Etude
"L'exercice 1998 est une excellente année pour le tourisme français en provenance de l'Europe...", conclut une enquête réalisée par le cabinet IPK International. Malgré sa seconde position au hit parade des principaux pays récepteurs de tourisme sur le Vieux Continent (l'Espagne occupant le premier rang avec 34 millions d'arrivées), la France n'a pas en effet à rougir de ses performances 1998. Elle est d'ailleurs parvenue à cumuler 31 millions d'arrivées l'an passé (2 millions par rapport à 1997), composées par ordre d'importance de Britanniques, d'Allemands, puis de Belges, d'Italiens, de Suisses, de Néerlandais, d'Espagnols, de Danois, de Polonais et de Suédois. Mais, mieux encore ! L'Hexagone a cumulé 260 millions de nuitées touristiques européennes consommées sur son sol, soit près de 20 millions de nuitées supplémentaires. Il n'en reste pas moins vrai, souligne l'étude d'IPK International, que la structure du tourisme européen en France comporte un certain nombre de spécificités.
Forte progression des longs séjours
Le tourisme européen dans l'Hexagone est aujourd'hui encore largement dominé par les
courts séjours. Ce qui entraîne bien évidemment d'importantes différences avec son
rival espagnol, davantage axé sur les longs séjours. A commencer par l'enveloppe
budgétaire accordée aux déplacements. Les touristes européens ont ainsi dépensé 221
milliards de francs lorsqu'ils se sont rendus en Espagne contre 136 milliards de francs en
France et 121 milliards de francs aux Etats-Unis.
Avec 5,4 millions d'arrivées de courts séjours de vacances, la France trône
effectivement à travers toute l'Europe. Cela ne doit pas pour autant l'empêcher de
garder la tête froide. Car les outsiders se montrent de plus en plus agressifs. L'Italie
et l'Autriche notamment, dont le nombre de ce type de séjours a cru de manière sensible
l'année dernière : + 21 % et + 22 %.
Parallèlement, l'étude d'IPK International indique que la destination française a
réussi à grimper de 10 % en ce qui concerne le tourisme d'affaires (5,1 millions
d'arrivées de ce type). La France maintient sa deuxième place sur ce marché hautement
contributif derrière l'Allemagne, qui elle n'a progressé que de 4 % en 1998. Une
performance de bon augure pour les prochaines années. D'autant que la France a également
enregistré en 1998 une forte progression des longs séjours (4 nuits et plus) de vacances
(+ 9 %), soit un total de 17,1 millions d'arrivées. Ce très bon résultat provient,
probablement bien sûr, de l'arrivée massive des touristes européens sur le territoire
français à l'occasion de la Coupe du Monde de Football. Reste que l'Espagne a bondi pour
sa part de 12 % sur ce même type de séjours, atteignant ainsi les 29,2 millions
d'arrivées.
"L'aventure"
Autre élément intéressant : les touristes européens ne viennent pas par hasard en
France. Bon nombre s'y rendent pour visiter un parc de loisirs (44 %) et en premier lieu
Disneyland Paris. Les vacances à la campagne constituent un second motif de déplacement.
A noter que les Européens utilisent majoritairement leur voiture (49 %) pour visiter
notre pays, puis l'avion (20 %), l'autocar (14 %) et le train (6 %). Et quand il s'agit
d'organiser son voyage, un grand nombre ne recourent jamais à une agence ou autres
professionnels du tourisme. L'Hexagone est en effet considéré comme étant une
destination sûre et facile à consommer. En d'autres termes, on peut y partir à
"l'aventure" tout à fait tranquillisé. Un moyen comme un autre de découvrir
la beauté des paysages et dénicher les petits coins tranquilles. En ce qui concerne les
séjours de vacances, la France demeurant encore et toujours le pays où l'on aime à se
reposer tout en s'adonnant aux plaisirs de la table.
C. Cosson
L'HÔTELLERIE n° 2611 Hebdo 29 Avril 1999