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Courrier des lecteurs
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Rubrique animée par
Pascale Carbillet.
Exclusivement réservée aux établissements abonnés. pcarbillet@lhotellerie-restauration.fr

l On ne peut pas obliger les clients de son hôtel à prendre leurs repas au restaurant

* Puis-je demander à ma clientèle d'hôtel de prendre obligatoirement un repas par jour durant la période de haute saison et le week-end, sachant que ceci est affiché clairement en extérieur ? (H.J. de Paris)

Non, vous ne le pouvez pas. En effet, en premier lieu, cette attitude est dépassée. La clientèle ne l'acceptera pas, car elle estimera, à juste titre, infondée l'obligation que vous souhaitez lui imposer. De plus, lorsque vous tenez un hôtel-restaurant, vous fournissez deux prestations différentes : d'une part vous offrez un service d'hébergement et de l'autre un service de restauration. Le Code de la consommation interdit expressément la pratique que vous semblez vouloir mettre en œuvre : l'article L 122-1 du Code de la consommation interdit en effet de "subordonner à l'égard d'un consommateur (donc de vos clients) la vente d'un produit ou la prestation d'un service quelconque soit à l'achat concomitant d'autres produits, soit à l'achat d'une quantité imposée, soit à la prestation d'un autre service." Indéniablement, le montage que vous projetez de réaliser entre dans le cadre de l'interdiction posée par la loi. Cette interdiction étant d'ordre public, vous ne pouvez pas la contourner en apposant un affichage extérieur. Vous risquez ainsi une amende de 10 000 francs au plus (20 000 en cas de récidive), multiplié par le nombre d'infractions constatées.
En conclusion, il serait peut-être plus judicieux de fidéliser votre clientèle de restauration par la qualité du service et des plats que vous proposez plutôt que par la contrainte.

p Où s'adresser pour faire traduire ses menus ?

* De plus en plus, je me rends compte qu'il est important d'avoir une traduction la plus précise possible pour que les touristes étrangers puissent comprendre la variété des plats qui leur sont proposés en France. Pourriez-vous m'indiquer quelques adresses de sociétés qui se chargent de traduire les menus ? (F.G. de Caen)

La cuisine française est en effet riche en nuances et la variété des plats qu'elle propose n'est plus à démontrer. Aussi, vous avez parfaitement raison de vous pencher sur le problème de la traduction de vos menus. Bien souvent, ce sera la seule possibilité pour le touriste ne parlant pas notre langue de se faire une idée précise de ce qu'il va manger. De plus, il ne faut pas oublier que si la fonction première du menu est de présenter les plats, il se doit aussi de donner envie, de faire saliver par avance le convive. Il existe en France plusieurs sociétés qui pourront se charger de traduire vos menus dans différentes langues qu'elle soit courantes - anglais ou allemand - ou plus "exotiques" - japonais ou russe. Vous pouvez contacter ces sociétés aux adresses suivantes (cette liste n'est bien évidemment pas exhaustive) :

Axe Europe
23 rue Champ Lagarde
78000 Versailles
Tél. : 01 30 83 26 11
Fax : 01 30 83 26 12.

Institut japonais de langues
11 bis rue Pigalle
75009 Paris
Tél. : 01 44 63 08 23
Fax : 01 44 63 08 24.

Joëlle Bellamy/Gingko Conseil
5 avenue Philippe Leboucher
92200 Neuilly-sur-Seine
Tél. : 01 47 45 88 88
Fax : 01 47 38 28 28.

KSM
8 rue Saint-Marc
75002 Paris
Tél. : 01 42 36 76 21
Fax : 01 42 36 63 79.

Leonard Traduction
55 - 57 rue Victor Hugo
93150 Le Blanc Mesnil
Tél. : 01 48 67 58 98
Fax : 01 48 67 56 28.

