Actualités


Coup de cœur, coup de colère

Vous avez la parole

Cette profession vous passionne et vous aimeriez que ses problèmes soient davantage pris en compte. Vous êtes nombreux à nous écrire pour nous faire part de vos coups de cœur comme de vos coups de colère. Quelques morceaux choisis dans lesquels vous vous retrouverez.

Garder espoir

Si j'écris ces quelques lignes, c'est pour dénoncer le manque de financement accordé aux jeunes en vue de s'installer. Lorsque l'on envoie des projets qui ne

demandent qu'un coup de pouce, et que personne ne daigne y jeter un coup d'œil, je trouve cela très désobligeant. Cette attitude a pour effet de nous casser le moral ; nous avons presque envie de laisser tomber et pourtant non !

Je sais que mon projet tient la route

et je ne baisserai pas les bras.

Après quelques refus, de mauvais conseils téléphoniques, d'absence de rendez-vous, et j'en passe.

J'y arriverai ! D'ailleurs, grâce au journal L'Hôtellerie j'ai eu deux contacts qui pourraient être prometteurs.

S.D. (29)

Le travail aux étages

Voilà maintenant plus de 12 ans que je lis avec intérêt tous les articles de L'Hôtellerie. Malheureusement, comme tout journal professionnel, il n'y a que très rarement des articles sur le travail des gouvernantes et femmes de chambres. Voilà 11 ans que je travaille en Angleterre. J'ai commencé dans un hôtel 4* comme gouvernante stagiaire (une année seulement), gouvernante d'étage (une autre année) et enfin comme assistante gouvernante (4 ans). A 22 ans, j'étais responsable des étages en l'absence de la gouvernante générale dans un hôtel de 17 chambres. Je suis depuis 5 ans gouvernante générale d'un hôtel et golf complexe et j'ai 30 ans. J'adore mon métier et je voudrais tellement que les autres professionnels de l'hôtellerie respectent tous les employés d'étages. Sans nous, il n'y aurait pas d'hôtels, tout simplement. De plus, le Royaume-Uni donne bien plus de chance aux jeunes que la France. Je tenais à le signaler. A vous de changer vos idées, messieurs les employeurs en France.

C. P.

Quel avenir ?

Dans notre ville, un McDo vient d'ouvrir. En deux jours, un chiffre d'affaires de 400 000 F avec une TVA à 5,5 % pour la plus grosse partie. Et nous, pauvres restaurateurs, 20,6 %. Où est l'égalité ? On gagne notre vie, mais au prix de combien d'heures de travail... et on a toujours l'impression auprès des services fiscaux d'avoir volé cet argent. Que de sacrifices pourtant, et d'efforts supplémentaires pour arriver au même résultat. On nous asphyxie de taxes et d'impôts. Pourquoi se donner tant de mal ? Nos enfants ne veulent pas reprendre une telle galère : on les comprend aisément.

Taxes

Juste une chose importante si le gouvernement ne veut pas voir jour après jour tous les bars et brasseries fermer un à un. Il est temps que l'on se penche sur toutes les taxes qui nous accablent et qui ne nous permettent même plus d'avoir un train de vie décent même en travaillant 15 à 18 heures par jour. La taxe la plus importante de toutes : la TVA. Quelle soit pour tout le monde pareille. P. (92)

Les petits aussi

Le journal est utile et pratique. Je regrette cependant que seuls les établissements au top niveau aient des articles. On parle trop de trophées, de très bonnes tables et de très bons hôtels. Nous sommes certainement bien plus nombreux à être plus modestes mais néanmoins professionnels aussi. Nous avons des problèmes, mais aussi des réussites, et nous sommes une mine d'emplois. Pourquoi ne pas parler de nous pour qu'enfin nous nous reconnaissions dans ce journal. La page sociale est très intéressante mais trop courte. Le service "annonces" rend ce journal indispensable et c'est la référence en la matière.

