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Lyon

Hilton est dans les temps...

Comme prévu, l'hôtel Hilton de Lyon ouvrira ses portes le 2 mai prochain pour une inauguration officielle par le maire de Lyon le 27 du même mois. Plus délicate est la situation du casino qu'a programmé le groupe Partouche pour rentabiliser l'investissement de 250 millions de francs... et qui n'a pas encore obtenu le feu vert du ministère de l'Intérieur.

L'histoire débute le 21 mars 1997 lorsque le groupe Partouche, premier casinotier de France, obtient la concession de l'hôtel Hilton de Lyon avec un contrat liant les deux parties pour quinze ans. Le contrat, signé dans les locaux de la Cité Internationale, prévoit la réalisation d'un ensemble de 20 000 m2 : un hôtel aux normes internationales et un casino avec jeux traditionnels et parc de machines à sous.
Conçu par l'architecte Renzo Piano à base d'une double peau en verre et aluminium, le bâtiment élevé sur huit niveaux s'intègre totalement à ceux existant déjà à la Cité Internationale où cohabitent palais des congrès, musée d'Art contemporain, immeubles de bureaux et complexe cinématographique (UGC Ciné Cité). Il offre une vue imprenable sur le parc de la Tête d'Or et bénéficie du voisinage du siège mondial d'Interpol et de la proximité des périphériques et autoroutes, de la gare de la Part-Dieu et d'un accès facile à l'aéroport de Lyon Satolas.
De l'avis général, une enseigne d'une telle envergure manquait à Lyon et devrait créer un phénomène d'émulation dont tout le parc hôtelier local pourrait tirer bénéfice.
L'hôtel est composé de deux corps de bâtiments qui se font face de part et d'autre d'une rue intérieure et sont reliés par des passerelles d'acier laqué et de verre. Après Paris, Orly, Strasbourg, Cannes et Roissy, c'est la sixième implantation en France d'un hôtel Hilton. Sa réalisation a nécessité l'emploi de 15 000 m3 de béton, 400 tonnes de verre et 1 000 tonnes d'acier.
Sur la première année d'exploitation et compte tenu d'une ouverture en mai, le TO visé est de 35 à 40 % avec une répartition de l'activité à 40 % en restauration et 60 % en hébergement. Après une visite de la commission de sécurité le 29 avril, l'ouverture officielle est fixée au 2 mai. D'ores et déjà, en sachant qu'aucune réservation ne sera prise avant le 17 mai pour laisser à l'équipe le temps de se roder, plusieurs nuits sont déjà complètes...
J.-F. Mesplède

Robert Deyrail

Des chiffres

L'hôtel comptera 201 chambres (dont 13 suites) proposées à des prix de base de 1100 à 3800 francs qui disposeront d'une ouverture par carte à puce (servant aussi de porte-monnaie magnétique) et des équipements habituels à ce genre d'établissement (prise modem, télévision couleur satellite, vidéo...). Les clients pourront bénéficier d'un système de vidéoconférence interne et surfer sur le Net via leur téléviseur. Les suites seront équipées d'un matériel sophistiqué : des écrans plasma muraux de 1,06 m et d'une épaisseur de 13 centimètres offrant un angle de vision de 160° !
Deux restaurants seront proposés : la Brasserie Belge (140 couverts, prix moyen 150 F), dont le chef Jan Vangoibsenhoven vient du Royal Windsor de Bruxelles, et le Blue Elephant (80 couverts), restaurant thaï implanté pour la première fois dans une ville de province.
Sous la direction d'Olivier de Kermel (ex-Sofitel Toulouse, Holiday Inn Toulouse et Strasbourg et Hilton Strasbourg), l'ouverture du Hilton a entraîné 110 créations d'emploi. L'équipe d'encadrement est déjà formée mais, pour le reste, le recrutement est en cours.


Olivier de Kermel

Hubert Benhamou

"Je compte sur la municipalité..."

Pour Hubert Benhamou, président du directoire du groupe Partouche, les... affaires suivent leur cours et le Hilton sera opérationnel aux dates prévues.

L'Hôtellerie :
Où en est le "dossier Hilton" ?

Hubert Benhamou :
Actuellement, je suis tenté de dire que tout suit son cours normalement avec les aléas propres à un chantier de cette importance. L'ouverture est donc toujours programmée début mai...

