Confirmation de la croissance,
sortie de crise, baisse des taux d'intérêt, maîtrise de l'inflation et retournement
démographique sont autant d'éléments qui nous permettent d'être optimistes vis-à-vis
d'un recul notoire du chômage en France et l'on peut considérer comme crédibles les
promesses de plein emploi à dix ans de Dominique Strauss-Kahn. Des perspectives
dynamiques, très encourageantes pour le développement des marchés et des entreprises en
général. Un renforcement d'optimisme sur le secteur de l'hôtellerie-restauration avec
un développement régulier du tourisme et un accroissement constant du nombre de repas
pris hors domicile. Certains pourraient croire le tableau idyllique... Ce serait faire fi
des conséquences du mal endémique du secteur qu'est la pénurie de main-d'uvre. Un
mal dont souffrent aujourd'hui toutes les entreprises, grandes comme petites, connues
comme anonymes, provinciales comme parisiennes. Une situation qui, dans les mois qui
viennent, ne pourra que s'accentuer du fait de la mise en place de la réduction du temps
de travail. Aujourd'hui, le ton est donné : le recrutement est au centre des
préoccupations et des investissements des entreprises des CHR. La profession n'a pas
manqué de remarquer l'annonce du Four Seasons George V parue dans L'Hôtellerie,
une annonce claire, moderne, dans laquelle l'employeur mettait en avant ses atouts : les
salaires, le temps de travail, les avantages sociaux. Une démarche cohérente qui ne
visait qu'à une chose : recruter les meilleurs. Ceux qui ont vu dans cette forme de
communication une agression, voire une concurrence déloyale ont eu tort. Ils avaient les
prémisses de ce que sera le recrutement dans les années qui viennent : une offre
d'emplois beaucoup plus large que la demande. Aux Etats-Unis, depuis plusieurs mois
maintenant, restaurateurs et hôteliers sont confrontés au problème. Certains Etats
connaissent un taux de chômage tellement bas que les employeurs font venir de la
main-d'uvre étrangère en prenant en charge transport, logement, les salaires ne
cessent de grimper et pour fidéliser leur personnel, les employeurs offrent des
protections sociales très coûteuses à leurs salariés. Le mode de communication au sein
de l'entreprise a considérablement changé, tout employeur étant conscient qu'au moindre
problème, le salarié n'a qu'à traverser la rue pour trouver un autre emploi. On a
compris, outre-Atlantique, que le personnel était une denrée rare, chère et qu'il ne
fallait plus la gaspiller.
PAF
L'HÔTELLERIE n° 2637 Hebdo 28 Octobre 1999