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L'événement

Opération Marseille Provence à New York

Des professionnels très satisfaits

Début mars, une quarantaine de professionnels du tourisme de Marseille et de Provence partaient ensemble à la conquête des agents de voyages de New York. De nombreux hôtels indépendants, de deux à quatre étoiles, participaient à cette vaste opération de promotion initiée par la chambre de commerce et d'industrie. Ils avaient ainsi l'occasion de franchir l'Atlantique, souvent pour la première fois. Avec, en prime, une ambiance conviviale entre confrères. Bilan et témoignages...

"Nous avons pu rencontrer beaucoup de monde en peu de temps et bénéficié d'une bonne organisation. Cette opération est à l'évidence une bonne publicité pour notre région..."
Claude Michel, propriétaire du Provençal, un hôtel familial 3 étoiles de 40 chambres situé sur la presqu'île de Giens, ne réalise pour l'instant que 5 % de son chiffre avec les Américains. D'où sa décision de venir prospecter sur place. Elle ne le regrette pas et sa satisfaction reflète celle de tous ses collègues membres de Provence Alpes tourisme international, le service de prospection de la CCI de Marseille-
Provence, maître d'œuvre de l'opération, sous la houlette de Georges Antoun, son président, Dominique Vlasto adjoint au tourisme de Marseille. Rien n'avait été laissé au hasard et les résultats ont été à la hauteur du challenge, sponsorisé par Air France, et auquel participait aussi le comité régional du tourisme.
Un "travel mart", organisé dans un grand hôtel de Manhattan attirait une soixantaine d'organisateurs de voyages américains venus rencontrer les professionnels provençaux qui ont pu leur proposer leurs produits et nouer des contacts individuels.
Projection commentée d'un CD-Rom, documentation assortie de petits cadeaux "made in Provence" remis dans un sac de tissu provençal, démonstration d'artisanat, avec les santons Carbonel et la faïencerie Figuière, tirage au sort permettant à deux agences new-yorkaises de venir sur place découvrir la destination... les Marseillais avaient mis tous les atouts de leur côté pour que cette séance de travail soit également conviviale.

Travel mart et gastronomie provençale
Le soir, un dîner savoureux, préparé par une chef provençale, Reine Sammut, du restaurant La Fenière à Lourmarin, qui avait déjà régalé les journalistes à midi, rassemblait une centaine d'invités et permettait d'approfondir les contacts.
Le lendemain, matinée studieuse au consulat français de New York : des spécialistes de Maison de la France, d'Air France et du TO Jet Vacations, débattaient avec les participants des particularités du marché américain. Le consul profitait de l'occasion pour se féliciter de l'organisation exemplaire de l'opération. "Chapeau la Provence et la chambre de commerce", s'exclamait-il. Un constat que font aussi les professionnels.

Des quatre étoiles...
"Cette opération a été très positive au niveau qualitatif, car les professionnels américains sont restés toute la matinée et nous ont posé des questions précises, ce qui démontrait que leur intérêt était réel", constate Antoine Abreu, attaché commercial de l'Ile Rousse, hôtel 4 étoiles de 55 chambres, avec centre de thalassothérapie, situé à Bandol, sur la côte varoise. "Jusqu'à présent poursuit-il, nous accueillons très peu d'Américains. Ce voyage devrait nous aider, car il nous a permis de rencontrer notre distributeur, Jet Vacations, qui participait au travel mart, ainsi que ses clients."
A Villeneuve-les-Avignon, dans le Vaucluse, Eliane Prayal est propriétaire, avec son mari, d'un hôtel quatre étoiles de caractère, La Magnaneraie, équipé de 28 chambres. Les Américains représentent déjà 50 % de sa clientèle, car elle adhère à la chaîne Best Western. Mais c'est la première fois qu'elle se lance dans la prospection à l'étranger. "On avait fait une belle saison, se souvient-elle, et, lorsque j'ai reçu la documentation de PATI, je me suis dit : Et si on y allait ? Je ne l'ai pas regretté..."
Eliane a emmené dans ses bagages, Corinne, sa jeune et dynamique chef de réception. Après le travel mart, elles ont toutes deux profité de l'occasion pour rendre visite à l'agence de voyages new-yorkaise au catalogue duquel figure La Magnaneraie. "Nous avons rencontré tour à tour les 25 vendeurs de la société pour leur remettre en mains propres notre documentation car chacun d'eux est autonome dans ses choix d'hôtel. Je pense que nous allons sentir les résultats de ce contact direct rapidement."