F. B. (85)

Changer de combat

Il est clair que nous n'obtiendrons pas la baisse de la TVA qui, de toute façon, n'est pas crédible par rapport aux autres secteurs d'activité. Il me semble plus important et judicieux de se battre pour la baisse des charges en supprimant les contrats-aides type CIE qui ont des effets pervers du fait que cela nous oblige à jouer les chasseurs de prime et entraîne des distorsions de concurrence. Il serait plus logique en matière de TVA de réclamer la déductibilité de celle-ci sur les repas d'affaires pour les entreprises.

G. M. (54)

Absurdités

Aujourd'hui, par souci d'économie, le touriste arrive de plus en plus tôt le matin. Il retourne dans son pays de plus en plus souvent par les derniers vols du soir (ou par des trains de nuit). Il est aidé en cela par des vols charters de plus en plus nombreux à des horaires impossibles. Le touriste économise ainsi une nuit voire deux nuits d'hôtel. Rien à dire, si ce n'est que pour nous il nous faut beaucoup de diplomatie pour faire libérer une chambre à midi alors que l'avion ne part qu'à 23 heures et qu'en même temps le client suivant est déjà là depuis le matin 7 heures. Conclusion : nous agaçons le client qui part, celui qui arrive s'énerve et nous, nous sommes stressés, et ne pouvons pas nous appuyer sur un règlement - existe-t-il en fait une réglementation ou seulement un usage ? - compréhensif qui nous laisserait une marge de manœuvre. Et, quand notre personnel prend-il son repas ?

Et ce n'est pas la perspective des 35 heures qui résoudra le problème... R. S. (75)

Pas un métier

Nous avons poussé notre fils, après son BEP cuisine, à faire de grandes cuisines. Après 4 ans, nous l'encourageons à chercher un emploi où le personnel est respecté, correctement nourri, logé et payé. A présent, nous sommes tentés, avant de réserver une table dans un restaurant gastronomique de demander au personnel ce qu'il a mangé à midi et combien d'heures il travaille. Avant de signer la semaine à 35 heures, peut-être aurait-il fallu respecter la convention précédemment signée. Que les restaurateurs ne se plaignent plus de ne pas trouver du personnel compétent qui accepte 13 heures de travail par jour payé au SMIC.

Surdité

Comme beaucoup de vos lecteurs, nous déplorons la "surdité" de nos interlocuteurs quant à la baisse du taux de TVA. Les modifications du temps de travail dans notre profession alors que les besoins de notre clientèle, disons leurs exigences, nous obligent à être de plus en plus disponibles afin de faire la différence et afin d'offrir un SERVICE. Les petites structures ne pourront plus suivre les contraintes qui nous sont imposées par les nouvelles normes sans arrêt en évolution. Tous ces points font que même en donnant beaucoup en ce qui nous concerne, plus de 18 heures par jour, nos résultats ne nous permettront pas de faire face aux 35 heures et autres.

M.- F. D. (33)

Trop d'heures

Je veux dire mon ras-le-bol des conditions dans lesquelles nous travaillons. Je travaille dans un restaurant en tant que responsable de salle et je trouve cela injuste de n'avoir qu'une journée et demie de repos par semaine parce que nous sommes moins de 10 employés. Pourquoi, sous prétexte que nous ne sommes pas nombreux, nous avons moins besoin de congés que les autres. Mes parents sont commerçants et ils bénéficient de 2 jours. Nous, nous avons juste le droit de faire des heures et des heures en plus de travailler les jours fériés et de la fermer. Je pense que l'hôtellerie a un retard considérable par rapport aux autres, commerçants et artisans. Je suis d'accord pour travailler dur mais que ce soit l'égalité pour tous.

N. L. (50)

Mal logé

Il me vient à l'esprit une remarque sur l'annonce classique de recrutement : "Smic hôtelier, logé". C'est sur ce dernier terme - logé - que je souhaiterais intervenir. Car je ne pensais pas, avant de le vivre moi-même, que l'on puisse aller aussi loin dans l'insalubrité et la médiocrité en installant jusqu'à trois personnes dans moins de 8 m2 ! Et ceci dans une masure ne fermant même pas à clef et ouverte à n'importe qui !

Ceci dans un restaurant grand luxe arborant fièrement ses étoiles ! Jusqu'où peut-on aller dans les mauvaises conditions de logement ?

