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Hyères (Var)

Le Lagon refait surface après sa liquidation judiciaire

Pour racheter un hôtel fermé suite à une liquidation judiciaire, pas facile d'obtenir des prêts des banquiers. Le nouveau propriétaire du Lagon à Hyères a dû rassurer les organismes prêteurs en présentant un programme détaillé de ses actions pour attirer la clientèle.

Jean-Marc Bouton a réalisé son rêve l'an dernier. Après de nombreuses années passées dans les restaurants d'Hyères en tant que serveur, il a réussi à acheter son propre bar-restaurant-hôtel, Le Lagon, situé à deux pas de l'aéroport, au bord de la mer. Pour réussir, Jean-Marc Bouton s'est lancé dans un véritable parcours du combattant car l'hôtel avait été fermé suite à une liquidation judiciaire. "Dès qu'il s'agit d'une liquidation judiciaire, les banquiers sont très méfiants. C'est deux fois plus dur d'obtenir des prêts que s'il s'agissait d'une création. Il reste encore beaucoup de choses à faire, mais la partie la plus difficile est derrière nous", explique Jean-Marc Bouton. Trois choses ont été décisives, selon le jeune propriétaire, pour que finalement l'issue de l'affaire soit positive. "Il a d'abord fallu trouver un banquier en qui nous ayons confiance, ensuite lui proposer un bon apport et enfin l'amener sur place pour le rassurer en lui montrant qu'une liquidation judiciaire ne présage pas forcément de l'avenir douteux ou de la mauvaise qualité d'un établissement. Au Lagon, la liquidation a surtout été le résultat d'une mauvaise gestion." L'établissement a été entièrement refait en 1997 ce qui a également contribué au choix du nouveau propriétaire. "J'ai décidé de reprendre cet hôtel-restaurant parce que je l'ai vu évoluer, je connaissais très bien son potentiel et j'estimais que l'ancien propriétaire n'avait pas su le mettre en valeur", explique-t-il. Exemple : l'emplacement de l'hôtel. "En été, l'hôtel tourne bien grâce aux touristes. Tout est plein en juillet et en août. Pour le reste de l'année, ce n'est pas évident pour les hôteliers d'Hyères. Mais Le Lagon a cette chance d'être situé tout près de l'aéroport", laisse-t-il entendre.

La proximité de l'aéroport est essentielle
Ainsi, depuis la reprise, Jean-Marc Bouton lutte pour signer des contrats avec les compagnies aériennes, qui ont besoin d'escales pour leur personnel. "Leur choix se porte en général plus volontiers sur les chaînes hôtelières, mais je pense qu'elles vont finir par accepter de travailler avec nous." A ce jour, une seule compagnie a accepté son offre. "L'accueil est essentiel dans ce genre de service. Dans ce contexte, nous allons obligatoirement chercher les clients à l'aéroport." Autre atout que Jean-Marc Bouton a présenté aux banquiers pour obtenir les prêts : un projet bien défini afin d'attirer la clientèle. Les soirées à thème, chaque vendredi et samedi, avec des invités qui sont souvent des artistes confirmés, jouent un rôle essentiel dans la promotion de l'établissement. "Des clubs de voile et de plongée sont installés juste à côté de notre établissement ce qui nous ramène de nombreux clients." Cependant, pour se faire connaître, ce n'est pas suffisant. Une campagne d'information a été nécessaire et encore... "Les professionnels disent que pour avoir une bonne clientèle, il faut au moins trois ans." En attendant d'atteindre ce rythme, le bar, le restaurant et l'hôtel enregistrent une croissance régulière de clients.

En été, l'hôtel tourne bien grâce aux touristes.

L'HÔTELLERIE n° 2603 Hebdo 4 Mars 1999