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Open Golf Club et HMC investissent à Hardelot (62)

La question de la saisonnalité

HMC-Domaines du Soleil ajoute une capacité résidences aux 81 chambres de l'Hôtel du Parc tandis que l'Open Golf Club reprend les deux parcours golfiques des mains du groupe Lesur. Les deux sociétés souhaitent créer un partenariat, ce qui conduit les hôteliers de Hardelot à reconsidérer leurs besoins en capacité alors que la fréquentation reste encore très saisonnière.

Début juillet, le groupe de loisirs de Nicolas Boissonnat, l'Open Golf Club, déjà propriétaire de trois parcours de golf et du Manoir hôtel au Touquet, a repris les deux parcours de Hardelot-Plage, à une trentaine de kilomètres au nord du Touquet. Open Golf Club, déjà partenaire essentiel de l'hôtellerie touquettoise, devient ainsi un interlocuteur incontournable des deux hôtels-restaurants les plus proches des deux parcours, l'Hôtel du Parc (3 étoiles) et le Régina (2 étoiles) situés à un kilomètre du front de mer, à l'orée de la forêt de Hardelot. Auteurs d'un triple parcours immobilier "golfique" et hôtelier dans cette station refaçonnée par leurs soins ces trente dernières années, les frères Lesur reprennent leur mise en beauté, plus-value comprise. Le 19 décembre 1996, ils avaient vendu l'Hôtel du Parc à ce qui est aujourd'hui le groupe HMC-Domaines du Soleil, contrôlé à 98 % par la famille Burguet. Rappelons qu'HMC (Hotel Management Caraïbes) avait l'an dernier repris Les Domaines du Soleil, soit quelque trente résidences hôtelières cédées par la filiale de Suez Lyonnaise des eaux Duminvest. Après deux ans et demi d'exploitation, l'Hôtel du Parc entre au catalogue des résidences avec la construction de 25 appartements de six couchages maximum, à la fois en complémentarité et en synergie de l'hôtel pour les services de lingerie et de restauration (petit-déjeuner, demi-pension).

Collaboration et partenariat
Les hôteliers se trouvent désormais face à un exploitant de golf très puissamment implanté. "Nous allons poursuivre et développer une collaboration déjà bien engagée avec les deux hôtels de la station de Hardelot, commente Nicolas Boissonnat. Au Touquet, la conjoncture est bonne, la reprise confirmée depuis deux ans. La clientèle britannique reste excellente. Une certaine saturation des équipements commence à se manifester, ce que nous ressentons au Manoir, dont la capacité est limitée." La collaboration avec les autres hôtels s'effectue par la confection de forfaits et de remises sur prestations groupées, soit en direct, soit par l'intermédiaire des tour-opérateurs spécialisés. Malgré cette bonne tendance, "je suis très prudent sur les prix", indique encore Nicolas Boissonnat qui s'efforce d'augmenter les prix moyens en faisant varier les tarifs selon les jours et heures de disponibilité.
Philippe Burguet, dont le groupe est implanté en hôtellerie sur la Côte Basque et dans les Antilles françaises juge son investissement à Hardelot "satisfaisant" et la capacité offerte par le site du Parc avec son complément résidences "optimale". "Nous souhaitons monter le meilleur partenariat possible avec Open Golf Club, indique encore Philippe Burguet, tout en limitant notre dépendance vis-à-vis des tour-opérateurs golfiques."

Saisonnalité et gestion
Yves Andry, directeur de l'Hôtel du Parc, note un taux d'occupation de 72 % en 1998 sur onze mois d'activité, dont neuf à dix mois réellement actifs. Une fermeture de deux ou trois mois poserait trop de problèmes de gestion d'un personnel (25 personnes en CDI, 47 cette saison) déjà difficile à recruter. Ce résultat est obtenu avec une clientèle variée : tour-opérateurs golfiques, golfeurs individuels, séminaires et incentives, et un gros marché de clientèle particulière tournant sur sept à huit nationalités. Le développement des clientèles belge et néerlandaise est évident. L'amélioration des accès depuis Paris et les pays du Nord par l'autoroute A 16 ainsi que le tunnel ont ouvert de nouveaux marchés. La restauration est essentielle, avec un banqueting très actif. Le ticket moyen au restaurant est relativement élevé (215 F), mais la solution snack au bar donne une alternative. Le Parc propose aussi un barbecue l'été, et un menu demi-pension à 140 F par jour. "La restauration gagne sa vie, avec un prime coast de l'ordre de 70 %, remarque Yves Andry. Nous récoltons également les fruits d'années d'efforts de prospection menés par le club de tourisme d'affaires de la Côte d'Opale." Cet équilibre peut-il être rompu par un accroissement de capacité ? "Nous sommes peu d'hôteliers, c'est vrai. La station va évoluer, elle est à la recherche d'investisseurs. Mais ce qui doit être réalisé doit respecter l'esprit de la station. Quant à nous, nous prenons nos responsabilités dans le comportement des clients. Pour garantir les salaires de notre personnel, nous devons rester cohérents sur le plan commercial." Les prix affichés au Parc s'échelonnent de 430 à 630 F en basse saison à 580-780 F en haute saison (1 200 à 1 400 F la suite).
Le Régina, 40 chambres 2 étoiles affichées 340 F avec une forte activité en restauration, est situé à trois cents mètres de l'Hôtel du Parc. Il est la propriété d'Isabelle et Eric Forget, 33 ans, soutenus par leurs familles. "La saisonnalité reste très forte", estime Eric Forget. "Nous fermons trois mois du 15 novembre au 15 février, et je ne vois pas la possibilité d'agir différemment." La maison emploie quatre salariés à temps complet pendant ces neuf mois, et de seize à dix-huit saisonniers. "Nous formons assez rapidement les gens et nous parvenons à retrouver une partie de l'effectif d'une année sur l'autre", explique Eric Forget. L'activité est bonne pendant la majorité de la période d'ouverture. La situation n'est cependant pas encore totalement satisfaisante. Les Forget pensent à une seconde implantation, auprès du front de mer, dans un hôtel-bureau de 40 chambres également en deux étoiles. Ce second hôtel, demandant peu de structure humaine, serait ouvert à l'année, tandis que le Régina serait fermé six mois par an. Cette disposition donnerait davantage de flexibilité à la gestion du personnel. Mais ce n'est pour le moment qu'une hypothèse. Les directions des deux hôtels et de la station, la direction des golfs réfléchissent ensemble. Manifestement, on ne fera pas n'importe quoi en hôtellerie à Hardelot, sur un site très séduisant mais encore trop dépendant de la météo. La station restera encore longtemps en priorité un site d'investissements immobiliers et de location d'appartements en court séjour.
A. Simoneau


L'Hôtel du Parc et le Régina, à l'orée de la forêt d'Hardelot.


L'HÔTELLERIE n° 2632 Hebdo 23 Septembre 1999

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