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Drôme

Les chefs misent sur le terroir

Ils ne vont pas faire tout un plat de l'opération, mais quand même. C'est précisément sur cette base d'un plat... du terroir, accompagné d'un verre de vin et proposé à un prix attractif que depuis le 15 juin les restaurateurs de la Drôme entendent séduire leur clientèle.

"Passez à table, nous nous chargeons de vous faire savourer toute l'authenticité de la gastronomie drô-moise" : depuis le 15 juin, c'est ce message qu'une trentaine de restaurateurs du département de la Drôme entendent faire passer à leurs clients. L'opération, initiée par la chambre de commerce et d'industrie de la Drôme, en partenariat avec la délégation du tourisme de la CRCI Rhône-Alpes, la FNIH Drôme, les Restaurateurs de France Drôme, l'Association départementale des Logis de France et le comité du tourisme, se déroule jusqu'au 24 septembre.
Une affichette et un logo signalent à leur attention les établissements concernés par une opération qui a particulièrement bien démarré après cette période d'exode vers le Sud de la France. Sur la plaquette éditée pour l'occasion, la lecture des plats proposés dans une gamme de prix très raisonnables (45 à 80 francs avec un verre de vin), fleure bon le terroir et fait saliver : Filet de lapin farci en caillette, Ravioles du Royans et son verre de crozes-hermitage ; Suprême de pintadeau aux pêches et son verre de châtillon rouge ; Gâteau d'agneau aux aubergines et coulis de tomates au serpolet et son verre de brézème ; Cassolette d'épeautre du Ventoux aux petits légumes, son effiloché de canard confit et son verre de coteaux des baronnies ; Pieds et paquets d'agneau à la Nyonsaise et son verre de vinsobres. Chacun joue de sa spécificité et l'on retrouve bien la diversité du département.

Dynamiser les professionnels
Ainsi Jean-Jacques Gallifet installé depuis 1985 à l'Auberge de la Valloire d'Epinouze, village de 980 habitants au nord de la Drôme à la limite de l'Isère. Son Suprême de truite des sources de Manthes aux pêches de vigne, Ravioles rissolées aux épinards frais du pays et son verre de côtes du rhône ont séduit la clientèle de passage et celle déjà fidélisée de l'établissement. "Tout ce qui est médiatique est intéressant et plus on parle de notre métier, mieux c'est", dit le chef, regrettant simplement de n'avoir pu changer de plat régulièrement (NDLR : celui-ci est signifié pour la saison dans le dépliant édité).
A Beaumont-en-Diois, petit village de 70 habitants dans le sud-est du département à l'écart de l'axe Valence-Gap, Dominique Thomas apprécie lui aussi l'opération. Dans son restaurant Les Violettes, il propose une Papillote de filet de truite du Vercors au fumet de lavande et petits légumes avec son verre de chardonnay. "J'apprécie le travail de la CCI qui essaie de faire bouger les restaurateurs, de les dynamiser et de les regrouper. Bien sûr je fais une cuisine de terroir et pour la clientèle de passage c'est une bonne chose de pouvoir apprécier la diversité de la cuisine drômoise. Le plat figure à la carte comme une incitation à revenir nous voir."
A la Chapelle-en-Vercors, village de 500 habitants, l'Hôtel Belier est une affaire familiale. Au piano depuis 1994, Fabienne Belier a choisi de participer parce qu'on l'avait sollicitée pour cela. Elle propose une Truite de la Vernaison à sa façon : pochée au côtes du rhône avec son risotto et son verre de châtillon-en-diois. "Cela ne correspond pas tout à fait à ma clientèle de pensionnaires, mais il n'était pas pénalisant d'ajouter un tel plat à la carte. Pour la clientèle de passage, très variable chez nous, il est certain que cela peut représenter un atout." A l'Auberge de l'Estang à Saou, un village de 400 habitants où Christine Leroux et Martine Colas sont associées depuis 1997, le discours est similaire. Le Picodon poêle chaud, sa compotée de tomates sur toasts à la tapenade et son verre de rosé de la Drôme rallie tous les suffrages. "Le plat du terroir fonctionne bien, tant chez les habitués que pour les gens de passage. Les clients sont ravis, nous aussi. Tout va bien."

Le consommateur-acteur
Dans chaque restaurant, les clients sont invités à déposer un questionnaire leur permettant de donner leur appréciation (qualité du plat goûté, rapport qualité/prix, suggestions) et les convie à répondre à un quiz de cinq questions sur la région.
Ravie aussi Pascale der Katchadourian, initiatrice de l'opération à la CCI de la Drôme, qui n'a recueilli que des échos favorables. "Par le biais de notre mensuel L'Economie drômoise, nous avions fait un appel à candidatures relayé par un courrier ciblé des Logis et Restaurants de France. Nous ne voulions impliquer que des restaurants traditionnels avec ce que cela suppose de qualification et de professionnalisme. Les premiers résultats sont encourageants et laissent augurer, à l'avenir, une autre ampleur à cette opération."
J.-F. Mesplède


Les chefs présents au lancement de l'opération "Plat du terroir 1999".


L'HÔTELLERIE n° 2629 Hebdo 2 Septembre 1999

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