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Toulouse, lycée technique d'hôtellerie et de tourisme d'Occitanie

L'inauguration n'a pas eu lieu !

Plus de 700 invités étaient attendus pour inaugurer le lycée technique d'hôtellerie et de tourisme d'Occitanie qui, en septembre, a quitté ses vieux bâtiments en centre-ville pour des locaux spacieux et ultra-modernes à la périphérie de Toulouse. Or le mercredi 6 octobre, à 19 h 30, soit la veille de l'inauguration, le président de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy, annulait l'inauguration. Incompréhension.

Jour J moins 1, répétition générale. Les 600 élèves sont sur leur trente et un, blazer bleu marine, chemise blanche et cravate, jupe bleue marine pour les jeunes filles. Parfaitement alignés le long de l'allée, les jeunes s'entraînent pour la haie d'honneur. Une salle a été transformée par les BTS tourisme en véritable agence de voyages. Dans les cuisines, on met la main aux dernières grandes pièces : masque superbe réalisé à partir de fruits, de fleurs et de légumes, magnifique coq en chocolat et fusée d'un mètre de haut, prête au décollage... Quatre salles sur le thème d'un salon de thé mettent en valeur café, thé, chocolat, et jus de fruits... Quinze jours de préparation pour exprimer son savoir-faire et montrer sa fierté de pouvoir faire ses études dans ce superbe établissement, ouvert depuis septembre dernier et dont le coût s'est élevé à 115 MF.
Mais voilà, la veille à 19 h 30, par courrier, Robert Canton le proviseur recevait un courrier du président de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy, annonçant : "J'ai estimé qu'il pourrait paraître inopportun d'inaugurer demain le lycée hôtelier au moment où se déroulera à Toulouse une manifestation lycéenne décidée au plan national." Un peu plus loin : "Précisément parce qu'il s'agissait d'une grande fête, je souhaite - et vous le comprenez - éviter que certains interprètent comme relevant de la provocation la coïncidence de sa date avec ce mouvement de protestation. Un communiqué, le jour de l'inauguration, tenait à ajouter que cette décision avait été prise en accord avec le recteur."

Incompréhension et déception
Au lycée, l'incompréhension s'ajoutait à la déception. L'établissement étant situé à 8 kilomètres du centre-ville de Toulouse, on pouvait légitimement penser qu'il était à l'abri des mouvements lycéens. Et quand bien même, si certains avaient souhaité jouer les trouble-fêtes, la direction de l'établissement restait tout à fait sereine. "J'avais prévu des rafraîchissements, explique Robert Canton tout à fait prêt à recevoir les manifestants. Il était facile de leur expliquer que cet outil était aussi le leur et qu'il correspondait précisément à leur souhait de pouvoir faire leurs études dans un établissement performant."
Doit-on "plier" face à des menaces (qui plus est hypothétiques) ou au contraire les affronter. La question, qui va au-delà d'une simple inauguration, mérite d'être posée.
Quoi qu'il en soit, la prochaine inauguration - qui a été reportée à une date ultérieure, sans plus de précision - risque d'avoir un goût amer.
B. Ducasse


Le coq en chocolat, l'une des pièces réalisées pour l'occasion.


L'HÔTELLERIE n° 2635 Hebdo 14 Octobre 1999

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