Par fusion-absorption
Accor n'en finit pas de faire
ses emplettes. Après de gros achats au cours des six premiers mois de l'année comme
notamment Red Roof, Frantour et le pôle hôtelier Vivendi, le groupe français s'apprête
maintenant à acquérir deux nouvelles sociétés dont la SHB et la branche hôtelière de
la Société d'exploitation et d'Investissements Hôteliers (SEIH). Des opérations de
croissance externe certes de moindre envergure que les précédentes, mais qui néanmoins
permettent à l'entreprise dirigée par Jean-Marc Espalioux de mettre la main sur un parc
de 35 hôtels (soit 3 212 chambres) dont 23 sont d'ailleurs d'ores et déjà sous
franchise de marque Accor (Sofitel, Mercure, Ibis, Formule 1 et Etap Hôtel).
Pour ce qui concerne le déroulement de la reprise du groupe lyonnais SHB, fondé en 1974
par Christian Lameloise, l'opération va se réaliser par voie de fusion-absorption pour
un montant de 360 millions de francs (54,8 millions d'euros). Les actionnaires de SHB -
détenue à 41 % par Christian Lameloise en personne, 39 % par des amis et membres de la
famille et 20 % par des institutionnels (Banque de Vizille, Centrest, Groupama, Avenir
Tourisme, NSM...) - seront rémunérés en actions Accor émises à cette occasion. La
parité retenue étant 4 titres Accor pour 41 actions SHB. Au terme de cette
fusion-absorption, dont l'effet sera rétroactif au 1er janvier 1999, les actionnaires de
la SHB détiendront environ 0,6 % du capital du conglomérat français. Concrètement,
Christian Lameloise ne tire pas complètement sa révérence au monde de l'hôtellerie
puisqu'il va racheter à titre privé un certain nombre d'actifs (pour un montant de 20
millions de francs) parmi lesquels le restaurant Au Petit Riche à Paris, le Mercure de
Charbonnières et des participations dans les aires d'autoroutes de Mionnay et Poulet de
Bresse. Accor, lui, empoche les restants des établissements de la SHB qui représentent
plus d'un millier de chambres et 48 000 m2 de bâtiments. Le géant hôtelier a d'autant
plus de quoi être satisfait que la SHB se porte plutôt bien. Le groupe régional mené
par Christian Lameloise devrait en effet réaliser un chiffre d'affaires consolidé de 259
millions de francs pour un résultat net de 17 millions en 1999.
Dubrule et Pélisson montent dans le capital d'Accor
Parallèlement à cette première acquisition, Accor va également reprendre la branche
hôtelière de la SEIH. Cette société, propriété à 50/50 des familles Dubrule et
Pélisso, comporte 13 unités dont 12 franchisés Accor. Au terme de cette opération, la
participation des deux fondateurs dans le capital du groupe va passer de 3,4 % à 4,1 %.
Reste désormais à ce que les opérations soient entérinées, au cours des assemblées
générales des deux parties en présence qui se dérouleront respectivement les 6 et 15
décembre prochains. Accor profitera de cette assemblée générale extraordinaire pour
proposer une division par cinq de la valeur nominale des actions, une limite d'âge des
membres du directoire et une modification des seuils de déclaration statutaire de
détention du capital social.
C. Cosson
«Le groupe de Christian Lameloise a été valorisé
à 600 MF pour une valeur nette de 360 MF.»
Neuf premiers mois satisfaisantsLe groupe Accor a enregistré une hausse de son chiffre d'affaires consolidé de 7,3
% à 4 352 millions d'euros (29 727 millions de francs) à fin septembre. Ces bons
résultats s'expliquent en grande partie par une croissance de l'activité à hauteur de
4,6 % et du développement de 9,9 %. L'hôtellerie a particulièrement bien tiré son
épingle du jeu améliorant son chiffre d'affaires de 14,9 % en données publiées (+ 15,7
% hors impact Coupe du Monde) et de 10,8 % hors intégration de Red Roof Inns. En Europe,
le revenu par chambre disponible a progressé de 2,2 % pour l'hôtellerie affaires et
loisirs et de 6,8 % pour l'hôtellerie économique. Parallèlement, le chiffre d'affaires
des agences de voyages a lui aussi bondi de 11,7 % dont 8 % en Europe et 19,2 % en
Amérique du Nord. Celui de la location de voitures, Europcar, a augmenté de 17,9 %. Les
casinos ont fait tourner les tables puisque leurs recettes se sont améliorées de 41,2 %
notamment grâce à l'intégration de nouveaux établissements. |
L'HÔTELLERIE n° 2639 Hebdo 11 Novembre 1999
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