Club Méditerranée
Le Club Med a retrouvé des sensations oubliées au terme de l'année 1998. L'an passé, Il s'est en effet "re-connecté" au monde des entreprises qui gagnent. Désormais confié aux mains "d'argent" de Philippe Bourguignon, le groupe de loisirs a de fait réalisé de bons résultats au cours du dernier exercice. Après une perte historique de 1,294 milliard de francs en 1996-1997, le spécialiste du "tout compris" est parvenu en 1998 à afficher un bénéfice net part du groupe de 171 MF (soit 26 millions d'euros).
Son chiffre d'affaires consolidé s'est lui élevé à 8,38 milliards de francs (soit 1,27 milliard d'euros) en progression de 5,5 % à périmètre et taux de change constants. Quant à son résultat d'exploitation, il a tout bonnement grimpé de 33 % pour atteindre les 386 MF (soit 58,8 millions d'euros).
Des performances jugées "très encourageantes" par le patron de la marque au Trident qui résultent en grande partie de la hausse de l'activité. Preuve en est notamment l'augmentation sensible des journées hôtelières vendues (+7,7%) représentant 10,554 MF et celle du taux d'occupation à 72,3 % contre 69,1 % un an plutôt. A noter à ce propos que l'Europe, qui pesait traditionnellement sur les comptes de l'entreprise, a l'année dernière tiré les résultats vers le haut accueillant davantage de clients : taux de remplissage à 75 % sur la zone Europe-Afrique (+3,5 points).
Reste que le Club Med a également retrouvé la santé (financière) grâce au traitement de "cheval" que lui a prescrit Philippe Bourguignon voilà plus de douze mois.
Plate-forme de réservations téléphoniques européenne
à Saint-Ouen
Le recentrage du produit avec la mise en place d'une offre clarifiée reposant sur une seule marque (intégration des villages Aquarius dans la gamme des 2 Trident) associé à une politique de prix juste (baisses tarifaires ayant atteint jusqu'à 32 % pour certaines destinations) ont en effet porté leurs fruits. "Nous avons attiré une clientèle nouvelle dans nos villages, tout en consolidant nos clients fidèles", a ainsi précisé Yves Martin, directeur général adjoint en charge du marketing et commercial. Sans compter que la durée de séjour moyenne des "Gentils membres" (GM) a fait un bond en avant passant de 6,65 jours en 1997 à 6,82 jours en 1998.
Parallèlement, la rationalisation et la réorganisation des structures ont elles aussi largement contribué au sourire retrouvé du Club Med. De larges économies ont ainsi été réalisées par le biais de modifications des modes de fonctionnement des villages. Huit sites, jugés non rentables, ont en outre été cédés ou fermés en plus du City Club de Vienne et du Club Med 1... Ajoutons à tout ceci le regroupement des forces vives de la compagnie (marketing, opérations, finances) outre-Atlantique, jusqu'à présent disséminées sur cinq villes différentes, en un site unique : Miami.
Sans oublier la création d'une plate-forme de réservations téléphonique unique en Europe (ouverture avril prochain) à Saint-Ouen qui traitera les appels d'Italie, de Belgique, de Suisse, de Grande-Bretagne, de Hollande, d'Autriche et d'Espagne.
Deux ouvertures à Méribel
"Les mesures engagées à ce jour auront un impact en année pleine de 80 MF", n'a pas manqué de souligner Philippe Bourguignon, reconfirmant en outre que le programme de réduction des coûts à l'horizon 2000 atteindra les 150 MF.
Et si ces économies jouent encore partiellement en 1999, le patron du Club Med ne semble guère se faire de souci concernant le prochain exercice. D'autant qu'il entend poursuivre l'exécution de son plan stratégique. A cet effet d'ailleurs, après s'être attelé à redorer et moderniser le blason du groupe, l'ancien maître du royaume de Mickey va maintenant aborder la modernisation des ressources humaines. Pour rajeunir la pyramide des âges de ses équipes, il va procéder à un appel au départ volontaire d'une centaine de salariés ayant plus de 52 ans. 70 % des postes libérés seront remplacés pour partie en interne. Par la suite, Philippe Bourguignon souhaite également mettre en place une politique de rémunération basée sur la performance individuelle.
Un dispositif, qui, s'il ne "re-motive" pas les employés, s'inscrit pleinement dans l'évolution de l'image du Club. D'autant mieux que la campagne de publicité "Etre-Re" va être amplifiée à travers le monde entier s'étendant à de nouveaux pays. Le Club Méditerranée en plein "renouveau" va également chercher à développer ses capacités d'accueil sur les principaux marchés de réceptifs. Quatre ouvertures sont d'ores et déjà prévues pour 1999 dont deux nouveaux villages à Méribel, un à Djerba et une dernière à Taba en Egypte.
Un Club Med World à Paris en 2000
La marque du Trident renforcera en outre prochainement ses positions au Japon à Kabira, mais aussi à Cuba à Holguin. "Nous avons l'intention de doubler la capacité de notre village actuel à Punta Cana en République Dominicaine", a indiqué Philippe Bourguignon tout en ajoutant que huit projets en Asie et Amérique du Nord sont en cours de négociation. Le Club Med a aussi dans l'idée d'ouvrir un site balnéaire dans l'Hexagone.
Quant au Club Med World (nom provisoire de travail), espace de loisirs et de divertissements, il verra lui le jour au printemps 2000 à Paris. De plus, les éminences grises du groupe planchent en ce moment même sur le lancement d'un nouveau produit intitulé à l'interne Basic. "Le village de cases du IIIe millénaire dont le prix, le marketing, la vente et la distribution seront très innovateurs", explique souriant Philippe Bourguignon.
C. Cosson
« Je suis plus que jamais confiant dans l'avenir du Club Med
et notamment dans la réalisation de notre objectif de 700 à 750 MF de résultat d'exploitation en l'an 2000 », a déclaré Philippe Bourguignon.
Le nombre de journées hôtelières vendues a augmenté de 7,7 % à 10,554 millions de francs
L'HÔTELLERIE n° 2598 Hebdo 28 Janvier 1999
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