L'H. :
Dans l'affaire, quel est votre souci majeur ?

H. B. :
Tout simplement de bien faire et de réussir notre implantation ! Nous nous sommes efforcés de faire comprendre à tous les intervenants et au directeur d'exploitation qu'avec une telle enseigne cet hôtel devait s'intégrer totalement à la vie locale en faisant venir le plus grand nombre de Lyonnais.

L'H.
Avec un gros investissement, l'exploitation de l'hôtel passe aussi par celle du casino...

H. B. :
Le groupe Partouche est avant tout casinotier et nous savons qu'avec 250 millions de francs d'investissements dont 210 pour l'hôtel, l'ensemble ne sera rentable qu'avec l'exploitation du casino et des machines à sous. Notre clientèle sera certes internationale, mais aussi lyonnaise avec nos deux restaurants, un thaï à vocation gastronomique et une brasserie dont la décoration a été confiée au Lyonnais Pierre Chaduc et qui sera implantée dans la rue piétonne de la Cité Internationale.

L'H. :
Vous espérez donc le feu vert pour l'exploitation du casino. Que se passera-t-il dans le cas contraire ?

H. B. :
Le dossier doit être transmis au ministre de l'Intérieur par l'intermédiaire du préfet. Nous espérons bien sûr obtenir une réponse favorable qui pourrait nous permettre d'ouvrir le casino dès les premiers jours de juin.
Nous comptons beaucoup sur l'appui de la municipalité lyonnaise et son maire Raymond Barre pour défendre, auprès du ministre, un dossier qui a obtenu l'avis favorable du conseil municipal. L'établissement va générer 300 emplois directs, dont 110 à 120 pour l'hôtel... et le groupe Partouche s'est engagé à favoriser au maximum les demandeurs d'emploi de la région lyonnaise. C'est un argument qui nous semble important.
Propos recueillis par J.-F. M.

Casino : dans l'attente...

Si le feu vert est obtenu, un casino ouvrira ses portes au cœur d'une grande ville. Ce serait une première en France.
C'est une loi de 1988, signée par Jacques Chaban-Delmas : désormais, l'ouverture d'un casino n'est plus réservée aux villes d'eau, mais devient possible pour "toute agglomération de plus de 500 000 habitants à vocation touristique et finançant une institution culturelle d'envergure nationale".
C'est donc sur ces bases que le groupe Partouche - casinotier par vocation et hôtelier de circonstance -, s'est engagé dans l'aventure du Hilton.
Pour l'heure pourtant, et même si les délibérations du conseil municipal de Lyon ont dégagé un consensus autour du projet (1), rien n'est acquis quant à l'ouverture du Grand Casino de Lyon.
Une enquête publique a été menée du 2 au 11 mars et le commissaire enquêteur a reçu les différents avis le 12 mars. Si l'un d'eux était négatif, le dossier devrait repasser devant le conseil municipal du 26 avril... dont on ne doute pas qu'il confirmera son précédent aval.
Actuellement bloquée en préfecture - un premier dossier a été déposé le 10 octobre 1997 -, la demande d'ouverture du casino (jeux de hasard et 400 machines à sous) sera alors transmise au ministère de l'Intérieur pour avis de Jean-Pierre Chevènement, le seul habilité à donner le feu vert.
"Le dossier devrait être transmis début mai et il n'est pas impossible que nous ayons une réponse dès juin. C'est un cheminement normal", précise Hubert Benhamou.
A priori, un an d'exploitation des jeux traditionnels (boule, baccara, roulette, black-jack...) est nécessaire pour obtenir l'autorisation des machines à sous. Mais compte tenu de l'investissement - 250 MF -, Hubert Benhamou espère un verdict exceptionnel et une autorisation d'ouverture simultanée pour les jeux et les machines...
J.-F. M.

(1) Lors de sa séance du 23 février 1998, le conseil municipal a confirmé l'avis favorable à "l'implantation et l'exploitation d'un casino au sein de l'hôtel quatre étoiles de la Cité Internationale de Lyon" déjà émis lors des délibérations des 15 janvier et 16 décembre 1996.


L'HÔTELLERIE n° 2605 Hebdo 18 Mars 1999

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