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Editorial

Volonté

C'est bien en chefs d'entreprise que viendront les professionnels au débat organisé le 8 juin prochain par les associations de cuisiniers-restaurateurs. Si, pour la plupart d'entre eux, ils sont cuisiniers à l'origine, c'est par la passion de leur métier qu'ils sont devenus chefs d'entreprise avec tout ce que cela comporte de responsabilités et de charges. C'est justement parce qu'ils sont de plus en plus nombreux à vouloir s'assumer, à vouloir se protéger dans l'avenir, à vouloir faire évoluer leurs maisons, leurs produits, leurs équipes, leurs méthodes de travail, leurs méthodes de gestion, qu'ils se retrouvent au sein d'associations aux côtés d'autres professionnels qui partagent avec eux les mêmes valeurs et qui ont eux aussi une réelle passion pour leur métier. Mais cette passion aujourd'hui ne doit pas les enfermer dans leur cuisine sous prétexte que leur métier d'origine les y a installés. Ils doivent appréhender leur entreprise au sein d'une réalité économique en constante évolution afin de toujours rester compétitifs. Les problèmes qu'ils ont rencontrés ces dix dernières années pour attirer les clients, pour dégager des marges, pour investir et rembourser leurs emprunts, les ont amenés, c'était une première étape, à se remettre en cause en matière de gestion, de commercialisation et de marketing. Aujourd'hui, ils savent qu'ils ont une étape essentielle à franchir : celle des relations sociales. Face aux difficultés qu'ils rencontrent pour recruter du personnel, pour le garder, ils sont de plus en plus conscients qu'ils ne peuvent plus aujourd'hui s'en sortir s'ils ne font pas évoluer les conditions de travail dans leurs entreprises. Ils savent que d'ici quelques années le recrutement sera devenu impossible tant l'écart sera grand entre les entreprises appliquant la loi sur les 35 heures et les leurs. S'ils sont prêts à faire cette démarche de réorganisation du travail, ils ne sont malheureusement pas prêts pour autant à dégager les marges suffisantes pour justement permettre à leurs salariés de bénéficier de niveaux de rémunération convenables et de rythmes de travail compatibles avec une vie de famille. Ils sont aujourd'hui déterminés à faire entendre leur voix, car ils se comptent et se voient de plus en plus nombreux inquiets que les politiques ne prennent pas en considération la spécificité de leurs entreprises dans les décisions qui sont prises chaque jour, tant sur le plan social que fiscal. Il semble bien qu'ils prennent conscience de leur poids, de leur détermination commune et qu'ils ne seront pas disposés, dans l'avenir, à laisser les choses se décider sur leur sort sans qu'ils puissent être consultés. Ils attendent des mesures spécifiques à leur secteur, bien au-delà des allégements prévus pour l'ensemble des autres entreprises. Ils veulent que les consommateurs aient toujours le choix de toutes les formes de restauration et se refusent, pour survivre, à être condamnés à ne servir qu'un seul type de prestation standardisé par l'industrie agroalimentaire.
PAF


L'HÔTELLERIE n° 2616 Hebdo 3 Juin 1999

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