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Interview

Envergure digère le rachat d'Hôtels et Compagnie

Encore quelques jours et l'état-major du leader français de l'hôtellerie économique en nombre de chambres sera au grand complet à Torcy (Marne-la-Vallée). La filiale de la Société du Louvre est également sur le point de dévoiler
sa nouvelle politique d'enseigne. Entretien détaillé avec Frantz Taittinger, p.-d.g. d'Envergure.

Propos recueillis par Claire Cosson

L'Hôtellerie :
Vous avez donné un grand coup d'accélérateur à votre développement grâce au rachat, en juin dernier, d'Hôtels & Compagnie. Comment se passe l'intégration de cette acquisition ?
Frantz Taittinger, président-directeur général du groupe Envergure :
Pour ce qui est de l'organisation interne de l'entreprise, la situation évolue assez vite et dans un bon état d'esprit. Comme je l'ai indiqué précédemment, il nous est impossible, pour des raisons évidentes, de conserver deux sièges sociaux. Le quartier général d'Envergure demeurera donc à Torcy (Marne-la-Vallée). Durant l'été, nous avons proposé à chacune des 80 personnes travaillant pour Hôtels & Compagnie de nouvelles fonctions au sein de la société. Après discussions, une cinquantaine d'hommes et de femmes va finalement nous rejoindre (le déménagement final étant programmé au cours de la première semaine de novembre). Ce qui signifie qu'au total, environ 300 collaborateurs formeront les forces vives d'Envergure.

L'H. :
Une équipe qu'il va falloir bien sûr recomposer ?
F.T. :
Un rachat de société entraîne effectivement des bouleversements au sein d'une entreprise. A commencer par des changements au niveau des hommes. Aujourd'hui notre nouvel organigramme n'est pas encore totalement arrêté. Je peux cependant vous indiquer les noms et fonctions de mes plus proches collaborateurs. Je suis désormais entouré de deux directeurs généraux adjoints : Stéphane André (en charge de toutes les exploitations hôtelières et de restauration, des services technique, achats, commercial, marketing et DRH des établissements) et Aline Thibaut-Durieu (responsable des services financiers, comptabilité, contrôle de gestion, juridique et développement). Christine de Gouvion Saint-Cyr, directeur à la direction générale, assure, pour sa part, la direction des ressources humaines, de l'informatique et des services généraux d'Envergure.
Parallèlement, Pascal Peyrat, qui dirigeait Campanile, devient directeur des opérations pour l'ensemble du groupe. Alain Bouchard prend lui la direction marketing de l'entreprise. Quant à Bernard Sudreau et Didier de Filippis, ils deviennent respectivement directeurs de Campanile et Bleu Marine. Maryse Tronche conserve la responsabilité du réseau Clarine. Stéphane Barrand, jusqu'à présent directeur commercial de l'entreprise, se voit confier la direction de la chaîne Climat de France.

L'H. :
Des hommes et des femmes qui vont à l'évidence devoir participer à la restructuration de votre politique d'enseigne ?
F.T. :
L'apport de quelque 300 nouveaux établissements et quatre nouvelles enseignes (Climat de France, Nuit d'Hôtel, Balladins et Tradition de France) à notre propre parc d'hôtels (Première Classe, Campanile, Bleu Marine et Clarine) nécessite une refonte de notre stratégie en termes de marque. Chacun devra y participer ardemment. D'autant qu'il va nous falloir prendre des décisions importantes pour l'avenir du groupe.
Il nous est en effet impossible de conserver neuf enseignes différentes. Nos clients n'y comprendraient plus rien ! Plusieurs études ont donc été commandées auprès de cabinets spécialisés afin d'affiner notre politique d'enseigne. Les résultats de ces dernières nous confortent dans nos décisions. Envergure doit proposer à sa clientèle une offre des plus lisibles comprenant : une chaîne 3 étoiles, une chaîne 1 étoile (à première vue, un regroupement vers Première Classe) et deux chaînes 2 étoiles.