Mais lorsqu'on a besoin de travailler, on se tait, on ne dit rien. Alors, merci de nous donner la parole.

"J'aime mon métier et pourtant"

Je suis serveuse. Mon métier me plaît : j'aime être au service du client ainsi qu'avoir le contact avec eux. Par contre, il y a une chose qui ne va pas : les horaires par exemple. En tant que serveurs et cuisiniers, nous savons toujours à quelle heure on embauche mais jamais à quelle heure on va terminer. A l'étranger, ils savent à quelle heure ils commencent et à quelle heure ils finissent car ils font des roulements dans tous les restaurants. Ils ont tous 2 jours qui sont à suivre, pas comme en France où c'est un jour et demi et pas à la suite. J'ai déjà travaillé en Suisse, en Angleterre et en ce moment aux Etats-Unis, et c'est vraiment très réglementé. En Suisse, je travaillais de 8 h à 16 h avec deux jours de repos consécutifs. Pourquoi n'est-ce pas pareil en France ? J'aimerais tellement y revenir travailler au lieu de rester à l'étranger ? En France, on travaille comme des fous sans beaucoup d'argent à la fin du mois.

C. C. (85)

Le temps qui passe

L'opinion que j'exprime est celle d'un vrai professionnel puisque je suis âgé de 83 ans et que j'exerce mon métier d'hôtelier-restaurateur depuis l'âge de 20 ans. J'étais à l'EH Grenoble à 18 ans en 1933, mon père étant également hôtelier-limonadier.

A l'époque, je rappellerais pour mémoire que lorsqu'un instituteur gagnait 900 F par mois, mon père faisait 1 000 F par jour dans le café qui faisait partie de son affaire en plein centre-ville d'Angoulême. Aujourd'hui, ce que je déplore pour les jeunes, c'est cette orientation politique qui va conduire à la suppression de la classe moyenne des commercants indépendants.

J. C. Major de l'EH Grenoble en 1935 (16)

Et les saisonniers ?

Je lis régulièrement le journal de L'Hôtellerie, et depuis le temps, je ne remarque aucun article sur la restauration saisonnière (hiver, été) et des articles sur les éventuels problèmes que subissent les personnels saisonniers.

Du contrôle des associations

Nous voudrions qu'enfin les associations soient contrôlées lorsqu'elles organisent un repas où font des achats. D'une part, nous payons une TVA qui rapporte à l'Etat, donc à tout le monde. Nous embauchons du personnel, ce qui donne du travail à tous nos jeunes dans les provinces (ce qui n'est pas évident pour ces jeunes qui n'habitent pas dans des grandes agglomérations). La loi 1901, à but non lucratif, ne veut plus rien dire (il ne faut pas tomber dans l'excès non plus, il en faut tout de même). Mais en général, elles font des bénéfices, sont appuyées par la commune (pire !). Durant la préparation des mets servis à leurs convives, l'hygiène et le respect de la chaîne du froid ne sont pas respectées. Les communes doivent afficher les repas (dates) se déroulant dans les salles de loisirs, ce qui n'est jamais fait. Aucun contrôle, c'est du paracommercialisme.

N. M. (22)

Davantage d'équité

Enfin la parole, à nous les petits de l'hôtellerie, ceux qui travaillent plus de 35 heures par semaine. En effet, comment ne pas s'indigner devant certains services publics qui font grève quelques jours avant la Coupe du Monde !

Air France a failli tout gâcher, pour relancer des salaires mirobolants ! Moi, sous-chef de cuisine qui vient d'avoir ma première soirée depuis le 1er janvier 1998, je ne comprends pas pourquoi avec autant d'avantages, on se plaint. Vivement les 35 heures dans notre profession car les jeunes ne sont plus motivés et c'est pourquoi ils continuent vers un BTH, BTS, etc.

Ils reculent de plus en plus l'échéance du travail ce qui enthousiasme leurs profs d'écoles qui les surnotent le jour de l'examen afin d'avoir un maximum de réussite et donc d'autosatisfaction.

P. T. (22)


L'HÔTELLERIE n° 2598 Hebdo 28 Janvier 1999

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration