Corrèze
Cent cinquante places assises
en service, une centaine de plus à l'extérieur sur la terrasse estivale, le restaurant
de la Porte de Corrèze va devenir une réalité grâce à la mobilisation de
professionnels, regroupés autour d'un projet commun ayant pour vocation l'exploitation
culinaire et gastronomique du site. Si Elf reste l'acteur majeur en matière de
distribution de carburants, une cinquantaine de Corréziens pur jus, hôteliers,
restaurateurs, commerçants, ont fait des pieds et des mains pour éviter de voir
l'affaire échouer dans un grand groupe national. Deux structures ont été montées,
opérationnelles depuis le mois de juin, juste avant la migration des beaux jours, sur la
commune de Masseret, quelques kilomètres avant Brive. L'A 20 est la route qui conduit
vers le Sud - Montauban, Toulouse - avec quelques points forts comme Rocamadour ou
Padirac. De quoi voir passer sur son goudron tout neuf quelques centaines de milliers
d'automobilistes et leur famille, affamés après quatre cents kilomètres depuis Paris.
36 actionnaires, hôteliers-restaurateurs corréziens, se sont rassemblés dans une SA
baptisée INCORH (Investissement corrézien de restauration et d'hôtellerie). Sous la
présidence d'un Tulliste, l'hôtelier Serge Majounie, ils ont réuni les 16 MF
nécessaires, investissant ainsi dans une nouvelle activité. Géré par CO Resto
(Corrèze Restauration), le choix s'est porté sur la restauration rapide. "Elle
est dans l'air du temps, a précisé le président d'INCORH. Le facteur temps est
essentiel pour les usagers autoroutiers..."
Rentable et efficace
Comprenant une ligne de self capable de servir 600 repas par jour, l'unité délivre
également de la vente à emporter, des viennoiseries, des sandwiches, des boissons. Le
marché est prometteur, avec 38 000 véhicules dans les deux sens en moyenne chaque jour
en pleine saison et 13 000 en période creuse. Ouvert de six heures du matin à 23 heures,
le complexe emploie douze personnes à temps plein, et une trentaine à temps partiel. La
SA hôtelière compte sur un CA de 5 MF pour les six premiers mois, et de plus de 10 MF
dès l'an 2000.
La partie alimentaire est confortée par une seconde initiative, prise par les CCI, la
chambre des métiers locale et des professionnels de l'alimentation. Dix associés
impliqués dans les produits régionaux ont de leur côté consacré 3,50 MF dans la
création d'une boutique, reflet de la gastronomie corrézienne. On y trouve du foie gras,
des châtaignes, de la tête de veau incontournable en terre chiraquienne. L'unité est
dirigée par un gérant accompagné de cinq salariés dont trois à temps complet. Le CA
prévisionnel annuel est de 2,20 MF pour cette vitrine qui se veut le complément du
restaurant. Comme on dit en Limousin : "Chaba d'entrar." Finissez d'entrer, et
bienvenue chez nous.
J.-P. Gourvest
L'HÔTELLERIE n° 2631 Hebdo 16 Septembre 1999