Sommières
Ce n'est ni un beau roman, ni une belle histoire mais c'est, par contre, une affaire qui dure depuis très longtemps. Et la fermeture, par arrêté municipal, de l'Hôtel du Commerce à Sommières dans le Gard n'est qu'un épisode d'un feuilleton commencé le 19 octobre 1993.
C'est à cette date, en
effet, que la sous-commission départementale pour la sécurité contre les risques
d'incendie et de panique donne un avis défavorable au maintien de l'exploitation, après
la visite de cet établissement non classé de neuf chambres.
Ce qui ne changera rien à la vie professionnelle de Jean-Luc Bonaldi qui en assure le
fonctionnement depuis plus de deux ans. Lorsqu'en juin 1997 il cède l'établissement en
location-gérance à Mme Larbrisseau, il indique que les prescriptions édictées lors de
la visite de 1993 ont été effectuées par ses soins. Pourtant, lorsque début novembre
la commission se présente à nouveau, respectant ainsi la périodicité de cinq ans entre
deux visites, les représentants de la mairie, des services de secours, de la direction
départementale de l'équipement et de la gendarmerie constatent qu'aucun des travaux n'a
été réalisé. La procédure s'accélère et une mise en demeure de mise en conformité
est formulée laissant jusqu'au 31 décembre 1998 pour que soient effectués les travaux.
Une fermeture forcée
Nouveau rebondissement le 10 décembre lorsqu'un un morceau du faux-plafond de la salle
principale s'effondre. Dès le lendemain, une fermeture est décidée. Jean-Luc Bonaldi
entreprend les travaux de maçonnerie nécessaires et finalement, le 30 décembre, la
réouverture de l'hôtel-restaurant est accordée. Dans le même temps, la date butoir
pour la réalisation des travaux de sécurité est repoussée au 15 janvier.
Mais, on l'a déjà compris, rien ne sera entrepris et le 19 janvier dernier, Mme
Solignac, maire de Sommières, prononcera la fermeture pure et simple du seul hôtel
ouvert en hiver dans cette commune. Une décision qui va bien sûr entraîner diverses
réactions. Et notamment celle de la gérante qui assignera aussitôt en référé le
propriétaire du fonds devant le tribunal de commerce afin d'obtenir la suspension du
paiement des loyers de gérance et des locaux. En attendant, bien entendu, que les travaux
soient enfin réalisés et que l'exploitation puisse reprendre.
Mais d'ici là, Sommières, qui compte par ailleurs un établissement trois étoiles
fermé durant l'hiver, ne compte plus d'hôtel et cette cité médiévale de 3 500
habitants, entre Montpellier et Nîmes, ne sera plus en mesure de proposer le moindre
accueil hôtelier.
J. Bernard
L'HÔTELLERIE n° 2605 Hebdo 18 Mars 1999