer dans les départements ? Qui sera président de l'UMIH ? Quel est le calendrier prévu ?

A.D. :
Il y a eu le congrès de Tours, ensuite nos services juridiques se sont mis au travail. Nous avons eu notre conseil d'administration en octobre. Le vote des statuts va avoir lieu la semaine prochaine. A partir de là, il faudra élire le président de l'UMIH. Ces élections devraient avoir lieu fin mars 2000 et je serai candidat à la présidence. (Les nouveaux statuts devraient porter les mandats à quatre ans et si je suis élu, je tiens à vous dire que je ne me représenterai pas ensuite). En ce qui concerne les branches, les présidents de la FNIH resteront à leur poste encore six mois avant que de nouvelles élections aient lieu. Entre temps, je vous rappelle que des responsables du Clus font partie du directoire. Ce qui leur donne accès à tous les dossiers en cours. Quant aux départements où le Clus et la FNIH sont présents, il y aura fusion. Il faut que ces fusions soient en place avant l'élection du président.

L'H. :
La manifestation qui a eu lieu en octobre à Paris a été un succès. Il y a eu d'ailleurs des promesses politiques, mais la situation reste bloquée. Comment voyez-vous les choses ?

A.D. :
C'est l'Union - même si elle n'était pas encore constituée d'un point de vue juridique - qui l'a organisée. Il n'y a pas eu une vitre de cassée. Les seuls coups qui ont été donnés, c'est nous qui les avons pris. Ça nous a fait un bien fou ! Dans les départements, les gens nous ont dit "vous avez été gonflés". Cela nous a ramenés de nouveaux adhérents. En parallèle de la manif, nous avions pris rendez-vous avec les partis politiques. Le PC, les Verts, le MDC, les radicaux de gauche et toute l'opposition nous ont donné leur accord. Sur la situation de blocage, je ne peux pas vous répondre. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'on ne lâchera pas. Je ne peux, à l'heure actuelle, ni rassurer, ni inquiéter les professionnels.

L'H. :
Cette manifestation a montré certaines divergences entre les associations et les syndicats ?

A.D. :
Les associations regroupent des gens de bonne volonté et très compétents pour la profession. Mais le syndicalisme, ce n'est pas tout à fait ça. Le syndicalisme est un travail permanent, souterrain et impopulaire. Il ne faut pas que les gens des associations se découragent ou se butent, même s'ils ne comprennent pas toujours notre façon d'agir. Quand nous avons évoqué un taux de TVA à 14 %, ce n'était pas une demande mais une remarque de notre part. Dans notre esprit, nous pensons qu'il pourrait y avoir un deuxième taux réduit en France. Rien ne l'empêche d'ailleurs. Et puis, concernant l'avenir, je voudrais souligner que c'est le Portugal qui va présider la Commission européenne à partir du 1er janvier. Nous avons des contacts réguliers avec ce pays, qui, je vous le rappelle, a modifié ses taux, d'abord à la hausse puis à la baisse...

L'H. :
L'application de la loi Aubry arrive à échéance dans très peu de temps. Craignez-vous un durcissement du gouvernement ?

A.D. :
Nous participons de nouveau aux négociations depuis 15 jours. Nous avions claqué la porte parce que la IIe loi Aubry n'était pas votée. Les propositions faites par les autres syndicats sont inacceptables. Je refuse un accord de branche à 35 heures. Bien sûr, les hôtels de luxe et les gros porteurs auront moins de difficultés à mettre cette loi en place mais les petits, que nous représentons en majorité, ne pourront jamais suivre. Il faut éviter que les gros passent de 39 à 35 heures. Bien sûr, ce sont des établissements où la culture syndicale est forte. Personnellement, je veux que 35 heures se prononce 39 pour notre profession.

*Le Clus regroupe les départements dissidents de la Confédération française des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et discothèques.
*Syndicat national de la restauration publique organisée.
*Groupement national des chaînes.
* Syndicat français de l'hôtellerie.


"Notre Union doit accueillir et ne surtout pas être une machine à exclure."


L'HÔTELLERIE n° 2640 Hebdo 18 Novembre 1999

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration