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Corse

Vers un vrai développement touristique...

Alors que l'activité repart de plus belle, les Corses tentent aujourd'hui de maîtriser leur développement touristique.

Quel tourisme pour la Corse ? Difficile à croire, mais cette question est toujours d'actualité dans l'île de beauté ! Tourisme vert ou de luxe ? balnéaire, urbain ou culturel ? "Tourisme tout court, répond Charles Capia, le président du MEDEF de Corse. Les Corses doivent trouver leur PPCM, plus petit dénominateur commun, et il s'agit sans conteste du tourisme. C'est la seule industrie capable d'initier un véritable développement, capable de créer suffisamment d'emplois !" Avec environ 25 millions de nuitées marchandes pour un chiffre d'affaires de plus de 5 milliards de francs en 1998, il est certain qu'aujourd'hui dans l'île, tout le monde a conscience de son importance. Les élus de l'Assemblée de Corse en réactualisant fin juin le plan de développement de la Corse à 15-20 ans, en ont fait l'une des priorités de l'action publique. Pourtant, en 1993, le préambule de ce même plan de développement de la Corse définissait le tourisme comme un "mal nécessaire"!
"Aujourd'hui, les touristes sont de retour, à nous de pérenniser cette fréquentation, souligne Jean-Pierre Pinelli, président du Syndicat des métiers de tourisme de Balagne. Toute la Corse doit être mobilisée." Dans la région de Calvi-Ile Rousse en Haute-Corse, le propriétaire de l'hôtel quatre étoiles La Villa sollicite tous ceux qui sont, de près ou de loin, concernés par cette activité : "Chacun doit se sentir impliqué, explique-t-il. Du boulanger au chauffeur de taxi, du commerçant de quartier au président d'association culturelle. Jusqu'à présent, le tourisme était opposé à la population qui subissait l'arrivée des estivants sans jamais participer au développement. Le tourisme doit "rapporter" à tout le monde par la création d'emplois, mais aussi l'amélioration de l'environnement, la mise en place de services collectifs qui bénéficient autant aux insulaires qu'aux touristes..."

Constituer des pôles touristiques
Pour cela, selon l'hôtelier, le développement touristique de l'île doit être appréhendé à travers la constitution de pôles touristiques par bassin d'accueil. Bastia mise par exemple, sur ses richesses que sont le tourisme urbain et culturel. Ajaccio profite de la multiplication des escales de croisière et attend avec impatience l'ouverture de son palais des congrès en septembre 2000 ! Dans ces bassins d'accueil, l'offre touristique doit être rationalisée : "On affirme que la région de Porto-Vecchio-Bonifacio est saturée l'été, souligne Roland Dominici, président de la coordination des industries touristiques. Pourtant, pour l'instant, la construction de nouveaux établissements de grande capacité viendrait menacer l'existant alors que plusieurs projets d'agrandissement d'établissements trois étoiles de la micro-région sont bloqués par... l'absence de réseau d'assainissement !" "L'offre est saturée. Pourtant, les commerçants se plaignent de la faiblesse des retombées, analyse quant à lui Didier Leonetti, directeur du pôle touristique sud Corse. Mais, il faut savoir que 60 % de la capacité d'hébergement sur la zone est constituée de campings !" Tirer le tourisme "vers le haut", atteindre un étalement durable de la saison touristique, augmenter encore la fréquentation touristique pendant et hors saison, atteindre une meilleure répartition géographique grâce au tourisme vert... ce sont autant d'objectifs qui font aujourd'hui l'unanimité tant chez les professionnels du tourisme que les pouvoirs publics. Mais par quel moyen les atteindre ?

Futur contrat de plan Etat-Région
La réflexion est en cours à travers l'élaboration du futur contrat de plan Etat-Région et les programmations européennes (2000-2006).
Plusieurs pistes sont avancées : la restructuration de l'existant en aidant les professionnels du tourisme à moderniser ou agrandir leurs structures, la mise en place de véritables politiques d'animations et de loisirs, des choix rationnels dans le cadre des appels d'offres européens lancés pour le service public des transports maritimes et aériens, l'aide à la création de nouveaux établissements, et puis surtout, la mise en place de véritables formations pour que les emplois créés profitent aux quelque 15 000 chômeurs insulaires... Pour les professionnels, les pouvoirs publics doivent pour cela se doter de moyens d'interventions et de contrôle comme un code des investissements, une sorte de cahier des charges à respecter pour tout investisseur, mais surtout un vrai budget à utiliser non plus comme des mesures d'aide ou de soutien à un secteur, mais comme une participation. "Tout franc investi dans le tourisme peut et doit entraîner un retour sur investissements par la fiscalité, la création d'emplois, la mise en place d'infrastructures au bénéfice de la population locale et de l'environnement ! insiste Jean-Pierre Pinelli. On se permet de dépenser près d'un milliard de francs par an pour subventionner les transports. On pourrait dégager 120 millions de francs par an, ce qui doit justement correspondre au produit de la taxe sur les transports (30 F par passage et par personne) appliquée depuis 1993. Cela suffirait, nous en sommes convaincus, pour développer le tourisme et toutes ses activités."
L. Peretti


Le golfe de Gralata tout près du parc de Scandola.


Le problème des transports parmi les grands dossiers touristiques de l'île de beauté.

Quel tourisme pour la Corse ? Avec la diversité de ses sites et paysages, il n'y a que l'embarras du choix.


La Villa à Calvi, Relais & Château.


L'HÔTELLERIE n° 2624 Hebdo 29 Juillet 1999

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