Mais aussi des trois et deux étoiles...
Olivier et Nathalie Romano, jeunes hôteliers de Cassis, ont quant à eux racheté La Rade il y a un an et sont venus commercialiser leur petit établissement trois étoiles de 27 chambres. Ils ont élaboré pour l'occasion un package découverte des calanques et des vignobles avec plage et pétanque. "Nous cherchons une clientèle complémentaire d'individuels ou de petits groupes pour la demi-saison. Nous avons mis en avant auprès des agents américains le charme des petites structures et nous avons été surpris par leurs réactions positives. Nous nous sommes aussi rendus compte que le marathon Marseille-Cassis était très connu."
Bien d'autres établissements indépendants 3 et 4 étoiles avaient traversé l'Atlantique, ainsi que des hôtels de chaîne. Mais un seul deux étoiles a tenté le pari : l'hôtel Araxe, 55 chambres, à l'Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse). "J'ai eu mon premier client américain l'année dernière, se souvient Louise Zadiguian. C'était un agent de voyages mécontent des prestations d'un collègue, arrivé chez moi par hasard. Cette année, il a réservé pour 14 groupes de six nuits chacun ! Je me suis dit que je pouvais peut-être trouver à New York une clientèle de séminaires pour l'hiver. Mais avant tout, ajoute t-elle, je suis venue pour rencontrer mes collègues, pour voir comment se situent mes prestations, pour nouer des contacts avec les institutionnels, et pour voir de près comment fonctionne PATI, dont je suis adhérente. Je repars enchantée..."
L. Casagrande

Installer un "comptoir" de la Provence à New York...

"Les professionnels que nous avons emmenés avec nous ont vu que notre équipe s'est impliquée à fond et qu'elle a réalisé un travail préparatoire exceptionnel, se réjouit Georges Antoun. Cette opération nous a également démontré que lorsque chaque institution remplit bien sa fonction, les collectivités territoriales s'occupant du marketing et les professionnels de la commercialisation, l'organisation est efficace. Mais pour cela, les professionnels doivent se regrouper et se former préalablement. Or, qui mieux que la CCI peut les aider à le faire ? C'est sans doute dans cette voie-là qu'il faudra aborder d'autres marchés. Quant à New York, il est indispensable d'avoir un suivi et de mettre en place un système de veille, une sorte de "comptoir" de la Provence,
qui pourra nous servir de tête de pont...
"

Conforter la destination, c'est aussi l'objectif de Dominique Vlasto, adjoint au tourisme de Marseille. "Cette manifestation nous permet de dire que la Provence devient aujourd'hui une destination envisagée par les Américains, après Paris et la Riviera, estime t-elle. D'ores et déjà nous en avons des retombées puisque le grand support spécialisé Travel & Leisure est venu, quelques jours après, découvrir Marseille. Mais il faudra du temps et nous sommes donc prêts à reconduire une opération de ce type. Nous avons pu par ailleurs nouer des contacts intéressants avec les élus de la ville de New York et constater à quel point la sécurité est une obsession chez les Américains, ce dont nous devrons tenir compte."

 

Reine Sammut, "mascotte" de L'Hôtellerie

Le point de départ de l'opération a été l'organisation d'un festival de la cuisine provençale au restaurant de l'ONU, où Dominique Frérard, chef du restaurant des Trois Forts, du Sofitel Marseille-Vieux Port, officiait pendant trois semaines. Parallèlement, cinq restaurants français de New York accueillaient cinq Maîtres cuisiniers de Provence. Quant au journal L'Hôtellerie, qui lançait un site web à New York, il avait emmené avec lui Reine Sammut, chef de la Fenière à Lourmarin. Elle en est revenue enchantée.
"Les séances de démonstration au French Culinary Institute et au Macy's (le plus grand magasin de New York) ont été très sympathiques et des Américains qui fréquentent mon restaurant pendant leurs vacances sont même venus me dire bonjour ! Et j'ai d'ores et déjà eu des retombées intéressantes : Jacques Pépin, un chef médiatique qui anime une émission culinaire sur une chaîne de télé américaine, est venu chez moi faire la fête avec des amis et, Alain Sailhac, le directeur du French Culinary Institute s'apprête à faire de même. J'ai aussi rencontré à New York, où j'étais déjà allé deux fois et que j'adore, de nombreux journalistes que je ne connaissais pas encore. C'était vraiment une belle opération..."


Reine Sammut, Alain Sailhac et Alexandre Gignoux, qui présentait le web de recrutement de L'Hôtellerie au FCI.

 


Opération fédératrice : aux côtés de Georges Antoun (CCI), Brigitte Méssac, René Garcia (CRT), Dominique Vlasto, ville de Marseille et Marc Thépot (Accor).


Un accueil aux couleurs de la Provence à L'ONU, L'Hôtellerie avait lancé sa première édition en anglais pour l'occasion.


Louise Zadiguian, hôtel Araxe à l'Isle sur la Sorgue, «Je repars de New York enchantée!»


Conférence de presse autour de Georges Antoun et Dominique Vlasto et du consul de France dans les cuisines de l'ONU.


Marc Thépot (Accor) Josiane Blanchet (Côté Provence), les professionnels provençaux étaient venus nombreux.


«C'était vraiment une belle opération», reconnaissent en cœur Reine et Guy Sammut.


Olivier et Nathalie Romano, jeunes hôteliers de Cassis, ont élaboré un produit spécial pour l'opération.


Un buffet provençal, une carte provençale étaient le menu du restaurant de l'ONU au mois de mars.


Dominique Frérard aux fourneaux des cuisines de l'ONU.


L'HÔTELLERIE n° 2606 Hebdo 25 Mars 1999

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