L'H. :
Cette politique ne va-t-elle pas susciter des départs au sein des franchisés ?
F.T. :
Avant toute chose, je dois préciser qu'aucune décision ne sera définitivement entérinée sans avoir consulté les associations de franchisés et les franchisés eux-mêmes. Nous allons d'ailleurs organiser une réunion de concertation avec ceux-ci au cours des quinze premiers jours d'octobre. Cela n'empêchera pas bien entendu une certaine désaffection. Même si l'on perd plusieurs dizaines d'hôtels à l'issue de cette restructuration, cela n'est néanmoins pas trop grave ! Car ceux qui demeureront à nos côtés auront compris notre objectif, à savoir clarifier notre offre auprès des consommateurs. Seul moyen possible, du reste, pour permettre aux franchisés d'Hôtels & Compagnie d'augmenter leur fréquentation. Ils enregistrent en effet un taux d'occupation en moyenne 10 points inférieur au nôtre.

L'H. :
Si certains franchisés Hôtels & Compagnie envisageaient de vous céder leur affaire, seriez-vous partant ?
F.T. :
Suivant les opportunités qui se présenteront, nous pourrions en effet racheter certains hôtels existants à l'intérieur même du réseau Envergure. Nous envisageons d'ailleurs une nouvelle augmentation de capital à ce propos. De même, certains de nos anciens investisseurs Envergure pourraient s'intéresser au rachat d'unités Hôtels & Compagnie situées à proximité des leurs.
Actuellement, il est de fait difficile de construire de nouveaux établissements. Il faut donc trouver, en France, d'autres moyens pour poursuivre notre développement hôtelier. Avec l'aide de Gilles Douillard, nous observons aujourd'hui le marché français et nous intéressons à d'éventuelles nouvelles acquisitions comme Bonsaï Hôtel, qui faisait déjà l'objet de discussions antérieures. Nous regardons également d'autres dossiers comme celui du Futuroscope.

L'H. :
Et qu'en est-il de vos ambitions européennes ?
F.T. :
Leader en nombre d'hôtels sur le créneau économique en France, Envergure entend bien sûr conforter ses positions à travers le Vieux Continent. Jusqu'à maintenant, notre essor hors de l'Hexagone a été trop sporadique puisque nous ne possédons qu'une quarantaine d'hôtels en Europe. Il va donc nous falloir passer la vitesse supérieure et pour ce faire nous allons devoir lever des fonds en France et à l'étranger (300 à 400 MF) auprès de notre société mère ou groupes institutionnels et nouveaux partenaires. Ceci va bien sûr nous conduire à mettre en place de nouvelles structures.


"Nous regardons de nouveaux dossiers comme celui du Futuroscope", déclare Frantz Taittinger.

Résultats de Campanile au mois d'août 1999

Marques       1999         1998     Différence CA
    CA   TO Nb Cvts CA TO Nb Cvts     %
  (en MF)           (en MF)                
Campanile
Total filiales (90)     72127     75 %   93   67346   73 %   81       +7,21 %
Total affiliés (201)     151 124     76 %   97   139 600   73 %   90       +8,26 %
Total Campanile
Paris (5)     4 219     77 %   /   4086   80%   /       +3,26%
Total Campanile
Belgique (7)     42549     85 %   74   37058   73 %   72       +14,82 %
Total Campanile
UK (14)     1 027     64 %   45   988   68 %   50       +3,95 %
Total Campanile
Hollande (12)     2 941     80 %   67   2 893   81 %   67       +1,66 %
Total Campanile
Espagne (1)     57052     87 %   134   47094   73 %   129       +21,14 %
Total Campanile
Portugal (1)     17154     90 %   35   21813   101 %   75       -21,36 %
Total Campanile
Luxembourg (1)     9 944     84 %   127   8 246   68 %   107       +20,59 %
*Source : Envergure

Résultats de Côte à Côte au mois d'août 1999

Marques       1999           1998     Différence CA
    CA   Nb Cvts   CA   Nb Cvts     %
  (en MF)       (en MF)            
Côte à Côte
Filiales (12)     6279     178     5643     162       +11,27 %
Filiales - 1 an (3)     1427     158     889     157       NS
Affiliés (12)     6333     179     5939     169       +6,63%
Affiliés - 1 an (1)     548     182     624     208       NS
Total (28)     14585     176     13095     167       +11,38%
*Source : Envergure

L'HÔTELLERIE n° 2634 Hebdo 7 Octobre 1999

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