Actualités

Editorial
________

Quoi, comment, pourquoi ?

La France est certainement le pays qui, au monde, s'est le plus investi dans la formation en hôtellerie-restauration. Du CAP à la maîtrise, la palette est riche. Partout en France à l'heure actuelle, les jeunes peuvent avoir accès à des écoles les préparant aux métiers de l'hôtellerie comme à ceux de la restauration, avec un encadrement d'enseignants de mieux en mieux formés. Des passerelles permettent aux meilleurs éléments, aux plus studieux, voire aux plus scolaires, de passer d'un cursus à un autre. Rares sont maintenant les villes qui n'offrent pas une formation dans ce secteur et très nombreux sont les jeunes qui choisissent de suivre cette voie. Et, malgré tous ces efforts, tant humains que financiers, les entreprises ont de plus en plus de mal à recruter. Les jeunes diplômés quittant le secteur très rapidement, elles sont contraintes aujourd'hui à intégrer dans leurs équipes du personnel non qualifié, qui n'a reçu aucune formation aussi bien théorique que pratique en hôtellerie-restauration. Recrutant le plus souvent dans l'urgence, les chefs d'entreprise ne prennent pas le temps de réellement sélectionner leur personnel, s'estimant déjà heureux d'en trouver rapidement. Une situation qui les inquiète d'autant plus que l'activité montre une certaine reprise depuis plusieurs mois maintenant.
La France n'est pas le seul pays à rencontrer ces difficultés. Certains sont même confrontés à des situations plus tendues mais s'y adaptent. C'est le cas des Etats-Unis où, avec une situation de plein emploi, une absence d'inflation ces derniers mois, des restaurants et des hôtels qui ne désemplissent pas, une très grande pauvreté au niveau de la formation dans ce secteur, le personnel se fait de plus en plus rare et coûte de plus en plus cher. Sans vouloir transposer problèmes et solutions, il est tout de même intéressant d'observer comment, justement, les restaurateurs américains s'organisent pour faire en sorte que les clients soient servis, plutôt rapidement, avec le sentiment d'être bien accueillis. Pour arriver à ce résultat, point n'est besoin aujourd'hui, de l'autre côté de l'Atlantique, de recruter des élèves sortis d'écoles hôtelières (il n'y en a presque pas !...) ; on recrute ceux qui veulent bien accepter quelques règles que leur impose le contact avec la clientèle. Des règles que l'on prend le temps de leur inculquer dès les premiers jours. C'est parce que le restaurateur a lui-même réfléchi à son organisation, à la manière d'accueillir tant en quantité qu'en qualité le mieux possible ses clients qu'il est apte à imposer ses priorités au personnel à peine recruté. En décortiquant chaque tâche, pour chacun des postes, il est capable de définir le QUOI, le COMMENT et le POURQUOI. Des règles qu'il impose d'autant plus facilement qu'il les expose. Certains trouveront que la méthode tient davantage du dressage que de la formation, mais le résultat est là. D'une manière systématique, les mêmes gestes, les mêmes mots sont utilisés pour l'accueil, la commande, le service. Manque d'esprit d'initiative de la part du personnel ? Manque de reconnaissance de leur personnalité ? Peut-être mais le résultat est là et le client a le sentiment d'avoir été bien servi. Ces métiers en hôtellerie-restauration permettent l'intégration sociale d'un grand nombre de jeunes qui restent dans ce secteur plus ou moins longtemps. Rares sont ceux qui cherchent à y faire carrière. Ils y gagnent leur vie à un moment, y acquièrent une expérience d'adaptabilité et les hôteliers-restaurateurs ont leurs exploitations qui font du chiffre avec un taux de rotation du personnel important. Un point c'est tout. La méthode commence à gagner le Vieux Continent.
PAF


L'HÔTELLERIE n° 2623 Hebdo 22 Juillet 1999

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration