Actualités

Editorial

Paroles, paroles...

C'était convivial, ça fleurait bon le terroir, le président de la République avait quitté les brumes de la capitale et, détendu, heureux, presque insouciant, entre quelques poignées de mains et quelques dégustations des spécialités culinaires chères à la Haute-Loire, il encourageait les uns, félicitait les autres pour la qualité de leurs produits et à tous distribuait la bonne et belle parole. Ô temps, suspends ton vol... C'était si vrai, c'était si beau, que l'on se sentait emporté de joie devant l'enthousiasme, la passion avec laquelle le chef de l'Etat, en personne, disait ce que tous les chefs d'entreprise du secteur de l'hôtellerie-restauration ne cessent de répéter depuis des années. La vie des petites et moyennes entreprises était bel et bien au cœur du débat, le président s'impliquait - "elles sont de plus en plus le socle de notre activité" -, se faisait visionnaire - "ce sont elles qui permettront de résoudre les problèmes de l'emploi et du développement économique" -, avant de conclure : "Nous devons faire en sorte de les décharger au maximum de poids inutiles. C'est la modernité." En d'autres temps, un autre aurait rajouté : "Je vous ai compris"...
Un tel discours ne pouvait que susciter les applaudissements des chefs d'entreprise, qui voyaient déjà dans ces déclarations officielles la promesse d'une étude attentive de leur situation, peut-être même, à l'heure où les accords de branche sur la loi Aubry se multiplient, l'espoir d'une réelle baisse des charges sur les salaires. Le bonheur était à Yssingeaux ! Certainement convaincu de la nécessité de l'allégement des charges sur les PME, le chef de l'Etat a fait acte de bonne volonté, mais le politique semble bel et bien dépendant de l'administration qui elle, en dehors de toute déclaration en tribune, régente réellement l'Etat faisant fi des promesses des élus... Les hôteliers en savent quelque chose, eux qui depuis plusieurs années attendaient une réforme du calcul de la redevance TV, réforme promise, longtemps, présentée par Bernard Pons, annulée par le Conseil d'Etat, garantie par Michelle Demessine et jamais publiée depuis, donc... toujours pas applicable ! Aujourd'hui, les responsables des PME sont las des déclarations d'intention, d'où qu'elles viennent, ils veulent des actes réels mais quand le feront-ils comprendre à l'administration ?
PAF


L'HÔTELLERIE n° 2605 Hebdo 18 Mars 1999

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration