Professionnels vendéens
Les professionnels vendéens ont voulu connaître d'un peu plus près la fameuse American way of life. Pour cela, rien de mieux que de se rendre au cœur de l'Amérique du jeu, des hôtels et des restaurants : la Californie, Los Angeles, Las Vegas et San Francisco. Pendant deux semaines, vingt-cinq professionnels (hôteliers et restaurateurs) se sont donc déplacés sur la côte Ouest, histoire de découvrir comment nos cousins d'outre-Atlantique travaillent et surtout de percer les secrets de leur réussite. "Il s'agit en fait du second voyage d'étude que nous organisons, rappelle Florence Gautron-Brillant, responsable du secteur hôtellerie-restauration à la CCI de Vendée. Nous nous étions auparavant déplacés au Québec et avons choisi la Californie en raison de la concentration importante d'établissements."
Ce voyage, bien préparé en amont par la CCI (contacts avec la Chambre de commerce franco-américaine de Los Angeles, le président du Club culinaire français à Los Angeles...), fut donc l'occasion de découvrir une approche différente de la profession, "et particulièrement en matière de promotion", souligne F. Gautron-Brillant. Du Ceasar Palace à l'Excalibur en passant par le New York/New York etc, les professionnels français ont pris conscience de l'intérêt d'une animation à thème. "Là-bas, ils déclinent un thème à foison. De la tenue vestimentaire des serveuses au décor en passant par l'animation etc.", remarque Joël Giraudeau, président du syndicat vendéen et participant au voyage. Et cela vaut tout aussi bien pour les hôtels que pour la restauration. "Au Rain-Forest Café, qui arrive d'ailleurs bientôt à Paris, la décoration est tout à fait époustouflante ! On y rencontre de vrais animaux, des orages éclatent toutes les 30 minutes..." Il en va ainsi des chaînes, mais également de certains indépendants à l'image d'un restaurateur américain qui dédie son établissement aux enfants avec un espace ludique, une boutique, des jetons et tickets au logo de l'établissement. Là-bas, le marché des enfants est largement exploité. "Lorsqu'il n'y a pas d'espace ludique, on réalise des produits pour les enfants, on prépare des dîners d'anniversaire..."
Deux philosophies différentes
Mais davantage que des concepts, les professionnels français ont surtout retenu un état d'esprit et une logique économique stricte. "Bien entendu, il est difficile de comparer les deux systèmes économiques. D'ores et déjà, les charges ne sont pas les mêmes. Il n'y a pas de fonds de commerce et l'investissement doit être rentable sur la durée de l'exploitation." On peut néanmoins noter une différence de philosophie, particulièrement dans le rapport à l'argent, qui, en Amérique, n'a rien de tabou. "Pour eux, un bon produit est un produit qui fait de l'argent. Ils n'ont aucune fausse pudeur vis-à-vis de l'argent. Et lorsqu'une barrière se dresse, ils se demandent comment la surmonter.... En France on dirait "Oh là là , je ne vais pas y arriver", sourit F. Gautron-Brillant.
Compte tenu de la divergence de ces deux cultures, on peut légitimement se demander si les exemples américains sont réellement importables ? "Je pense que l'on peut jouer sur une thématique nous aussi, mais à notre niveau, peut-être moins poussée. Jouer sur le décor, sur les tenues vestimentaires... Mais sur l'assiette, on n'a pas grand chose à apprendre, remarque Joël Giraudeau. Cependant, si on se projette dans l'avenir, on peut s'apercevoir qu'il existe un véritable créneau pour les indépendants.
Il faut marquer notre différence et cultiver notre originalité."
O. Marie
A Los Angeles, tout se joue sur le thème et le décor.
Là-bas, ils déclinent un thème à foison. De la tenue
vestimentaire
des serveuses au décor en passant par l'animation.
L'HÔTELLERIE n° 2598 Hebdo 28 Janvier 1999
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