Dissension syndicale
«Le département d'Indre-et-Loire, l'un des
membres fondateurs de la CFHRCD, ne participera pas au prochain congrès de Belfort et, en
tant que président, je voulais m'en expliquer. Cette décision était devenue pour nous
inévitable à la suite des deux derniers conseils confédéraux où la proposition du
président Daguin d'unifier la représentation syndicale n'a pas pour moi fait l'objet
d'une discussion réelle sur le fond et de manière objective.
La chambre de l'industrie hôtelière de l'Indre-et-Loire estime, comme d'autres
départements, que le président Magne a, depuis des mois, fait de la rétention
d'informations en ne communiquant que l'opinion de ceux qui allaient dans son sens. Nos
courriers sont restés pratiquement tous "lettre morte" et, de ce fait, nos
collègues n'ont jamais pu connaître nos arguments puisque ceux-ci ne correspondaient pas
à "la pensée présidentielle". Nous pensons que les causes de la scission de
1971 - mandarinisme et collusion avec les pouvoirs publics - n'existent plus. Quant au
problème des chaînes, il faut bien savoir qu'en près de trente ans le monde
professionnel a beaucoup évolué, qu'elles existent quoi qu'on fasse. La coexistence de
fait sur le terrain peut et doit trouver son prolongement dans la vie syndicale. Nos
divergences originelles, si elles subsistent, ne doivent pas pour autant faire écran aux
préoccupations et aux revendications communes. La notion de défense des indépendants,
fort respectable, nous apparaît plus comme un alibi pour masquer le front de refus de
fusion incarné par ceux qui préfèrent s'en tenir à leurs prérogatives syndicales
personnelles... Ne nous leurrons pas : il y a plus d'entreprises indépendantes affiliées
à la FNIH que chez nous, alors ne nous trompons pas d'adversaire.
Il ne s'agit pas là de "pensée unique" et nous devrions méditer l'exemple de
la FNSEA qui gère, avec succès, ses contradictions internes entre les intérêts
quelquefois divergents des producteurs fruitiers, des céréaliers, des éleveurs ou des
viticulteurs, mais qui sait défendre de manière unitaire les intérêts communs du monde
agricole vis-à-vis des pouvoirs publics. Et puis, si nous pouvions avoir une
"pensée unique" sur le taux de TVA en restauration, nous avancerions
probablement beaucoup plus vite sur le dossier.
La perte continuelle d'adhérents de notre centrale nationale l'empêche d'avoir les
moyens de ses ambitions. Nous sommes las de "la guerre des chefs" qui fait
passer au second plan la défense des intérêts des adhérents, et c'est pour toutes ces
raisons que nous n'irons pas à Belfort. Nous souhaitons néanmoins un bon congrès à
l'équipe syndicale du Territoire car, dans nos entreprises, sur le terrain, rien ne nous
sépare. C'est probablement là l'aspect pervers du syndicalisme, alors que notre
profession a, avant tout, besoin de l'unité de toutes ses composantes pour être
crédible. »
Sans avoir à ce jour confirmation officielle du mouvement dans la mesure où toutes
les assemblées générales des syndicats départementaux n'ont pas eu lieu, il semble que
plusieurs départements adhérant à la Confédération aient décidé de participer à la
création d'une nouvelle structure syndicale au sein de laquelle ils se retrouvaient, aux
côtés des départements adhérant à la FNIH. Pour les sortants de la CFHRCD, "il
n'est pas question d'intégrer la FNIH" mais, de son côté, la centrale de la rue
d'Anjou a proposé à ses adhérents des modifications de statut afin d'intégrer les
départements qui quittent la CFHRCD mais ceux-ci entendent bien discuter les statuts de
cette nouvelle structure. Un congrès devrait les réunir le 29 mars prochain pour tenter
de les mettre d'accord.
La chambre du Loiret manifeste son indépendanceLe syndicat départemental s'est retiré de la Confédération et uvre pour la
création d'une nouvelle force syndicale unitaire qui pourrait voir le jour fin mars à
Tours. |
L'HÔTELLERIE n° 2603 Hebdo 4 Mars 1999