Marche à suivre
Alors que ceci est impossible pour une entreprise individuelle, il est facile de partager les parts d'une société entre plusieurs personnes, donc entre plusieurs enfants. De plus, les diverses diminutions de droits qui s'appliquent à la donation de l'entreprise individuelle s'appliquent également à la donation de parts de société. Et une différence importante peut être notée : une donation permet de céder, tous les dix ans, un certain nombre de parts de la société afin de pouvoir bénéficier, à chaque fois, de l'abattement de 300 000 francs.
Etaler un maximum la donation dans le temps
Un chef d'entreprise de 45 ans a 3 enfants. Il possède un hôtel sous forme de société
qu'il désire donner à ses enfants. La société est divisée en 6 000 parts sociales
d'une valeur de 500 francs chacune. S'il décide d'effectuer une donation-partage au
bénéfice de ses trois enfants, il sera alors judicieux dans un premier temps de donner
à chacun de ses enfants 600 actions (soit 300 000 francs chacun) de la société. Puis,
dix ans plus tard, à 55 ans, le chef d'entreprise pourra faire une autre donation, soit
à nouveau 300 000 francs à chacun. A 55 ans, le chef d'entreprise aura ainsi donné à
chacun de ses enfants une somme de 600 000 francs, soit au total 1,8 million de francs. Il
pourra encore donner 300 000 francs de parts sociales à chacun d'eux à 65 ans, puis le
solde à 75 ans. Ainsi, il aura pu, en étalant la transmission de son patrimoine sur
trente ans, donner à ses enfants - et non au fisc - un total de 3 millions de francs. A
titre comparatif, si l'entreprise avait été constituée en nom propre, non seulement un
seul des enfants aurait pu bénéficier du don (sauf si le fonds avait auparavant été
apporté en société), mais il aurait encore dû payer plus de 250 000 francs de droits
de mutation et reverser une soulte à ses frères et surs.
Evaluation des titres et non-imposition des plus-values
Contrairement aux donations d'entreprises individuelles, la donation de parts de société
permet de prendre en compte le passif de l'entreprise donnée et de le retrancher de la
valeur de chaque titre social transmis. Ainsi, les titres donnés prennent en compte la
valeur réelle de l'entreprise, celle-ci ne se trouvant pas surévaluée. Par exemple, si
vous donnez 500 actions d'une société disposant de 500 00 F d'actif, mais qui a 200 000
francs de dettes, vous pouvez alors retrancher ces 200 000 francs de l'actif transmis.
Vous obtiendrez donc d'une valeur nette de 300 000 F (500 000 F - 200 000 F). Ainsi,
chaque part sociale aura une valeur de 600 francs (300 000 F : 500 parts sociales = 600
F).
De plus, les plus-values réalisées par la société ne seront pas imposées au jour de
la donation.
Le notaire : un allié obligé et précieuxLorsque vous désirez effectuer une donation-partage, il est nécessaire de passer devant un notaire. Il contrôlera avec vous l'ensemble des conséquences fiscales et sociales qu'entraînera la donation. Son rôle sera véritablement social et préventif, car, grâce à un entretien approfondi, il effectuera un bilan familial et patrimonial et proposera la meilleure solution à la fois juridique et fiscale, et ce en toute sécurité. Combien coûte le passage chez un notaire ?
Exemple : Vous donnez à chacun de vos 2 enfants des parts de votre société pour un montant de 250 000 francs chacun. Les frais de notaire seront ainsi de :
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Combien devrez-vous payer de droits ?Pour mesurer l'impact financier d'une donation, voici un exemple qui vous permettra de comprendre les variations qui existent en fonction du type d'entreprise considéré. Jean, 59 ans, désire donner son restaurant à ses trois enfants, Pierre, Anne et Laurent. L'actif du restaurant est évalué à 1 million de francs. Le passif est quant à lui constitué de 150 000 francs de dettes. Jean désire garder l'usufruit du restaurant pour continuer à l'exploiter et le gérer. Aucun des enfants n'a reçu de son père la moindre donation au cours des 10 années précédentes. Si le restaurant est une entreprise individuelle
Comme Jean est âgé de moins de 65 ans, on peut réduire de 50 % les
droits de mutation, qui normalement devraient être de 68 750 francs. Ainsi, Pierre n'aura
plus Si le restaurant est une SARL Solution n° 2
* Jean est âgé de moins de 65 ans, et Pierre bénéficie donc de 50
% de réduction. |
L'HÔTELLERIE n° 2639 Hebdo 11 Novembre 1999