Si vous avez des dispositions pour les langues étrangères, il existe un eurolexique de la cuisine française. Cet ouvrage vous permettra de faire passer les subtilités de vos menus dans les langues européennes les plus parlées (anglais, allemand, espagnol et italien). Vous pouvez vous procurer ce lexique aux éditions BPI dont voici l'adresse :

Editions BPI
Espace Clichy
38, rue Mozart
92587 Clichy CEDEX
Tel. : 01 41 40 81 40
Fax : 01 41 40 81 41.

m Pourboires et loi Godard

* J'ai entendu parler de la loi Godard. Pourriez-vous m'indiquer ce que dispose cette loi ? Quels en sont les avantages ? (D.L. de Paris)

La loi Godard renvoie en fait à deux articles insérés dans le Code du travail à l'initiative de M. Godard, suite à sa rencontre avec une employée d'hôtel. Cette dernière trouvant injuste le fait que son salaire soit excessivement bas comparé aux sommes faramineuses dépensées par les touristes, demanda à M. Godard de trouver une solution à ce problème.
Les articles L 147-1 et L 147-2 du Code du travail disposent ainsi : "Dans tous les établissements commerciaux où existe la pratique du pourboire, toutes les perceptions faites "pour le service" par tout employeur sous forme de pourcentage obligatoirement ajouté aux notes des clients ou autrement, ainsi que toutes les sommes remises volontairement par les clients pour le service entre les mains de l'employeur, ou centralisées par lui, doivent être intégralement versées au personnel en contact avec la clientèle et à qui celle-ci avait coutume de les remettre directement. (...) Les sommes ne doivent pas être confondues avec le salaire fixe ni lui être substituées, sauf dans le cas où un salaire minimum a été garanti par l'employeur."
De nombreuses règles posées par la jurisprudence sont venues préciser certains points :
En premier lieu, le contrat de travail devra préciser si la répartition du mois rémunère la totalité des heures travaillées (y compris les éventuelles heures supplémentaires) ou uniquement les heures normales. Dans ce dernier cas (ou si rien n'est précisé à ce sujet dans le contrat de travail), l'entreprise devra payer les heures supplémentaires en plus de la répartition.
C'est l'entreprise qui fixe la répartition du tronc. Pour ce faire, elle dispose de deux solutions : ou bien répartir de façon égalitaire à l'ensemble des salariés, ou bien attribuer des points aux salariés et répartir ensuite le tronc en application du barème.
Chaque salarié ne peut, en revanche, participer qu'à la répartition de service pour les jours où il était effectivement présent au service en salle. La rémunération de chaque mois travaillé doit être au moins égale au SMIC ou à la rémunération espèce minimale contenue dans le contrat de travail. L'employeur ne peut pas opérer de compensation entre les mois ; ainsi, si un mois donné, la rémunération est inférieure au SMIC ou à la rémunération minimale contenue dans le contrat de travail, l'employeur devra lui-même faire le complément.
En principe, le service est un élément du prix de vente, et devrait donc être soumis à la TVA. Toutefois, une tolérance existe dans ce domaine à plusieurs conditions. Tout d'abord, le taux de la rémunération pour le service doit être porté à la connaissance de la clientèle. De plus, le montant du service doit être intégralement réparti entre les membres du personnel en contact direct avec la clientèle (personnel de salle, barman...). Ensuite, un registre spécial doit être tenu, dans lequel les sommes reçues au titre du service doivent être inscrites. Ce registre doit être signé par les bénéficiaires à chaque versement ou par le délégué du personnel. Enfin, le montant réel des sommes perçues doit être porté sur la déclaration annuelle des salaires.
Attention toutefois à cette tolérance ! En effet, comme nous vous l'avons indiqué dans notre numéro du 3 juin 1999, cette tolérance est remise en cause par la Commission européenne qui a saisi la Cour de justice européenne contre ce qu'elle estime être une distorsion de concurrence entre les Etats. Ainsi, si la Cour tranche en défaveur de la France, il y a fort à craindre que cette tolérance ne soit plus, dans les mois ou les années à venir, qu'un bon souvenir.


L'HÔTELLERIE n° 2620 Hebdo 1er Juillet 1999

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