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Maîtrise de l'énergie

Allégement des factures et satisfaction des clients

A l'initiative de l'Arene et de la FDIH des Hautes-Alpes, des audits ont été proposés aux hôteliers pour les aider à mieux gérer leurs consommations d'énergie. Peu ont répondu à l'appel. Pourtant la démarche présente de nombreux intérêts.

Avec la Fédération départementale de l'industrie hôtelière des Hautes-Alpes, l'Arene (Agence régionale de l'énergie) a tenté de sensibiliser les hôteliers sur les avantages de la maîtrise de l'énergie. Sur 50 hôtels contactés et encouragés à remplir un questionnaire sur leurs consommations énergétiques, 10 seulement ont répondu à l'appel. Un moyen pour eux de se rendre compte de leur consommation et de réfléchir aux solutions pour l'optimiser. "Nous avons notamment réussi à montrer à un hôtelier en charge d'une centaine de chambres que son abonnement électrique était supérieur à ses besoins. Il a pu le revoir avec EDF et réduire de 10 000 francs sa facture annuelle sans dépenser un centime", explique Thierry Maillardet, ingénieur gérant du bureau d'études techniques Ecowatt. En fait, à partir des renseignements communiqués par les hôteliers, l'Arene et Ecowatt ont rédigé et édité à 3 000 exemplaires une fiche technique comportant une série de conseils pour réduire ses factures d'énergie par le biais d'aménagements des locaux mais aussi grâce à des changements de comportements. "Je regrette que des initiatives comme celles de la FDIH et de l'Arene ne suscitent pas plus d'intérêt chez les hôteliers car ils ont vraiment tout à gagner en maîtrisant au mieux le poste des consommations d'énergie", ajoute Thierry Maillardet.

Des habitudes à changer
Ainsi, pour minimiser la facture d'énergie d'un hôtel, les postes isolation thermique et ventilation apparaissent comme primordiaux. En matière d'isolation, la priorité reste les toitures grâce auxquelles l'économie de chauffage réalisée rembourse en général l'investissement en moins de quatre ans. Chaque fois que des travaux de rénovation sont envisagés, l'isolation doit être prise en compte. Celle des murs par exemple est un investissement lourd mais rentable à moyen terme. Autre élément important, la program-
mation du chauffage. "Quand le taux de remplissage est faible, mieux vaut ne pas occuper les chambres en bout de bâtiment, plus difficiles à chauffer que celles situées dans le corps de l'établissement, avec seulement une façade en prise directe avec l'extérieur. De même, il faut éviter de commencer à chauffer les chambres entre 20 et 22 heures, heures de pointe du tarif EDF, il est préférable de s'y prendre avant 20 heures, pour garantir aux clients un meilleur confort. Ce sont des principes simples
mais qu'il est parfois bon de rappeler", témoigne le directeur d'un hôtel participant à l'opération de l'Arene. Le personnel doit lui aussi être sensibilisé à ces réflexes d'économies d'énergie pour penser par exemple à baisser le chauffage avant d'ouvrir la fenêtre ou quand les clients ont quitté la chambre. "Parmi les autres habitudes à bannir, on note la tendance très présente chez les hôteliers de couper le chauffage plutôt que de le réduire, ce qui augmente d'autant la consommation", ajoute le responsable Ecowatt. L'étude de l'Arene a également montré que la gestion de l'énergie dans le poste cuisine est souvent à revoir, car tous les appareils sont mis en marche en même temps même si tous ne sont pas utilisés. En changeant les habitudes de travail, la consommation d'énergie par repas pourra passer de 6 à 1 kWh. Un résultat qui devrait convaincre les professionnels de l'hôtellerie de se pencher plus sur les questions de maîtrise de l'énergie.

L'HÔTELLERIE n° 2614 Hebdo 20 Mai 1999