Vaucluse
Le conseil général du Vaucluse vient de présenter aux professionnels, publics et privés, son schéma de développement du tourisme. Et s'est engagé à mener une action plus volontariste pour mieux exploiter les richesses "spontanées"du département.
Le Vaucluse dispose d'un
formidable potentiel naturel et culturel, tant au niveau de ses paysages que de son
patrimoine bâti et de son histoire. Sans parler de son climat. Mais il est sous-utilisé,
avec une surfréquentation et une surconcentration dans quelques sites en juillet/août,
qui créent des problèmes au niveau de l'accueil, de l'environnement, et de
"l'atmosphère" dans laquelle baigne le visiteur.
Autre handicap : la faiblesse de la coordination des acteurs. Pour valoriser encore mieux
l'atout économique considérable que représente le tourisme, et faire en sorte qu'il
produise des emplois supplémentaires, inutile donc de prévoir l'implantation de gros
équipements médiatiques, style Futuroscope. Il suffit de travailler sur le
"software", en concentrant les efforts sur les actions de promotion et la
structuration de partenariats plus étroits. C'est ce qui est ressorti du diagnostic
présenté récemment par le cabinet spécialisé L et R France devant tous les acteurs du
tourisme, invités par le conseil général et le comité départemental du tourisme, à
découvrir les grandes orientations du futur.
"Faire du Vaucluse la Toscane française..."
A l'occasion de cette présentation en grande pompe, qui se déroulait dans
l'amphithéâtre de la nouvelle faculté d'Avignon, le conseil général a signé avec
l'Etat et la Région une charte pour le développement du tourisme en Vaucluse, à
laquelle pourront adhérer également tous les acteurs publics ou privés qui le
souhaitent. Elle sous-tend la mise en place du schéma départemental.
"Nous voulons arracher les touristes des sites phares (palais des Papes, Luberon,
festivals...) pour les entraîner dans nos vignobles, le long de la Durance, etc., a
rappelé Jacques Bérard, président du conseil général. Ici, nous n'attirons ni le
tourisme de montagne, ni le tourisme de littoral, mais le tourisme historique et culturel,
un tourisme "plus raffiné" que d'autres. Nous voulons jouer à fond cette carte
et faire du Vaucluse la Toscane française, et d'Avignon la Florence de cette Toscane."
Le schéma est bâti autour de trois objectifs : amélioration de la fréquentation dans
le temps et l'espace ; adaptation de l'offre à la demande avec une démarche marketing
plus poussée ; mise en synergie des initiatives des différents acteurs.
Structurer le tourisme autour de filières
"Nous avons instauré cette démarche partenariale tout au long de la préparation
du schéma, et y avons associé plus de 200 personnes qui ont participé à des ateliers
thématiques, puis à des réunions techniques", a expliqué en substance Thierry
Mariani, président du CDT.
Ces travaux ont permis de repérer cinq filières touristiques essentielles : le tourisme
culturel ; le tourisme de loisirs et de plein air (dont une forte demande pour le
cyclotourisme) ; l'agritourisme, (notamment en misant beaucoup plus sur le tourisme
vinicole, associé aux produits du terroir et en formant les cavistes à l'accueil) ; le
tourisme fluvial (plusieurs compagnies de croisières sur le Rhône, basées à Avignon)
et enfin le tourisme industriel et d'affaires.
Pour promouvoir l'offre de manière coordonnée, et en utilisant au mieux les atouts
disponibles, le département sera organisé autour de cinq territoires, auxquels les
offices de tourisme sont invités à mieux s'associer : le Haut-Vaucluse et la Provence
des papes ; Avignon ; le Luberon ; les Monts du Vaucluse et le Pays des Sorgues ; le Mont
Ventoux et le Pays de Sault.
Reste à proposer les moyens financiers adéquats pour parvenir aux objectifs. Pour
l'instant, le comité départemental de tourisme, dirigé par Martine Teston, dispose d'un
budget de l'ordre de 12 MF. Il devrait augmenter en l'an 2000.
L. Casagrande
Le palais des Papes a attiré 600 000 visiteurs en 1999 contre 350 000 en 1991.
Augmenter les capacités hôtelières"Il faut augmenter très vite nos capacités d'accueil hôtelier car nous
serons bientôt à saturation et, en l'an 2000, Avignon parviendra à uen aura mondiale
grâce au déroulement de manfiestations nationales. Je crains que nous ne manquions de
place et que le tourisme ne prenne pas l'essor souhaité", a souligné la président
du conseil général, qui a rajouté : "C'est l'un de nos soucis pour les discussions
du 12e contrat de plan." |
Le tourisme du Vaucluse en chiffresw 3,5 millions de
touristes chaque année pour 20 millions de nuitées (dont un tiers d'étrangers) et un
chiffre d'affaires de presque 4 milliards de francs. |
L'HÔTELLERIE n° 2640 Hebdo 18 Novembre 1999