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Buffalo Grill

"La génération McDo, c'est notre future clientèle"

Avec 180 restaurants qui maillent l'Hexagone et les 80 supplémentaires annoncés d'ici 2001, Buffalo Grill affiche
un moral d'acier
. L'appui de la génération McDo, c'est la cerise sur le gâteau.

L'année 1999 aura été une grande année pour le groupe de Christian Picart : ce spécialiste des grillades (52 % de part de marché), qui a quadrillé la France en périphérie de villes, a fait son entrée parisienne, avec le rachat des Batifol. Les 10 restaurants ont fait peau neuve en deux mois (16 février-17 avril). Puis, le 5 juillet dernier, Buffalo Grill faisait cette fois son entrée au second marché de la Bourse de Paris. Le titre se porte plutôt bien et affiche en deux mois et demi une progression de 30 % (de 16,77 à 21,70 euros).

100 MF de chiffre d'affaires à Paris
Concernant le rachat des dix Batifol, Christian Picart lève un coin du voile. "La valeur forfaitaire des fonds de commerce, c'est 105 MF. 105 MF moins le passif, j'ai fait un chèque de 55 MF", dit-il aujourd'hui. Auquel il faut ajouter les coûts de préouverture (11 à 12 MF), les frais de réaménagement (20 MF) et le coût d'ouverture, soit le doublement des équipes (3 MF). Aujourd'hui, le groupe compare les chiffres d'affaires des Batifol de mai à août 1998 à ceux des Buffalo Grill qui les remplacent pour la même période en 1999 : "Nous observons une hausse de 40 % du chiffre d'affaires", dit Christian Picart. Les Batifol étaient déjà bien mal en point, mais le bond est néanmoins prometteur. Chez Buffalo Grill, on estime d'ores et déjà que les unités parisiennes devraient réaliser à elles seules 100 MF de chiffre d'affaires.
La confrontation à Paris avec les Hippopotamus du groupe Flo ne pose visiblement aucun problème à Christian Picart : "A Paris, on arrive en tant que challenger. C'est à Hippopotamus qu'il faudrait demander si des variations ont été ressenties. Quant à nous, sur Paris, on dépasse nos prévisions et avec le recul de quelques mois maintenant, on maintient notre chiffre d'affaires." Passé l'effet nouveauté, la chaîne se réjouit de tenir le cap. Christian Picart va encore plus loin : "Certains Hippopotamus se sont récemment installés en périphérie à proximité de restaurants Buffalo Grill. Par exemple, à Trappes, Le Mans ou Marseille. Je peux vous dire que nous n'avons pas été touchés. D'ailleurs, ça m'a un peu étonné", confie-t-il en rappelant que son enseigne est 20 % moins cher qu'Hippopotamus. Le ticket moyen en province atteint les 98 F et passe à 102 F sur Paris.

32 ouvertures en 1999
Au 30 juin dernier, Buffalo Grill comptait 180 restaurants au célèbre toit rouge avec des cornes. Pour le premier semestre 1999, la chaîne a procédé à pas moins de 19 ouvertures (24 à mi-septembre). Les dernières en dates : Montargis, Creil et Bourgoin-Jallieu. Et elle annonce 8 petits nouveaux d'ici le prochain réveillon. Des ouvertures respectant la ligne stratégique de développement du groupe. Premier axe, la périphérie : Montpellier, Bondy et Villeneuve d'Ascq accueilleront une nouvelle unité au 4e trimestre. Deuxième axe, le centre-ville : un restaurant de plus à Paris (Grande Bibliothèque) et une incursion au Mans. Troisième axe, les villes moyennes (entre 30 000 et 60 000 habitants) : ce sera Montélimar. Sans oublier l'étranger, avec un Buffalo pour Lausanne (Suisse) et Saragosse (Espagne). La chaîne a donc un objectif de 32 ouvertures (dont pas plus d'un tiers en franchise, selon le credo de Christian Picart) pour 1999. Et si elle annonce 80 restaurants supplémentaires d'ici 2001, il ne lui en reste qu'une petite cinquantaine à ouvrir en deux ans. Un beau challenge, qui, au regard de son rythme de développement actuel, ne devrait pas poser de problème.

Un bon premier semestre
Le chiffre d'affaires du groupe pour le premier semestre 1999 est en progression de 31,7 %. Il atteint 801 MF. Quant au résultat net, il est en hausse de 3,4 % et s'élève à 28 MF. Christian Picart est confiant et confirme ses prévisions de 56 MF de résultat net pour l'année entière.
Quant aux deux "petites" enseignes (Bistro d'Augustin et Victoria Pub), qui ne représentent que 8 % du CA du groupe, "on n'a pas prévu de profits d'ici 2001. Il faut faire des efforts et améliorer les produits. Il a aussi fallu plusieurs années pour mettre en place Buffalo Grill", explique Christian Picart qui les considère comme un "complément d'enseignes" à la chaîne Buffalo Grill dans le cadre de l'export. Deux chaînes qu'il souhaite mener à la rentabilité, "mais on n'est pas stupide, si ça continuait, on saurait prendre des décisions", précise-t-il.
Christian Picart ne se fait pas de soucis. Les ouvertures vont s'enchaîner ("45 sites signés ou en cours de négociations"). Même le passage aux 39 heures a été anticipé. Aujourd'hui, seulement un tiers des salariés assurent les 43 heures légales. Une "réorganisation sans frais supplémentaires", plaide le groupe, avec un effort pour ceux dont une partie de la rémunération se fait au pourcentage : ils passent à 39 heures, mais ne travaillent que pendant les heures de service afin de compenser le manque à gagner. Côté clientèle, le concept remporte un beau succès. Alors lorsque Christian Picart lance dans un sourire : "La génération McDo, c'est notre future clientèle", plaisanterie ou conviction, seule certitude, le moral est là !
N. Lemoine


Huit ouvertures sont annoncées pour les six prochains mois.


"Certains Hippopotamus se sont récemment installés à proximité de restaurants Buffalo Grill.
Je peux vous dire que nous n'avons pas été touchés. D'ailleurs, ça m'a un peu étonné
", déclare Christian Picart, p.-d.g. de Buffalo Grill.


L'HÔTELLERIE n° 2632 Hebdo 23 Septembre 1999

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