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Hôtellerie internationale

Méridien se porte comme un charme

Il n'y a pas à dire ! Depuis qu'elle a franchi la Manche en tombant dans l'escarcelle du Britannique Granada, la chaîne quatre étoiles, fondée par Air France, a retrouvé tous ses « esprits ». Outre d'excellents résultats enregistrés en 1998, Méridien confirme en effet sa « french touch » en s'associant au cuisinier Michel Rostang.

De notre envoyé spécial à Londres Claire Cosson

Rien n'y fait ! Même l'annonce récente du partenariat commercial élargi entre Accor et Air France ne parvient pas à ternir la bonne humeur du directeur général de Méridien Hotels & Resorts. « C'est certes une bonne alliance stratégique pour le conglomérat français Accor », avoue le sourire aux lèvres Bernard Lambert. Et de préciser aussitôt : « Il n'en est pas moins vrai que Méridien demeurera le "compagnon de voyage" d'Air France. Nous allons en effet poursuivre nos opérations commerciales communes. Un "Monsieur Air France" (en l'occur- rence, Joël Pétrier) vient d'ail- leurs d'être nommé à cet effet sur le site de Roissy. »
A première vue, la confiance règne de l'autre côté de la Manche. Et le patron de la chaîne hôtelière haut de gamme, aujourd'hui détenue par le groupe britannique Granada, ne se fait guère de souci quant à la tournure des relations futures avec la compagnie aérienne française. Pas plus qu'il ne s'en fait du reste concernant l'avenir de l'entreprise dont il a la charge. Et pour cause ! Méridien Hotels & Resorts, qui totalise à ce jour 106 établissements (ouverts), a réalisé une excellente année 1998. « Le chiffre d'affaires annuel a en effet progressé d'environ 10 % pour atteindre les 800 millions £ », indique le directeur général. Le taux d'occupation des hôtels a pour sa part grimpé de quatre points passant de 68 % à 72 %. Quant au résultat net du groupe Méridien, il s'est lui aussi très sensiblement amélioré (+33%) s'élevant à 260 millions de dollars.
« Ces bonnes performances résultent bien sûr de la conjugaison de plusieurs facteurs tels la reprise économique internationale et une répartition géographique équilibrée de notre réseau. Sans oublier l'impact de la Coupe du Monde dans nos hôtels français », explique Bernard Lambert.

Djamena
Autant d'éléments satisfaisants qui incitent évidemment les dirigeants à « booster » la croissance du réseau à travers la planète toute entière. Méridien souhaitant, rappelons-le, réunir sous sa bannière 150 établissements en 2000. Après avoir ainsi inauguré plus d'une dizaine de nouvelles unités l'an passé (Manchester, Tahiti, Juan-Les-Pins, Fez, Ouarzazate, Bangkok, l'île des Pins, Tokyo, Cancun, Rabat), mais également signé quatorze nouveaux contrats de management, l'enseigne phare de Granada va bien mettre les turbots dans les mois à venir.
« Au cours des dix-huit prochains mois, nous allons ouvrir un hôtel toutes les sept semaines », lance le directeur général de Méridien. Et d'ajouter : « Nous avons d'ores et déjà neuf hôtels en construction en Egypte et sept en Inde. Six autres projets devraient très prochainement se concrétiser en Europe notamment à Budapest, Hambourg, Munich... » Autre destination où Méridien n'a pas dit son dernier mot : l'Afrique. Marché important tant au niveau de la clientèle que pour des raisons historiques (les premiers Relais Méridien développés par Air France ont vu le jour sur ce continent), la chaîne vient d'y signer la reprise d'un établissement à Djamena (Tchad) et est sur le point de finaliser un accord à Abidjan (Côte d'Ivoire) et à Lagos (Nigéria).
Reste que Méridien souhaite également retrouver ses marques de l'autre côté de l'Atlantique où elle ne compte que huit unités pour le moment. « Il faut que nous soyons de retour aux Etats-Unis dans les douze principales villes d'ici dix-huit mois (Miami, Orlando, Chicago, San Francisco, Seattle, Los Angeles... », précise Bernard Lambert.

Paris dans la ligne de mire
Un développement en Amérique du Nord qui, à première vue , semble ambitieux. D'autant que les grands groupes européens, notamment le Français Accor, veulent tous y renforcer leur présence. Qu'à cela ne tienne ! Rien n'arrête les Anglais. La preuve. Ils vont officialiser d'ici quelques jours la signature d'un nouveau contrat à San Diego en Californie (construction d'un hôtel de 330 chambres pour 2001). Quant à l'Australie et au site des prochains Jeux Olympiques, ils n'échapperont pas eux non plus au drapeau Méridien, qui conclut en ce moment même un contrat sur Sydney (440 chambres).
Autre cible capitale pour la chaîne d'origine française : l'Hexagone. « Nous allons, je n'en doute pas, décrocher une nouvelle adresse à Cannes pour l'an 2000. Nous voulons également avoir un Royal Méridien à Paris », confie le responsable de la chaîne. Qu'on le veuille ou non, la France semble donc bel et bien, a priori, conserver un certain pouvoir de séduction sur le conglomérat britannique. A tel point d'ailleurs qu'il vient de conclure un contrat mondial d'une durée de cinq ans avec l'un des célèbres chefs français, Michel Rostang, afin de développer un nouveau concept de restauration dans ses établissements.
« Conseillés par Michel Rostang, nous allons mettre en place dans nos hôtels une restauration gastronomique plus simple et plus adaptée à la vie des pays dans lesquels nous évoluons. Quelque chose qui s'assimile à un concept de bistro », confie Bernard Lambert. Le premier restaurant de ce type ouvrira le 21 février prochain à Londres. Viendra ensuite celui d'Amsterdam (thème de la mer), celui de Paris Etoile (thème du voyage)... Six à huit restaurants seront ainsi revus et corrigés par an.


Bernard Lambert, directeur général de Méridien Hotels & Resorts : « Nous allons ouvrir un hôtel toutes les sept semaines pendant les dix-huit prochains mois.»

 


L'HÔTELLERIE n° 2599 Hebdo 4 Février 1999

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