Tourissima à Lille
Au Nord, il n'y a pas que des corons, il y a aussi Tourissima. La dixième édition du salon de Lille Grand Palais a osé mélanger le réceptif d'abord euro-régional puis national et les voyages proches ou lointains ont attiré 53 116 visiteurs cette année, soit près de 2 000 de plus qu'en 1998.
L'idée de base du salon, réunion des efforts du CEV (Carrefour européen des voyages) et du CRT de Lille allié à ses alter ego du Kent et de Belgique, est d'attirer à la fois la clientèle de proximité et les donneurs d'ordres tour-opérateurs susceptibles d'enrichir les clientèles du Nord-Pas-de-Calais, et des régions françaises et européennes limitrophes, mais aussi d'offrir aux clientèles nord-européennes une vision du marché des voyages en France et à l'étranger. Cette double idée à vocation à la fois professionnelle et grand public ratisse large. Ce qui explique le succès croissant et le prix du m2, de l'ordre de 2 000 F en clientèle voyages notamment lointains, et la moitié en réceptif régional. S'agissant de la clientèle professionnelle, un workshop consacré à l'offre française a aidé à la circonscrire. 1 500 visiteurs s'y sont rendus dont une petite moitié d'étrangers, Britanniques en tête (25 %) devant les Belges (12 %) et les Néerlandais (6 %).
Sixième région française d'accueil
Les organisateurs affirment que « la stratégie professionnelle mise en place il y a
trois ans est en bonne voie ». Tourissima a été l'occasion pour le ministre
régional de l'étape de souligner « qu'en dix ans l'offre touristique nordiste
renouvelée a permis de passer d'une clientèle de proximité à une clientèle inter-
nationale ». « Nous sommes
la sixième région française d'accueil », a souligné Michelle Demessine, et « le
client britannique s'enracine à Lille, où le nombre de nuitées a augmenté de 9 % en
1998. Toute la ville s'organise pour le recevoir ».
Picardie et Champagne en plein essor
Mais en fait l'ensemble des régions françaises veut à présent jouer cet atout.
Champagne-Ardennes, Picardie pour ne citer que des régions au nord de Paris ont été
particulièrement présentes. Que font les professionnels des CHR dans un salon dit « du
tourisme et des loisirs », surtout dans une région où les CHR sont en majorité liés
à l'activité d'affaires ? Ils font salon pour prendre leur part d'un gâteau en
croissance. Ils le font d'abord prudemment soit en s'abritant sur les stands des offices
de tourisme, soit sous le manteau du syndicat des CHR. Exemple, les professionnels de la
région de Cambrai, région de passage nord-sud sur l'A 26 Calais-Dijon, se sont groupés
sur le stand du syndicat, qui ne groupe pas moins de 300 membres. C'est l'occasion entre
autres pour les restaurateurs de faire savoir qu'ils sont organisés en une association
nommée Les Tables gourmandes en Cambrésis. Mais juste à côté, le Château de la Motte
Fénelon, un trois étoiles membre du groupe Hôtels et Résidences du Roy situé en
périphérie de Cambrai avait choisi d'exposer lui-même. Un investissement important mais
renouvelé, donc jugé rentable. On trouve aussi une présence de professionnels qui
entendent devenir eux-mêmes une attraction touristique. Dans des styles entièrement
différents, c'est l'Andalou, dans le Cambrésis également, qui associe une restauration
tex-mex, des repas à thème, repas ou thés dansants, soirées karaoké etc.. à des
activités équestres ; ou l'Estaminet flamand du mont Cassel, proche de la côte, un
bistrot de spécialités régionales qui vient de lancer une bière étiquetée à son
nom, produite par la brasserie Ricour, l'un des meilleurs spécialistes de la bière de
garde nordiste.
A. Simoneau
L'HÔTELLERIE n° 2606 Hebdo 25 Mars 1999