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Alpes-de-Haute-Provence

Les établissements saisonniers face à la loi Aubry

Comment appliquer la RTT dans les petits établissements à vocation essentiellement saisonnière du département ? C'est l'une des questions centrales abordées par les professionnels locaux de leur assemblée générale, en présence d'André Daguin, président de la FNIH.

André Daguin présidait en effet cette assemblée générale qui se déroulait cet été à Lurs et qui s'est notamment penchée sur trois problèmes essentiels : le rapport d'Anicet Le Pors sur le travail saisonnier, la loi sur les 35 heures et la baisse de la TVA.
Pour le département des Alpes-de-Haute-Provence, ces trois sujets sont en effet particulièrement sensibles, étant donné la structure des établissements.
"Notre département compte environ 250 hôtels et autant de restaurants, mais à peine 15 % d'entre eux emploient dix personnes et plus. Ce sont par ailleurs à 60 % des établissements saisonniers, hormis dans les deux villes du département, Manosque et Digne", rappelle Jean-Claude Redolfi, président du syndicat départemental et propriétaire de la Villa Borghèse. Cet hôtel 3 étoiles de Gréoux-les-Bains emploie 35 personnes en saison mais ferme tout de même quatre mois par an, alors qu'il est implanté dans une station thermale qui est un des villages les plus touristiques des Alpes-de-Haute-Provence.
"Nos établissements sont à la limite de la rentabilité, car lorsqu'ils investissent pour rénover cela leur coûte aussi cher que s'ils fonctionnaient toute l'année. Par ailleurs il leur est de plus en plus difficile de pouvoir recruter du personnel saisonnier de qualité. Le rapport Le Pors qui propose d'améliorer le sort des saisonniers part d'un très bon sentiment mais, malheureusement, ne prend pas en compte le point de vue des professionnels confrontés à ce problème", poursuit-il.

Un atout avec le parc naturel régional
D'où l'intérêt avec lequel les professionnels provençaux suivent les négociations sur les 35 heures, espérant obtenir un délai supplémentaire pour les petites maisons.
"En deux ans, on est déjà passé de 45 heures à 39 heures. Cela est difficile à assumer, si on veut conserver des prix concurrentiels", remarque encore Jean-Claude Redolfi, qui ajoute : "André Daguin nous a fait part de son espoir de voir aboutir positivement les discussions sur l'abaissement du coût de la TVA, mais nous sommes quant à nous hélas moins optimistes et nous attendons avec impatience d'en savoir plus, tant sur les 35 heures que sur la TVA, car ces inconnues bloquent notre capacité d'action." Le réalisme de J.-C. Redolfi, on le sait aujourd'hui, a eu raison de l'optimisme d'André Daguin.
En ce qui concerne les perspectives de développement de l'hôtellerie et de la restauration, le syndicat des Alpes-de-Haute-Provence estime cependant que la création du parc naturel régional du Verdon et l'élaboration, actuellement en cours, de son schéma de développement touristique constituent une raison d'espérer pour le sud du département.
"C'est un label de qualité qui nous sort de l'anonymat et devrait nous permettre d'être découverts par des visiteurs qui ne nous connaissent pas encore. Cela amènera aussi les guides touristiques à nous accorder plus de pages. Or lorsqu'on sait l'impact que ces publications ont sur la fréquentation des sites qu'ils signalent, cela est très positif. Mais, ajoute-t-il, le parc du Verdon ne couvre pas tout notre territoire et les zones situées au Nord, comme la vallée de l'Ubaye, continueront d'avoir du mal à tourner. Nous devons donc continuer de nous mobiliser."
Le syndicat, qui bénéficiait cette année pour la première fois d'un secrétariat à plein temps, va ainsi continuer d'accroître le service rendu aux adhérents, en particulier avec les stages d'hygiène alimentaire déjà suivis par une centaine de chefs.
L. Casagrande


L'HÔTELLERIE n° 2631 Hebdo 16 Septembre 1999

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