Rennes
Un second hôtel B & B verra-t-il le jour dans la capitale bretonne ? A l'heure actuelle, le dossier est aux portes de la CDEC. Le Club hôtelier de Rennes ne souhaite pas voir ce projet se concrétiser. François Branellec, p.-d.g. de Galaxie, réagit.
"Je ne peux vous délivrer qu'une certitude. Nous
avons bien fait une demande auprès de la CDEC (Comission départementale d'équipement
commercial) pour l'implantation d'un hôtel à l'enseigne B & B sur Rennes."
Il est vrai que dans ce dossier, à l'image de François Branellec p.-d.g. de la société
Galaxie et propriétaire de l'enseigne B & B, personne ne peut encore jurer de rien.
Alors comme rien n'est actuellement décidé, les pressions s'exercent afin d'empêcher ou
de faire passer ce projet. Galaxie souhaite en effet implanter un hôtel B & B sur la
commune de Chantepie, située au sud de Rennes et partie intégrante du district.
L'établissement devrait, s'il voit le jour, comporter 84 chambres, à l'image de son
frère jumeau déjà installé au nord de la ville, sur la commune de Saint-Grégoire où
François Branellec possède également un hôtel Mascotte (Sofibra). "Ces deux
hôtels fonctionnent très bien. Le B & B a enregistré en 1998 un TO de 85,79 %, un
chiffre en progression de 5 % par rapport à 1997. Et ça continue de monter. Quand au
Mascotte, son TO est de 66 % et il progresse. Sur Rennes, l'hôtellerie se porte très
bien en semaine et un peu moins bien le week-end. De fait, je ne comprends pas cette
levée de boucliers", renchérit François Branellec.
Le Club hôtelier de Rennes ne voit pas en effet d'un très bon il l'arrivée d'un
second B & B sur la place. Rassemblant 38 hôtels (indépendants mais également de
chaînes dont Accor, Envergure, Hôtels et Compagnie...) sur le bassin rennais et
représentant 80 % de l'offre d'hébergement du district, le Club a même réalisé une
étude d'impact sur le projet d'implantation du B & B à Rennes. Avançant entre
autres que le parc hôtelier du sud de Rennes représente à lui seul 18 % du parc
rennais, les rédacteurs de l'étude en déduisent que la capacité importante de ce
projet et son emplacement fragiliseront les hôtels existants dans plusieurs zones
géographiques. Par ailleurs, l'étude souligne que le développement de l'offre conduit
à une baisse du prix moyen de location des chambres et entraîne une diminution du prix
moyen donc des marges... Il est nécessaire de conforter l'action des professionnels dans
la rénovation et l'agrandissement de l'existant... le lieu et le temps ne nous paraissent
pas opportuns pour implanter un projet aussi important. Président du Club hôtelier,
Jean-Pierre Vermot, directeur de l'hôtel Campanile situé à Chantepie, précise quant à
lui que "nous n'avons aucun ressentiment à l'égard de B & B. Nous voulons
simplement que le développement soit concerté et non pas anarchique. Nous souhaitons
intégrer la charte d'urbanisme commercial afin que l'on applique cette dernière à notre
profession. Respectons également la loi Raffarin."
Pour François Branellec, l'argument de la surcapacité hôtelière sur Rennes ne tient
pas. Il y voit plutôt une autre explication possible.
Suprématie d'Accor ?
Remarquant que le Club accueille plusieurs chaînes en son sein, ce dernier trouve "déplorable
que certains confrères profitent de la naïveté de professionnels indépendants afin
d'asseoir leur stratégie. Souhaitons-nous que la France soit "accorisée" et
que la concurrence disparaisse ?" Par ailleurs, le p.-d.g. du groupe brestois
déplore qu'à Rennes "l'on cherche des poux dans la tête à une entreprise
bretonne. On vient de nous donner notre troisième autorisation auprès de la CDEC sur
Nantes en précisant qu'il était normal qu'une entreprise bretonne s'y installe ! Et sur
Rennes, on nous met des bâtons dans les roues !"
Surcapacité hôtelière ou stratégie de groupe, l'épisode B & B sur Rennes ne fait
que commencer.
O. Marie
"Sur Rennes, l'hôtellerie se porte très bien. Je ne comprends pas cette
levée de boucliers",
déclare François Branellec.
L'HÔTELLERIE n° 2602 Hebdo 25 Février 1999