Montpellier
Les professionnels montpelliérains de l'hôtellerie étaient jusqu'ici très hostiles à la perspective de la création d'un hôtel haut de gamme à proximité du Corum, le palais des congrès de Montpellier. Ils entrouvrent aujourd'hui la porte. "Nous ne disons pas non à l'installation d'un nouveau quatre étoiles, a lancé Jacques Mestre, président de la FNIH de Montpellier, devant l'assemblée générale de son syndicat, mais nous demandons qu'on le négocie, et qu'il n'y ait ni dérogations ni avantages fiscaux. Nous sommes prêts à en discuter avec la municipalité."
Le projet de création d'un hôtel de standing au pied du Corum est ancien. La municipalité estime qu'un tel équipement est nécessaire au développement du palais des congrès. En 1993, l'opposition des professionnels locaux et le marasme du marché avait conduit le maire à prononcer un moratoire sur les constructions hôtelières. Depuis un an, le projet refait surface. Le groupe Bancarel, qui exploite déjà trois établissements à Montpellier (Mercure, Ibis, Frantour), a annoncé son souhait de réaliser sur le site un hôtel 3 étoiles d'une centaine de chambres, en partenariat avec les groupes Accor et Privilège. Cette hypothèse n'en exclut pas d'autres. Mais quel que soit l'opérateur retenu, l'échéance apparaît désormais suffisamment précise pour amener les professionnels à se faire une raison. "Montpellier va continuer à grandir, convient Pierre Taulelle, secrétaire général de la FNIH. Si l'on veut développer un tourisme haut de gamme, il faudra des équipements hôteliers complémentaires." Pas n'importe lesquels.
B & B et Quick Palace
En acceptant de négocier l'implantation d'un quatre étoiles en centre-ville, les professionnels espèrent bien obtenir en contrepartie l'appui de la municipalité pour freiner les créations d'établissements économiques en périphérie. Ils s'indignent en particulier du feu vert donné par la Commission nationale d'équipement commercial - contre l'avis de la CDEC de l'Hérault - au projet de création d'un B & B de 70 chambres à Saint-Jean-de-Védas, une commune de la banlieue ouest de Montpellier.
D'autant plus que cette implantation ira de pair avec la création d'un Quick Palace de 30 chambres dans la même commune. "Comment pouvons-nous refuser cent chambres à Montpellier si l'on en ouvre autant à Saint-Jean-de-Védas ?", s'interroge Jacques Mestre. Les professionnels souhaitent également gagner encore un peu de temps. "Les hôteliers montpelliérains sortent la tête de l'eau, fait valoir le président de la FNIH. Il faut leur laisser deux ou trois ans de plus pour reconstituer leurs fonds de roulement." Ce souci devrait s'accorder avec le calendrier municipal. Georges Frêche, inaugurant fin mai les travaux de réfection du Novotel, a évoqué l'ouverture possible de l'hôtel du Corum à l'horizon 2002.
J. Lelong
L'HÔTELLERIE n° 2626 Hebdo 12 août 1999
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