La simplicité qui paie
François Barrat a repris l'hôtel-restaurant les Bains Romains à Saint-Nectaire en 1995, établissement qu'il a franchisé sous l'enseigne relais Mercure. Il travaillait depuis quelques années déjà avec le groupe Accor : lancement du Novotel du Mans, des Mercure de Tours-centre et de Blois.
Les Bains Romains, un trois étoiles ouvert toute l'année.
Il a reçu une Marianne décernée par l'association Saveurs de France, lors du Salon des
Métiers de bouche de Lyon. "C'est une récompense pour ceux qui favorisent le
terroir, qui privilégient les saveurs et l'authenticité", souligne avec plaisir
le récipiendaire. Il est ravi de voir ses efforts récompensés : "Nous sommes
contents parce que ce sont des plats simples correspondant bien au pays - plutôt que la
recherche d'une certaine sophistication - qui sont mis en avant, ajoute François
Barrat. Une truffade, c'est bon ; une fondue à base de saint-nectaire aussi. Et ce
n'est pas facile à mettre au point."
Mais au-delà de la cuisine, François Barrat est heureux de la réussite de son affaire.
Il a repris le fonds de commerce des Bains Romains avec ses deux filles, il y a quatre
ans. Un consortium de mutuelles l'avait rénové et exploité sans beaucoup de succès
malgré 14 MF injectés dans l'affaire.
François Barrat, également président de la chaîne volontaire Thermhôtel.
Clientèle d'affaires et familiale
François Barrat va alors transformer en atouts ce qui demeure pour beaucoup des
handicaps. Avec la franchise Mercure, il est classé en trois étoiles et reste ouvert
toute l'année. C'est déjà un pari dans une ville thermale de 650 habitants qui
accueille un millier de curistes chaque année et dont les établissements ferment leurs
portes hors saison.
La situation géographique ? "Nous sommes proches de Clermont-Ferrand, de son
aéroport, donc de toute la France", explique-t-il. Il se branche sur le monde
des affaires et organise des séminaires. Cela marche. "C'est un savoir-faire
très spécial en fin de compte, savoir être disponible, efficace et discret.
Aujourd'hui, cette clientèle représente 50 % de notre chiffre d'affaires, contre 35 %
pour les touristes individuels, 10 % pour les cars et seulement 5 % pour les curistes.
L'enseigne Mercure apporte une garantie de services, de qualité, son réseau de vente
m'assure une efficacité commerciale. C'est un plus, indispensable. Mais toute ma
clientèle de base a été démarchée dans la région. C'est un long travail."
L'environnement ? Un atout exceptionnel pour le patron des Bains Mercure. "Je peux
organiser des séminaires alliant travail et détente. Nous sommes ici dans l'un des plus
beaux coins d'Auvergne avec de nombreux sites, des activités sportives, des monuments.
Quand Vulcania va ouvrir ses portes, nous pourrons proposer des visites du centre
européen du volcanisme, avec d'autres animations et activités autour."
Investir
En période hivernale, il joue la proximité des stations de ski et vend des packages
Séjour activité de glisse. "Super Besse n'est qu'à 20 minutes et nous attirons
des clients, ceux qui cherchent des structures familiales. C'est un des points forts de la
politique Mercure. Nos chambres sont faites pour accueillir des enfants et nous les
acceptons
sans supplément de prix, petit-déjeuner compris."
Tant et si bien que l'ancien palace thermal, avec sa salle à manger grande comme une
cathédrale et ses 71 chambres, affiche 42 % en moyenne de taux d'occupation, avec des
pointes à 70 %. "Mais cela ne vient pas tout seul, affirme François Barrat, il
faut conserver et démarcher la clientèle et investir chaque année, rénover, entretenir."
Il va transformer les anciens bains thermaux, au rez-de-chaussée de l'établissement, en
salle de séminaire pouvant accueillir 70 personnes environ. Cela complétera les huit
salles de réunion déjà existantes. L'investissement prévu est fixé à 1 MF.
Enfin, la station thermale Saint-Nectaire, avec son casino récent, change d'image et
investit pour son avenir. L'année prochaine, un centre de remise en forme et un centre
ludique et de loisirs vont ouvrir leurs portes. Tout cela pour confirmer la relance déjà
amorcée des activités liées au thermalisme, mais sans se focaliser sur les curistes.
P. Boyer
Une salle à manger haute de plafond.
Le coin salon où se retrouve l'ambiance des anciens palaces des villes thermales.
L'HÔTELLERIE n° 2611 Hebdo 29 Avril 1999